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Romain Dumas, Porschiste convaincu

Pilote officiel Porsche depuis 2003, Romain Dumas prépare activement le retour de la marque allemande en endurance. Il a rendu son volant chez Audi et mêle course en GT et développement du futur prototype de Stuttgart. Son rêve, regagner les 24 Heures du Mans avec sa « marque de cœur ».
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
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Sa rencontre avec Le Mans remonte à 2001. Une rencontre magique. Sous le déluge Romain Dumas a tout suite nagé dans le grand bain au volant de la Porsche 911 GT3-RS du Freisinger Motorsport. « Il a plu 20 heures sur 24. C’était l’édition la plus humide de ces vingt dernières années, raconte Dumas. Je découvrais la course en GT et on a fini deuxième de notre catégorie. C’est comme ça que Porsche m’a repéré et m’a offert un contrat ». Bonne pioche pour la firme de Stuttgart. Quand Porsche sort son nouveau prototype LMP, Dumas fait partie de l’aventure. Malheureusement pour l’Alésien, le constructeur allemand ne va pas jusqu’au bout de son projet et cantonne sa « bête » au P2 de ALMS. Porsche plus ou moins en sommeil, Weissach consent à prêter son pilote à la marque sœur Audi. Le Dr Ullrich n’aura pas à se plaindre des services de Dumas qui fait triompher la R15+ au Mans en 2010. Pilote éclectique, performant sur toutes les surfaces, le Gardois est avant tout une bête d’endurance. De Daytona au Mans en passant par le Nürburgring, Dumas a gagné toutes les grandes courses de 24 heures. Pas étonnant que Porsche songe à son « employé » modèle pour préparer son retour et développer une LMP1 capable de gagner dès 2014. Car en 2012 l’usine s’est décidée à revenir jouer dans son jardin. Recordman des victoires dans la Sarthe (16, ndlr), Porsche compte bien reprendre la main sur Audi qui règne quasi exclusivement depuis 2000.

Boucler la boucle avec Porsche

Ce retour, Dumas l’avait tant espéré. « C’est ma marque de cœur, avoue-t-il. J’ai toujours été à 100 % pro-Porsche. C’est pour cela que je ne les ai jamais quitté pour rester chez Audi ou filer ailleurs ». Pour l’Alésien, ce projet tombe à pic pour la suite de son avenir en endurance. « A 35 ans, je suis à peu près au milieu de ma carrière en endurance donc c’est bien de faire la deuxième partie avec la marque qui t’a permis de grandir dans cette discipline, d’exploser et de gagner tout ce que j’ai gagné. Même si j’ai gagné Le Mans avec Audi, c’est grâce à Porsche que je suis arrivé là. Le rêve serait de regagner Le Mans avec Porsche. La boucle serait bouclée. » Entre la rumeur Mark Webber et les roulages qu’on annonce en secret, Dumas tient à faire le point sur l’évolution du projet. « Elle n’a pas encore roulé, assure-t-il. Comme annoncé, les premiers tours de roues seront pendant l’été. Je travaille beaucoup sur le projet depuis 8-10 mois et on est dans les temps. » Avec la nouvelle réglementation, Dumas pense que Porsche pourra tirer son épingle du jeu dès 2014. « L’année prochaine sera une pleine nouveauté pour tous les constructeurs. On verra qui a bien travaillé et qui ne l’a pas trop bien fait. L’avantage, c’est que nous on s’est préparé de bonne heure avec cette nouvelle voiture. L’inconvénient, c’est que nous n’avons pas l’expérience de la course qu’ont les autres. Pour l’instant je suis très confiant. On est bien entouré alors qu’on est parti d’une feuille blanche il y a un an. »

Courses et développement

Pour ramener Porsche au sommet de l’endurance, Dumas partage le développement avec son pote Timo Bernhard. Sur tous les fronts, il continue de courir en GT et apporte ses conseils à l’usine de Weissach, berceau des 917, 936, 956, 962 ou encore GT1. « On est consulté à 100 %, explique Dumas au sujet de son implication dans le projet. « Ils sont très ouverts et nous avons un échange constant. Du coup, ça réagit très vite là-bas. J’étais à l’usine la semaine dernière. J’y retourne la semaine prochaine et il y aura des choses nouvelles. On en a besoin, surtout en partant de rien. » Quant à son passage provisoire du LMP1 au GT, Dumas n’en fait pas une montagne. « Le GT, j’en fais tout le temps. Je fais plein de courses dans l’année et j’adore ça, explique-t-il. Il y a un très bon niveau. Je ne regrette pas le P1. Quand je monte dans une voiture, je suis toujours dans l’optique de rouler à 100 %. Que ce soit en GT, en rallye, à Pikes Peak, je me donne à fond. Comme ça tu rentres chez toi et tu es content car tu t’es éclaté. Pas de remord. Ce n’est pas une frustration pour moi, loin de là. » Malgré un emploi du temps hyper-chargé, Dumas assure. Et la double-casquette ne sera pas éternelle. « Tu passes d’un truc à l’autre mais ça ne va pas durer. Après Le Mans, ce sera plus facile… »

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