Un Monte-Carlo et ça repart !
Un Monte-Carlo historique
Loin des yeux, loin du cur. Forte tête et désireux de retrouver la forme ancestrale du siècle dernier, le centenaire rallye de Monte-Carlo a plutôt bien vécu son ère hors championnat du monde. Avec l'IRC, le championnat concurrent au WRC, l'ASM a remis au goût du jour son parcours tentaculaire. Au grand bonheur du public, les voitures ont fait leur retour en Ardèche avec les spéciales mythiques de Burzet, de Saint-Bonnet-le-Froid ou Antraiges. Cette année, le nouveau règlement du WRC permet cet éloignement de la Principauté et ce format à l'ancienne avec des spéciales plus longues et en dehors des heures de bureau Un autre monde pour Loeb et consort qui vont débuter symboliquement mardi du premier parc d'assistance à Valence. N'oublions pas le Col du Turini qui sera franchi samedi peu avant 20h00. Autant dire que le changement sera radical pour les habitués du WRC car le rallye débutera mardi avec le Shakedown et se terminera dimanche par une power stage entre Sainte-Agnès et le Col de la Madone à l'heure de la messe. Au total 433 km de spéciale et 1300 km de liaison. Du lourd et en plus il neige !
Le calendrier 2012
17-22 janvier: Monte-Carlo (asphalte)
9-12 février: Suède (neige/glace)
6-11 mars: Mexique (terre)
29 mars-1er avril: Portugal (terre)
27-29 avril: Argentine (terre)
25-27 mai: Grèce (terre)
22-24 juin: Nouvelle-Zélande (terre)
2-5 août: Finlande (terre)
24-26 août: Allemagne (asphalte)
13-16 septembre: Grande-Bretagne (terre)
4-7 octobre: France/Alsace (asphalte)
18-21 octobre: Italie/Sardaigne (terre et/ou asphalte)
8-11 novembre: Espagne/Catalogne (asphalte)
Le WRC à la sauce Todt
Qui d'autre que Jean Todt pouvait redonner au rallye ses lettres de noblesse. Le chemin est encore long mais la sensibilité "rallye" du président de la FIA a déjà permis quelques améliorations notoires. "On a beaucoup travaillé sur le calendrier, il n'y a que 4 concurrences de dates cette saison avec la F1, au lieu de 9 l'an dernier, expliquait Michèle Mouton en septembre dernier. Aujourd'hui, Jean Todt souhaite que le rallye monte en popularité, soit plus mondial. Le but c'est vraiment d'arriver à faire que chaque épreuve ait une identité propre, tout en respectant les coûts, en travaillant en amont sur la durabilité des moteurs, des pièces, des pneus, pour que ce soit moins schématisé et plus intéressant." Le Monte-Carlo est donc précurseur dans ce nouveau WRC où l'on devrait peu à peu sortir du schéma classique des spéciales et des lieux uniques d'assistance qui privaient les concurrents d'excursion lointaines. Loeb n'est pas convaincu que cela va apporter plus de média sur le rallye mais il "fera avec". Quant aux spéciales plus longues, l'octuple champion du monde estime qu'il faudra "gérer ses pneus et ne pas être tout le temps à l'attaque".
Un boulevard pour Loeb ?
Il n'a beau pas être fan des records ni intéressé par l'histoire de son sport, Sébastien Loeb connaît l'importance du Monte-Carlo. "J'ai trouvé dommage à l'époque qu'il soit retiré du championnat, indique-t-il. C'est le plus mythique. Après je ne suis pas attaché à l'histoire et je la connais assez mal." Toutefois, l'Alsacien voit dans l'épreuve centenaire le moyen de bien démarrer la saison. Sans Ogier (il pilotera une Skoda Fabia S2000 sans chance de victoire en attendant l'arrivée de Volkswagen en 2013), Loeb sera grandissime favori pour conserver son titre. Qui pourrait bien lui contester ? Ni Latvala, épaulé par Solberg, chez Ford, ni son nouveau coéquipier Mikko Hirvonen ne semblent être à son niveau. "La concurrence sera surtout interne même si Latvala sera là, estime Loeb. Toutes les saisons sont imprévisibles. Tout dépend du début de saison. Hirvonen n'a fini qu'à huit points de moi au dernier championnat et la voiture lui plaît bien donc ça risque de faire une belle bagarre." Un contexte idéal pour le nouveau patron de Citroën Racing Yves Matton, remplaçant du contesté Olivier Quesnel.
Les principaux changements de la saison 2012
1. Ordres de passage différents sur terre et sur asphalte: Dans les rallyes sur asphalte, comme le Monte-Carlo, l'ordre de passage sera, le premier jour, celui du classement du championnat du monde, et les autres jours celui du classement général du rallye à la fin de la journée précédente. Le balayage ne jouant pas sur asphalte, le leader du championnat,
puis du rallye, sera favorisé car il aura une route propre.Dans les rallyes sur terre (ou sur neige), l'ordre de passage, le premier jour, sera déterminé par les résultats de la séance qualificative disputée la veille du départ, à la fin du "shakedown" (séance d'essais). Le pilote auteur du meilleur temps choisira le premier sa position sur la route, et ainsi de
suite. Les autres jours, l'ordre de passage sera à l'inverse du classement général pour les meilleurs pilotes (catégories P1 et P2).
2. Moins de pneus... et plus de choix: Quels que soient les pneus utilisés par les concurrents (Michelin ou DMack), la nouvelle réglementation prévoit cinq pneus changés à chaque changement prévu pendant le rallye (7 en moyenne), soit 35 au total au lieu de 42 précédemment (7x5 au lieu de 7x6, hors shake-down). Dans certains rallyes, notamment le Monte-Carlo (plus de 400 km de spéciales) ou l'Argentine (plus de 500 km), un plus grand nombre de changements de pneus sera prévu et/ou un plus grand choix de pneus (cinq gommes différentes au Monte-Carlo), pour des raisons de sécurité, donc un plus grand nombre de pneus seront utilisés.
3. Trois moteurs par saison... et deux en option: Chaque concurrent inscrit au championnat du monde ne pourra utiliser que trois moteurs pour toute la saison, et deux de plus en cas de circonstances exceptionnelles, sur justificatifs, selon avis de la Fédération internationale de l'automobile (FIA). Dans certains cas, un abandon permettra de changer le moteur sans pénalité, et dans d'autres, un changement de moteur hors-quota provoquera une pénalité de 5 minutes au départ du prochain rallye.
4. Adieu le "SuperRally", bonjour le "Rally2"... facultatif: Autre flexibilité accordée par la FIA aux organisateurs, un abandon en cours de rallye pourra être définitif, le concurrent ne pouvant pas repartir en "SuperRally" le lendemain matin en ayant écopé de cinq minutes de pénalité par spéciale ratée la veille, suite à une sortie de route ou un problème mécanique. Au Monte-Carlo cette semaine, tout abandon sera définitif. Mais d'autres organisateurs pourront prévoir de conserver le "SuperRally", à condition de le rebaptiser "Rally2".
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