Peugeot va-t-il écraser le Dakar 2017 ?
« J’en ai déjà 16 au compteur mais je me méfie toujours du Dakar. C’est lui qui choisit son vainqueur ». Quand on demande à Cyril Despres, victorieux de la Route de la Soie cet été, si Peugeot va jouer sur du velours en Amérique du Sud, l’ancien motard préfère rester prudent. La concurrence existe et porte deux noms : Toyota et Mini. « Nous sommes peut-être encore plus méfiants à l’égard de cette dernière équipe du fait du changement de réglementation qui affecte la balance de performance entre les moteurs turbo diesel et les moteurs essence, explique Bruno Famin, le patron de Peugeot Sport. Cette équipe aligne aussi de très beaux équipages. Cela nous promet une concurrence plus relevée que jamais et une épreuve plus compliquée aussi, d’autant que les effets du changement de réglementation concernant la navigation pourraient se faire sentir. ».
Al-Attiyah roule léger
Grâce à une bride plus généreuse pour la puissance des moteurs et le renfort de Nasser Al-Attiyah, les Hilux japonais exploités par Overdrive auront une carte à jouer même s’ils courent toujours après leur première victoire sur le Dakar. Challenger N.1 des équipages Peugeot, le Qatari se montre assez confiant sur ses chances de rouler pour la gagne. Et comme seule la victoire intéresse le double vainqueur de l’épreuve (2011, 2015), il a pris des options plus risquées que ses rivaux. Exit la climatisation, la 3e roue de secours et les pièces de rechange pour alléger son pick-up. En altitude, là où les moteurs souffrent du manque d’air, le 4x4 d’Al-Attiyah et Baumel aura un petit quelque chose en plus. Chez Mini, pas de grande révolution mais les voitures du team X-Raid restent fiables et efficaces en toutes circonstances. Pour son deuxième Dakar, Mikko Hirvonen semble affûté et motivé à l’idée de monter sur le podium.
Peugeot défend son titre
Pour y accéder à Buenos Aires au bout d’un marathon de près de 9000 kilomètres, il faudra chasser les Lionnes sans relâche. Mais dans le camp français, personne n’est prêt à lever le pied. Ni Stéphane Peterhansel, 12 succès sur le Dakar, tenant du titre et favori à sa propre succession. Ni Carlos Sainz, fougueux comme à ses premiers tours de roue. Ni Sébastien Loeb, programmé pour s’imposer très vite en rallye-raid. Ni Cyril Despres, celui dont on parle peut-être le moins mais qui n’a plus rien à envier à ses trois coéquipiers. « Le fait de remporter le Silk Way Rally l’été dernier et de me battre devant au Rallye du Maroc m’ont permis d’explorer davantage les limites de la voiture », assure le quintuple vainqueur du Dakar à moto. Et si le passage de la 2008 à la 3008 DKR doit bénéficier à quelqu’un, c’est bien lui. Plus facile à conduire que la voiture précédente grâce à un gros travail sur le train avant, la 3008 lui va comme un gant. « Elle a gagné en stabilité », ajoute Despres. « C’est un paramètre peut-être moins sensible pour mes équipiers mais qui compte beaucoup pour moi, en termes de confiance. »
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Les navigateurs à l'honneur
Au-delà du défi physique que représente la partie bolivienne du rallye avec ses 3500 m d’altitude de moyenne, l’autre paramètre à prendre en compte sera la navigation avec des points de passage GPS plus serrés et déjà sujets à inquiétudes. Le navigateur sera peut-être celui qui fera gagner ou perdre le Dakar cette année. « Ca risque d’être un Dakar particulièrement difficile pour les copilotes, reprend Despres qui est bien loti avec David Castera dans le baquet de droite. Ils vont avoir de nouveaux paramètres à gérer avec ces waypoints de contrôle à trouver. » Dans les trois teams de pointe, pas de jaloux. Matthieu Baumel, copilote d’Al-Attiyah, est un avion de chasse. Michel Périn apporte toute son expérience à Mikko Hirvonen. Et Peugeot peut compter sur des maîtres comme Jean-Paul Cottret, le fidèle navigateur de Peterhansel, ou David Castera. Messieurs à vos road-books !
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