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Rallye d'Argentine : Ogier vise la passe de quatre

Vainqueur des trois premiers rallyes de la saison, Sébastien Ogier sera l'homme à battre du rallye d'Argentine cette fin de semaine. Le Finlandais Jari-Matti Latvala, vainqueur l'an dernier, et le Norvégien Andreas Mikkelsen complètent un trio de sérieux prétendants.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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Sébastien Ogier  (DIEGO LIMA / AFP)

Dès jeudi soir, pour une super-spéciale inédite de 2,68 km entre Merlo et San Luis, ils chercheront à prendre un petit avantage psychologique, à moindre frais, avant deux journées intenses et épuisantes: plus de 150 km chronométrés chaque jour, dont deux passages dans une spéciale de plus de 50 km. Ogier vient de remporter les trois premiers rallyes de la saison, mais il n'a jamais gagné en Argentine. L'an dernier, c'est Latvala qui avait eu l'honneur de succéder au palmarès à Sébastien Loeb, nonuple champion du monde et huit fois vainqueur à Cordoba, sans interruption de 2005 à 2013.

"C'est le seul rallye dans lequel on perçoit les odeurs des barbecues (les fameux asados, ndlr) à l'intérieur de la voiture, sourit Ogier. On m'a dit qu'au nombre de victoires depuis la création du championnat du monde, la France s'était hissée au niveau de la Finlande grâce à mon succès au Mexique. Le but, maintenant, est clairement de la placer seule en tête!" Le score est en effet de 172 victoires partout, depuis 1973, dont 78 succès pour Loeb côté français. Latvala n'a encore apporté aucune pierre à l'édifice finlandais cette année car il a terminé deux manches sur trois (Suède, Mexique) avec un zéro pointé et se retrouve donc largué par Ogier au championnat: 81 à 19, soit les points de sa 2e place au Monte-Carlo et un gouffre qu'il aura bien du mal à combler.

Suspense jusqu'à dimanche

Du coup, les regards se tournent vers Mikkelsen, qui vient d'enchaîner trois podiums en trois rallyes et aurait même pu gagner en Suède. Il était en tête quand il est parti à la faute, dans la dernière spéciale, et Ogier en a bien profité. Puis il a enchaîné par une victoire au Mexique, sur un terrain qui ressemble un peu à celui qu'il va rencontrer en Argentine: de la poussière et des cailloux, souvent à des altitudes élevées. Au Mexique, il y a eu une spéciale passant à 2.752 m d'altitude, le point culminant de la saison. En Argentine, il y aura le plus fort dénivelé de l'année (de 641 à 2.138 m au-dessus du niveau de la mer), soit un dénivelé de 1.497 mètres (contre 952 m au Mexique).

La contrainte est facile à appréhender pour un ancien moniteur de ski comme Ogier, mais elle est majeure pour les motoristes du WRC, car plus on monte, plus la pression d'air faiblit et plus l'oxygène se raréfie, ce qui entraîne une baisse du rendement du moteur et donc un déficit de performance. Les réglages seront particulièrement cruciaux dans les spéciales marathons de vendredi et samedi sur plus de 50 km chronométrés. Il n'y aura que 12 spéciales en tout, mais les deux dernières vaudront aussi le déplacement: deux passages dimanche matin dans El Condor, décrite par les pilotes comme une sorte de course de côte... en descente, dans laquelle ils trouveront peut-être du brouillard, en plus de la poussière soulevée par la voiture précédente et pas encore retombée. Tout ça pour dire que VW, même avec trois équipages de haut niveau, n'est pas à l'abri d'une mauvaise surprise. On peut compter sur Hyundai, avec Thierry Neuville et Dani Sordo, Citroën, avec Kris Meeke et Mads Ostberg, et même Ford, sans Robert Kubica qui a déclaré forfait, pour entretenir le suspense jusqu'à dimanche matin. Une chose est sûre: le public argentin va se régaler.

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