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Loeb seul sur sa planète

Le public n’avait d’yeux que pour son héros Sébastien Loeb. Il n’a pas été déçu car on n’a vu que lui lors de la première journée du Rallye d’Alsace. Le sextuple champion du monde a mis tout le monde d’accord en s’adjugeant cinq spéciales sur les huit disputées. La concurrence n’a fait que de la figuration et pointe déjà à plus de vingt secondes. Citroën ne s’en plaint pas puisque Loeb est suivi par Sordo et Ogier.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Sébastien Loeb lors du Rallye d'Alsace

Partir en tête sur asphalte, pas du tout un désavantage quand on est champion du monde avec 59 victoires au compteur. A la différence d’un rallye sur terre où la piste se nettoie au fil des passages, le goudron alsacien s’est sali après roue après roue. Pas ou peu de grip, l’équilibre est précaire et l’attaque rendue presque impossible. Mais à Loeb rien d’impossible. Avec ses trajectoires pures et son envie féroce de mordre d’emblée dans son rallye, l’Alsacien n’a pas vendangé à travers les vignes. Il ne s’est pas déballonné non plus quand l’humidité a rendu les routes glissantes. “C’était vraiment très gras, expliquait-il après son premier passage dans le Grand Ballon. Il n’est pas facile d’attaquer dans ces conditions. Il fallait trouver le bon rythme mais ce n'était pas évident avec tous ces changements d'adhérence", a commenté l'Alsacien. Au douze coups de midi, Loeb avait pourtant fait le vide autour de lui en signant les quatre scratches de la matinée. Fort de 14”7 d’avance à l’assistance de Mulhouse, il pouvait se contenter de gérer jusqu’à la fin de la journée. Mais rouler sur un faux-rythme n’est pas dans le tempérament du sextuple champion du monde qui enfonçait le clou jusque dans l’ES8 pour terminer avec un écart de 22"7 sur Sordo.

Un panache qui n’a pas échappé à l’oeil du patron Olivier Quesnel, tout sourire après ce premier acte très favorable aux Rouges. “Aujourd’hui, ce n’était pas le Rallye de France mais le Tour de France. C’est magnifique pour le sport auto, le rallye et pour Citroën. On ne pouvait rêver mieux. Quant à Loeb, il est égal à lui-même. On est sur la planète Loeb.” Si aucun pépin mécanique ne vient perturber cette machine à aligner les temps, “le Dieu du rallye” sera fêté comme il se doit dimanche avec une montée au septième ciel. L’affaire semble entendue pour la première place mais le reste du podium est encore très ouvert. A condition de rouler en Citroën C4. Toute la journée, Solberg, Sordo et Ogier se sont battus à coup de dixièmes pour essayer de suivre la roue de leur leader. En vain. "Je n'ai pas pris un mauvais départ mais à chaque spéciale, je perds quelques secondes. Comme d'habitude Seb Loeb va très vite sur asphalte", a lâché Sébastien Ogier, victime collatérale de la furia de Loeb. En net progrès sur cette surface, le “petit” Seb titillait Dani Sordo, occupant même la deuxième place provisoire en succédant à Solberg. Mais l’Espagnol, auteur d’un scratch dans l’ES7, finissait en trombe pour terminer derrière Loeb. Avec 16" et 20" d'avance sur Ogier et Solberg, Sordo peut voir venir. Et les Ford ? Hormis deux scratches pour Latvala (ES5, ES8), elles ont pédalé dans la choucroute. Ca tombe bien, Loeb en raffole !

Victime de son succès et de la sortie de route, sans dommage, du Norvégien Mads Ostberg (Ford Fiesta) dans l'ES2, le Rallye d’Alsace a connu une journée délicate avec un retard d’une heure à l’arrivée à Strasbourg. Par ailleurs, nous avons appris le décès d'un spectateur victime d'une crise cardiaque dans l'ES3.

Yvan Muller a vécu une première expérience en rallye très mouvementée. Habitué des départs lancés en WTCC, l'Alsacien s'est fait surprendre dès la première spéciale en calant au départ. Plusieurs secondes s'écouleront... Le début d'un petit cauchemar pour Muller qui calera une autre fois dans l'ES4 avant de ranger sa Citroën C4 au garage en raison d'un problème d'injection d'essence.

1. Sébastien Loeb-Daniel Elena (FRA-MON/Citroën C4) 1 h 18:27.8
2. Dani Sordo-Diego Vallejo (ESP/Citroën C4) à 22.7
3. Sébastien Ogier-Julien Ingrassia (FRA/Citroën C4) 25.6
4. Jari-Matti Latvala-Miikka Anttila (FIN/Ford Focus) 41.8
5. Petter Solberg-Chris Patterson (NOR-GBR/Citroën C4) 45.8
6. Mikko Hirvonen-Jarmo Lehtinen (FIN/Ford Focus) 1:50.8
7. Kimi Raikkönen-Kaj Lindström (FIN/Citroën C4) 3:27.4
8. Federico Villagra-Diego Curletto (ARG/Ford Focus) 5:34.6
9. Matthew Wilson-Scott Martin (GBR/Ford Focus) 5:58.1 10. Ken Block-Alex Gelsomino (USA/Ford Focus) 7:01.4

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