Peugeot enterre l'ILMC en grande pompe
Si les 24 Heures du Mans ne cacheront plus la misère de l'endurance, une victoire dans la Sarthe n'aura jamais la même valeur qu'ailleurs. Pour se heurter régulièrement au challenge manceau (un succès en cinq participations depuis 2007), le Lion ne ménage pas l'accessoire. A Zhuhaï, Peugeot et Audi n'avaient d'yeux que pour le juteux marché chinois. Sportivement, le compte n'y est surement pas devant des tribunes vides mais la 908 y a prouvé qu'elle était toujours cette formidable bête de course ne fonctionnant que onze mois sur douze. Audi a beau enrager de subir des défaites sur tous les circuits (les onze dernières courses hormis Le Mans), son invincibilité mancelle sauve largement les apparences. 2011 n'aura donc fait que confirmer le potentiel des forces en présences. Aux anneaux la gloire du Mans et à Peugeot l'ILMC avec la Chine pour joyau. "C'était le second objectif de la saison (après le Mans), rappelle Bruno Famin, le directeur technique du Lion. On est content de l'avoir atteint avec la manière." Peut-on dire que les 908 étaient les meilleures LMP1 du plateau ? Il est assez logique de le penser quand on triomphe sur tous les terrains et dans toutes les conditions.
"La finale de l'ILMC était comme les autres courses de la saison, a expliqué Ralf Jüttner, l'homologue de Famin chez Audi. Un excellent départ et l'impression d'être plus rapide que nos concurrents. Cela a changé après deux heures." Plus de grip sur la piste mais une moins bonne adhérence et des pneus plus vite dégradés. Les mêmes maux et les mêmes effets qu'à Petit Le Mans, Silverstone ou encore Spa. Il reste à Peugeot de transposer cette supériorité technique et stratégique sur l'atypique tracé sarthois où Audi a encore une infime marge d'avance (13"854 cette année). Sauf qu'il faudra avoir les yeux partout car la concurrence arrive avec des ambitions relevées. De retour en endurance, Toyota s'avance en pionnier de l'hybride. Le géant nippon espère être le premier à imposer cette technologie au Mans. Avec une seule voiture pour débuter mais, selon nos informations, sur toutes les courses de la saison. Peugeot et Audi ont eux aussi planché sur ce système avec leur diesel et ne seront pas sans ressource. Recordman des victoires au Mans (16), Porsche doit-il avance la date de son retour ? 2014 semble déjà trop tard pour imposer son système hybride
Aux abonnés absents en 2011, Aston Martin est lui à la croisée des chemins. Le gros ratage de son AMR-One à Spa et au Mans (6 tours cumulés pour les deux voitures) a poussé le constructeur britannique à ressortir son coupé Lola. Pas vraiment une solution d'avenir. Aston doit décider dans les prochains jours ses choix techniques pour 2012. Il ne faudra pas se louper car l'engament de la marque ne survivrait pas à une deuxième saison blanche. Pendant ce temps, Rebellion et Oak ont obtenu des résultats encourageants. Derrière Peugeot et Audi, ce sont les deux acteurs les plus importants du plateau. Oak Racing a même supplanté Pescarolo en obtenant un podium à Silverstone et une 4e place au Petit Le Mans. En développant et en vendant ses châssis, la structure de Jacques Nicolet s'est assurée une position confortable dans le monde de l'endurance. Une trajectoire à la Oreca qui assurera désormais l'exploitation en piste des Toyota. Aussi intense qu'en protoypes fût la bagarre des GTE. Le verdict n'est tombé qu'en Chine avec les lauriers pour Ferrari (AF Corse) grâce à la 3e place de Makowiecki-Ortelli. Auteur d'un doublé comme à Sebring, BMW prend date pour 2012 où il faudra chasser l'irrégularité pour prétendre à la couronne mondiale. Bien entendu, les prétendants ne manqueront pas avec les éternelles Porsche, les Corvette C6Z, Lotus voire Jaguar. Préparez vos sandwichs et vos boissons, la prochaine saison sera longue et passionnante.
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