Loeb seul sur sa planète
Partir en tête sur asphalte, pas du tout un désavantage quand on est champion du monde avec 59 victoires au compteur. A la différence dun rallye sur terre où la piste se nettoie au fil des passages, le goudron alsacien sest sali après roue après roue. Pas ou peu de grip, léquilibre est précaire et lattaque rendue presque impossible. Mais à Loeb rien dimpossible. Avec ses trajectoires pures et son envie féroce de mordre demblée dans son rallye, lAlsacien na pas vendangé à travers les vignes. Il ne sest pas déballonné non plus quand lhumidité a rendu les routes glissantes. Cétait vraiment très gras, expliquait-il après son premier passage dans le Grand Ballon. Il nest pas facile dattaquer dans ces conditions. Il fallait trouver le bon rythme mais ce n'était pas évident avec tous ces changements d'adhérence", a commenté l'Alsacien. Au douze coups de midi, Loeb avait pourtant fait le vide autour de lui en signant les quatre scratches de la matinée. Fort de 147 davance à lassistance de Mulhouse, il pouvait se contenter de gérer jusquà la fin de la journée. Mais rouler sur un faux-rythme nest pas dans le tempérament du sextuple champion du monde qui enfonçait le clou jusque dans lES8 pour terminer avec un écart de 22"7 sur Sordo.
Un panache qui na pas échappé à loeil du patron Olivier Quesnel, tout sourire après ce premier acte très favorable aux Rouges. Aujourdhui, ce nétait pas le Rallye de France mais le Tour de France. Cest magnifique pour le sport auto, le rallye et pour Citroën. On ne pouvait rêver mieux. Quant à Loeb, il est égal à lui-même. On est sur la planète Loeb. Si aucun pépin mécanique ne vient perturber cette machine à aligner les temps, le Dieu du rallye sera fêté comme il se doit dimanche avec une montée au septième ciel. Laffaire semble entendue pour la première place mais le reste du podium est encore très ouvert. A condition de rouler en Citroën C4. Toute la journée, Solberg, Sordo et Ogier se sont battus à coup de dixièmes pour essayer de suivre la roue de leur leader. En vain. "Je n'ai pas pris un mauvais départ mais à chaque spéciale, je perds quelques secondes. Comme d'habitude Seb Loeb va très vite sur asphalte", a lâché Sébastien Ogier, victime collatérale de la furia de Loeb. En net progrès sur cette surface, le petit Seb titillait Dani Sordo, occupant même la deuxième place provisoire en succédant à Solberg. Mais lEspagnol, auteur dun scratch dans lES7, finissait en trombe pour terminer derrière Loeb. Avec 16" et 20" d'avance sur Ogier et Solberg, Sordo peut voir venir. Et les Ford ? Hormis deux scratches pour Latvala (ES5, ES8), elles ont pédalé dans la choucroute. Ca tombe bien, Loeb en raffole !
Victime de son succès et de la sortie de route, sans dommage, du Norvégien Mads Ostberg (Ford Fiesta) dans l'ES2, le Rallye dAlsace a connu une journée délicate avec un retard dune heure à larrivée à Strasbourg. Par ailleurs, nous avons appris le décès d'un spectateur victime d'une crise cardiaque dans l'ES3.
Yvan Muller a vécu une première expérience en rallye très mouvementée. Habitué des départs lancés en WTCC, l'Alsacien s'est fait surprendre dès la première spéciale en calant au départ. Plusieurs secondes s'écouleront... Le début d'un petit cauchemar pour Muller qui calera une autre fois dans l'ES4 avant de ranger sa Citroën C4 au garage en raison d'un problème d'injection d'essence.
1. Sébastien Loeb-Daniel Elena (FRA-MON/Citroën C4) 1 h 18:27.8
2. Dani Sordo-Diego Vallejo (ESP/Citroën C4) à 22.7
3. Sébastien Ogier-Julien Ingrassia (FRA/Citroën C4) 25.6
4. Jari-Matti Latvala-Miikka Anttila (FIN/Ford Focus) 41.8
5. Petter Solberg-Chris Patterson (NOR-GBR/Citroën C4) 45.8
6. Mikko Hirvonen-Jarmo Lehtinen (FIN/Ford Focus) 1:50.8
7. Kimi Raikkönen-Kaj Lindström (FIN/Citroën C4) 3:27.4
8. Federico Villagra-Diego Curletto (ARG/Ford Focus) 5:34.6
9. Matthew Wilson-Scott Martin (GBR/Ford Focus) 5:58.1 10. Ken Block-Alex Gelsomino (USA/Ford Focus) 7:01.4
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