Ogier (Citroën) aux commandes du Monte Carlo d'une courte tête
Ogier, qui vise un septième succès dans l'épreuve dimanche - ce qui le placerait à la hauteur du record de Loeb -, s'est détaché aux avant-postes avec le Belge Thierry Neuville (Hyundai), qui n'accuse que deux secondes de retard. Le Norvégien Andreas Mikkelsen (Hyundai), qui complète le podium provisoire, pointe déjà à 1 min 17 sec 7/10. Huit secondes seulement devant le Finlandais Jari-Matti Latvala (Toyota), quatrième, et Loeb.
Le sextuple champion du monde, qui dispute sa première épreuve avec Citroën depuis 2011, a fomenté sa prise de pouvoir conformément à sa réputation de stratège. Sur les routes tantôt sèches, tantôt glacées qui entourent sa ville natale de Gap (Hautes-Alpes), il a préféré une approche raisonnée, notamment pour choisir ses pneumatiques, à une tentative de coup d'éclat.
Une stratégie qui lui a permis de s'offrir ses premiers temps scratch (ES5, ES6) au volant d'une Citroën C3 qu'il découvre en course et de prendre la tête du rallye dans l'avant-dernière spéciale du jour (ES7). Le Gapençais a également bénéficié des difficultés de l'Estonien Ott Tänak (Toyota), leader jeudi soir, et d'une erreur de Neuville, alors en tête, qui a perdu une quinzaine de secondes dans un tout-droit dans la cinquième spéciale. Du faible écart qui le sépare de son sempiternel rival, Ogier "ne peut qu'être satisfait."
"J'aurais signé pour ça", assure-t-il. "On ne peut pas être beaucoup plus gourmand. C'est quand même délicat et compliqué avec ces changements de rythme permanents et je n'ai peut-être pas fait les meilleurs choix de pneus. La route est encore longue", rappelle-t-il tout de même. "Il ne faut pas oublier qu'ici de grosses différences peuvent se faire sur une seule spéciale."
"Personne ne veut lâcher"
"Je suis très à l'aise et confiant au volant", a pour sa part commenté un Neuville tout sourire. "Sans mon erreur, j'aurais pu avoir un large avantage sur Ogier", a-t-il simplement regretté sans sembler pour le moins affecté.
Spectateur de la lutte entre les deux hommes, le copilote de Loeb, Daniel Elena, prévoit encore des étincelles: "personne ne veut lâcher et je ne suis pas sûr que ça aille au bout pour les deux." Lui et "l'autre Seb" ont connu une journée contrastée, signant leurs deux premières victoires en spéciales avec Hyundai (ES4, ES7), après vingt ans de partenariat avec Citroën, mais perdant aussi beaucoup de temps (ES6, ES8), pénalisés par leurs choix de pneus audacieux. "Ça a été une journée plutôt correcte, estime Loeb. On est toujours en bagarre pour la troisième place, ça ne se passe pas si mal. Ça n'était pas facile de découvrir la voiture et le rallye, donc je savais bien que ça ne serait pas simple."
"Nous ne jouons pas forcément pour gagner cette année (contrairement aux trois derniers rallyes courus avec Citroën l'an dernier, bouclés sur un succès en Espagne, ndlr) mais pour ramener des points au constructeur", rappelle l'Alsacien, retraité du WRC fin 2012 et de retour pour six piges en 2019. A noter enfin l'abandon du coéquipier d'Ogier chez Citroën, le Finlandais Esapekka Lappi, victime d'un bris de suspension dans l'ES6. Deux boucles de deux spéciales sont au programme samedi au nord de Gap, avant de prendre la route dans la soirée pour Monaco, où se jouera la victoire dimanche.
Le classement
1. Sébastien Ogier-Julien Ingrassia (FRA/Citroën C3) 1h37:17.3
2. Thierry Neuville-Nicolas Gilsoul (BEL/Hyundai i20) à 2.0
3. Andreas Mikkelsen-Anders Jaeger (NOR/Hyundai i20) 1:17.7
4. Jari-Matti Latvala-Miikka Anttila (FIN/Toyota Yaris) 1:25.1
5. Sébastien Loeb-Daniel Elena (FRA-MON/Hyundai i20) 1:25.9
6. Elfyn Evans-Scott Martin (GBR/Ford Fiesta) 1:47.5
7. Ott Tänak-Martin Järveoja (EST/Toyota Yaris) 2:34.9
8. Kris Meeke-Sebastian Marshall (GBR/Toyota Yaris) 5:33.0
9. Gus Greensmith-Elliott Edmondson (GBR/Ford Fiesta R5) 7:00.1 (WRC2 Pro)
10. Yoann Bonato-Benjamin Boulloud (FRA/Citroën C3 R5) 7:06.7 (WRC2)
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