Ogier, la tête ailleurs
La bombe a été posée par Sébastien Loeb lui-même. Comme un dernier pied de nez à son coéquipier. Tout juste auréolé d'un huitième titre, l'Alsacien lâchait vendredi devant les journalistes ce qu'il pensait de Mikko Hirvonen : "Ce sera un bel équipier l'an prochain. Ça promet une belle bagarre en interne." Chez Citroën comme chez Ford, silence radio. Pas le bon timing. Entre les "no comment" d'un côté, les clins d'oeil de l'autre, le départ d'Ogier est un secret de polichinelle. "On discute avec Citroën mais rien n'a été signé", avait indiqué ces derniers jours Timo Jouhki, le manager de Mikko Hirvonen. "Une seule certitude : Ogier va quitter Citroën. Et la place intéresse Mikko, forcément." Trois jours à surfer sur le 8e titre de Loeb plutôt que de le polluer avec le départ d'Ogier, c'est le calendrier adopté par l'équipe aux Chevrons. Le futur, il en sera question mercredi à Satory lors d'une conférence de presse (15h00).
Le Gapençais poussé dehors oui. Mais pour aller où ? La dernière tendance le donnait partant chez Ford en remplacement d'Hirvonen. Ogier n'a ni le temps ni l'envie d'attendre l'arrivée de Volkswagen pour disputer le titre mondial à Loeb, probable futur retraité des rallyes à partir de 2013. Un an de développement, très peu pour lui. Quelques rallyes avec Mini, pas assez. Le hic, c'est l'engagement encore incertain des Ford. Laminé par Citroën depuis plusieurs saisons, l'équipe de Malcom Wilson ne semble plus vraiment disposée à jouer les faire-valoir de son rival. Si elle se retirait, le WRC et Ogier prendraient un gros coup sur la tête. Ce n'est pas l'escouade de Ford Fiesta privées qui va faire de l'ombre aux DS3...
Comme son protégé, l'avenir Olivier Quesnel chez Citroën s'écrit en pointillé. De Fréquelin à Quesnel, les résultats n'ont pas faibli pour le constructeur français. En revanche, la gestion humaine des pilotes n'a pas été parfaite. Quand Guy Fréquelin faisait tout pour favoriser Loeb, son successeur a décidé de fragiliser sa position en donnant le feu vert à Ogier. Il préparait l'après-Loeb. Un risque payé cash avec des clashes à répétition entre les trois hommes. Au moment de renégocier avec Loeb, la direction a repris le dossier en main, discutant directement avec le pilote cet été. Un désaveu qui n'est pas passé inaperçu. Emblème de la marque, Loeb a été reconduit. Ogier va en faire les frais. Olivier Quesnel, par ailleurs patron de Peugeot Sport, est lui sur un siège éjectable.
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