Peugeot se moque de la pole
Quatre poles pour une seule victoire, on ne peut pas dire que le ratio soit exceptionnel. Olivier Quesnel, patron de Peugot Sport, en convient. Aussi médiatique quelle soit, la pole position nest quune façade au Mans et se retrouve reléguée aux oubliettes dès le premier tour bouclé. « Lidée de chasser la pole, on la évacuée il y a deux à trois ans déjà, affirme Quesnel. Comme au test day, on a beaucoup de pneus à essayer, un set-up à trouver et à valider, qui plus est doit être acceptable en cas de piste humide, donc le thème du jour ne va pas être de courir après la performance. De plus, statistiquement parlant, celui qui est en pole a du mal à gagner la course. Je comprends que pour la presse cest bien dêtre en pole mais ce nest pas lobjectif principal, ajoute-t-il. Ce qui comptera, cest dêtre devant les Audi au moins pour une et après on avisera. »
Lors de la première séance dessais libres, les 908 ont beaucoup tourné (au dessus des cinquante tours par voiture), respectant les consignes du boss à la lettre. Pas dincident mais des longs runs à limer le billard sarthois. Comme en avril lors de la journée test, Audi a donc pris les devants avec le même acharnement au travail du set-up. Peugeot allait-il réagir lors des qualifications (deux heures de nuit mercredi avant les quatre heures de jeudi) ? A Spa, la fenêtre de tir ne dépassait pas vingt minutes. Piégées par un drapeau rouge, les 908 sétaient retrouvées en milieu et fin de grille de départ. Malgré ces péripéties en qualifs, cela navait pas empêché une Peugeot de simposer au bout de 6 heures. Nul doute que Peugeot allait séviter une remontée des GT et des LMP2 samedi. « Il faudra faire un temps à un moment. On ne va pas répéter lopération de Spa », prévient Quesnel.
Il ne croyait pas si bien dire. Côté pilotes, Stéphane Sarrazin avait à cur de récupérer la pole position que lui avait soufflé Sébastien Bourdais lan dernier. « LE » spécialiste du chrono du Lion jaillissait à lentame de la dernière demi-heure. Après plusieurs tentatives avortées à cause du trafic, Sarrazin claquait un 327033 définitif au moins jusquà demain. Cette pole provisoire na pas ému Olivier Quesnel. Rien ne sert de courir... « Avec ce qui sest passé à Spa, on est sensé avoir un avantage psychologique, rétorque-t-il. Dans la réalité, on repart dune feuille blanche. La vraie confrontation avec Audi démarrera au départ de la course et, à la fin du premier relais, on saura les uns et les autres comment va se dérouler la course sur le papier. » Pour le moment, cest du beau papier à musique.
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