Rossi: "Je me sens prêt à aller en Moto2"
Après deux années en 125 cc et une seule saison en Moto3, votre carrière prend un nouveau tour. Comment l'envisagez vous?
Louis Rossi: "Il est vrai que sur un plan sportif, redoubler en Moto3 aurait eu un intérêt. Je me suis posé cette question et puis, il y a eu l'opportunité de travailler avec Tech3. Je me sens prêt, car j'ai autour de moi des gens qui s'occupent bien de ma façon de travailler. Je ne pars donc pas dans l'inconnu. Cela va être quelque chose de maîtrisé avec un gros programme d'entraînement de façon à ne pas faire n'importe quoi".
Vous avez remporté une belle victoire au Grand Prix de France cette année. Cela a servi de déclencheur?
"En effet, Hervé Poncharal (ndlr, patron de Tech3) est venu me voir à Silverstone au Grand Prix d'Angleterre après ma victoire en France. On est venu me chercher! Il y a une réelle volonté de travailler avec moi. Cela donne confiance. Ma position dans le regard des gens a énormément changé. Ce n'est pas négligeable".
Vous étiez bien sûr en quête de cette reconnaissance?
"Les années précédentes, on ne peut pas dire que l'on s'est bousculé pour me faire signer dans des écuries pour remporter des titres! J'ai toujours été deuxième pilote, sauf en 2011 chez Matteoni Racing, mais mon coéquipier (ndlr, l'Espagnol Joan Perello) était vraiment beaucoup plus débutant que moi. Je progressais chaque année mais je n'avais jamais pu démontrer que je pouvais gagner des Grand Prix".
Vous vous fixez un nouveau challenge, car le passage d'un monocylindre de 250 cc à un quatre cylindres de 600 cc n'est pas aisé...
"Il faut deux ans pour réussir. Johann Zarco (ndlr, vice-champion du monde 125 cc en 2011) a fait une belle première saison, 6e à Aragon et 9e au Mondial. C'est très bien. Même Marc Marquez, sur le point d'être titré cette année en Moto2 et pilote officiel Honda en MotoGP l'an prochain, avait certes été rapide dès sa première saison, mais était beaucoup tombé et s'était fait mal".
Vous avez déjà testé une Moto2?
"Non. C'est prévu au lendemain du Grand Prix de Valence, le dernier de la saison. J'ai essayé la 600 cc de route de Johann (ndlr, Zarco) sur circuit. Je n'ai pas le permis moto, mais je vais le passer. J'ai juste le certificat d'aptitude aux sport moto (CASM) pour pouvoir rouler sur circuit. Je suis allé aux 24 Heures du Mans et cela m'a donné envie de conduire. J'ai été très surpris en revanche par la désaffection du public".
Même en Grand Prix, le public ne se déplace plus autant qu'avant sans doute en raison de la crise...
"S'il n'y a plus personne pour nous regarder, on s'arrête. Cela n'a plus aucune valeur. Nous sommes des athlètes de haut niveau. La moto est un sport qui rassemble des valeurs exceptionnelles. On travaille en équipe même si on est seul au guidon. Il faut gérer plusieurs cerveaux, plusieurs personnalités pour arriver à tirer le maximum d'un événement. On doit jouer avec sa peur, avec le côté sportif et physique. Il faut qu'on axe notre communication autour de ça. Je veux susciter l'intérêt".
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