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Peugeot explose !

7h02. Les 78èmes 24 Heures du Mans basculent dans le camp d'Audi. En tête depuis 22h30, la Peugeot 908 N2 sort des stands après un ravitaillement. Soudain une fumée blanche. Des flammes. Franck Montagny gare sa voiture au tertre rouge. Le moteur a cassé. Les fondamentaux de l'endurance ne sont pas respectés. Audi se frotte les mains et place deux R15 en tête, la N.8 devançant la N.9. Pointée à deux tours, la 908 N.2 va cravacher pour sauver les meubles. Il reste 8H.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
 

Franck Montagny referme sa portière violemment. La victoire était toute proche pour lui et ses deux coéquipiers Nicolas Minassian et Stéphane Sarrazin. "Je n'ai rien pu faire. Ça a cassé sans prévenir", explique-t-il. Depuis 15h00, Peugeot Sport est passé du paradis à l'enfer. A intervalles réguliers, la N.3, la N.1, la N.4 puis la N.2 ont soit disparu, soit été retardées. Le quadruplé des essais n'a pas passé le petit matin. Si le coup est très dur, Peugeot dispose d'une dernière cartouche avec la 908 de Wurz, Gene et Davidson, 3e à 2 tours. "C'est arrivé brutalement, confirme le boss de Peugeot Sport Olivier Quesnel. On ne connaissait pas cettepanne. C'est Le Mans. Tant qu'il nous reste une chance, on va la jouerquitte à tout casser." Davidson appliquait la consigne de son patron et battait le record du tour en 3'19"527. Gare à la surchauffe. A l'autre bout de la ligne droite des stands, Audi jubile mais prend la menace au sérieux. On se garde bien lever les poings car la course est loin d'être terminée mais les faits sont là : deux R15 mène les 24 heures. Romain Dumas, nouveau leader avec Bernhard et Rockenfeller un tour devant la N.8, préfère ne pas crier victoire tout de suite. Personne n'est à l'abri.

"Le vent a tourné mais il restedu temps, raconte le pilote Audi. On respecte notre tableau de marche et on va essayer de ne pasfaire d'erreur. On ne peut rien faire contre la vitessede la N.1 doncon fait notre course et on verra si elle recolle. C'est galère pour eux (Peugeot). Je connais bien Franck et j'aimerais pas être à sa place." La science du Dr Ullrich et la fiabilité des allemandes ont pour le moment raison des Lionne. "On a une autre fois vu que les 24 peuvent être très dur, explique le patron d'Audi Sport.On a eu de la malchance au début mais après tout s'est bien passé sansfaire d'erreur. Nous espérons qu'on peut continuer comme cela jusqu'au bout. Le rythme de Peugeot était très fort avec une voiture très rapide mais l'endurance c'est 24 heures..." On appréciera la remarque à Velizy.

Suite au changement de train arrière à trois heures du matin, la Peugeot du team Oreca court elle aussi après le temps perdu (près d'un quart d'heure). Elle est 5e à quatre tours du leader. Fait rarissime, une LMP2 est désormais 10e du scratch. Il s'agit de la HPD N.42 de Leventis-Watts-Kane. En GT2, Corvette a perdu la N.64 mais devant grâce à la N.63, 15e au général. Rien n'est fait car la Porsche N.77 met la pression à un tour. Enfin, la Saleen N.50 mène toujours le GT1. Leader tranquille mais qui peut le rester au Mans ?

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