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Schumacher, après un mois de coma

Plongé dans un coma artificiel depuis maintenant un mois, Michael Schumacher y est maintenu au CHU de Grenoble. Pour l'en sortir, il faudrait que la pression dans sa boite crânienne, consécutive au traumatisme, n'augmente pas au fil de son réveil. Cela ne semble pas être le cas, ce qui accroit, à mesure du temps qui passe, le risque qu'il se réveille avec des séquelles.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
 

Sans information, les spéculations vont bon train. En Allemagne, Suisse, Italie, France, chacun croit savoir. Mais l'état de Michael Schumacher reste un mystère. Voici onze jours, Sabine Kehm, sa porte-parole, indiquait dans un communiqué que son état était "stable", n'évoquant plus le terme de "critique".

Mais les quatre semaines de coma artificiel ne sont pas un bon signe. Normalement, la durée moyenne d'un coma artificiel pour les traumatismes crâniens graves est "de l'ordre de 15 jours", selon le Pr Gérard Audibert, responsable de l'unité de réanimation neurochirurgicale du CHU de Nancy, interrogé par l'AFP. Si la durée peut être plus longue, cela demeure "assez rare", même si cela ne pose pas de soucis en soi. En fait, pour sortir du coma articifiel, les médecins attendent que la pression dans la boîte crânienne soit redevenue basse et stable. "Quand  on enlève doucement la sédation et que la pression reste correcte, cela  détermine l'arrêt complet du coma artificiel", explique le Pr Audibert. Le  patient revient alors à son "état de base clinique". Il peut alors rester dans le coma, ou se réveiller "progressivement".

La sortie du coma, un début

Depuis plusieurs jours, les rumeurs annoncent que les médecins vont sortir le pilote allemand de son coma. L'absence de communication ne permet à personne de le confirmer. Le CHU avait annoncé qu'il ne communiquerait plus qu'en cas d'évolution. Le silence devient donc pesant. Car plus le temps passe, plus les conséquences peuvent être irrémédiables. Selon Philippe Decq, neurochirurgien à l'hôpital Beaujon de Clichy, "si au bout de trois semaines d'un traumatisme crânien grave, on n'a pas de signe d'éveil, qui se caractérise par une ouverture des yeux, alors les choses sont très graves d'un point de vue du pronostic."

Le moment du réveil n'est pas encore connu. Lorsque Schumacher sortira du coma, les médecins devront faire le point sur l'ensemble de ses facultés: "On va tester pour voir si on arrive à communiquer avec lui, s'il  répond aux stimulations verbales, avec des ordres du type 'serrez-moi la main',  'fermez ou ouvrez les yeux'", indique le Pr Audibert. "Le temps au bout duquel le patient peut récupérer de son accident sur  le plan neurologique, et la qualité de cette récupération restent impossibles à pronostiquer avec certitude aujourd'hui", pour le Pr Jean Mantz, chef du département d'anesthésie réanimation à l'hôpital parisien Bichat-Beaujon-Louis Mourier. Pour connaître un éventuel handicap définitif, il faut attendre deux ans après l'accident.

En attendant, ses proches se relayent à son chevet. Sa femme Corina vient quotidiennement depuis leur chalet de Méribel, le Pr Saillant, grand ami, passe régulièrement. Dans le paddock de la F1, qui reprend ses droits aujourd'hui aux essais de Jerez, l'équipe Mercedes, sa dernière écurie, affiche sur sa monoplace une phrase: #KeepFightingMichael.

Dimanche, plus de 1000 personnes se sont rassemblées sur le circuit de Spa, où il a débuté sa carrière en Formule 1.

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