Peterhansel toujours aussi pressé
La patience et la passion sont les maîtres mots de Stéphane Peterhansel. Chaque année, il avec prépare avec minutie son Everest de janvier. Au fur et à mesure que les éléments se découvrent, les heures s’allongent jusqu’au départ. « C'est un rituel, raconte le recordman des victoires sur le Dakar. On prépare le rallye tout au long de l'année. Les véhicules et le physique. Quand le parcours se dévoile, la pression commence à monter. Là, c'est de l'excitation et l'envie d'y être qui priment. » L’édition 2013 n’a pas échappé à cette règle. Si le parcours concocté par David Castera s’annonce dantesque, « Peter » ne cède pas à la panique. Un Dakar, « c’est toujours compliqué » mais « il ne faut pas trop stresser d'avance car ça fait perdre des moyens. Avec l'expérience, on essaie de gérer au mieux chaque difficulté mais ça n'a pas l'air évident. On a un bon véhicule, des bons coéquipiers mais chaque kilomètre est compliqué. Tu peux avoir des soucis, faire des conneries, etc. Il y aura de la concurrence en interne mais aussi en externe avec Nasser (Al-Attiyah) et Carlos (Sainz). Il y a aussi le Toyota de De Villiers qui va être pas mal. Ce n'est jamais simple. »
Ce sera un Best-Of
Ce cru Lima-Santiago, Peterhansel l’a analysé avec ses yeux de renard du désert. Du somptueux, du sablonneux, du venimeux. « Ce Dakar 2013 n'a pas l'air facile, surtout qu'on va commencer tout de suite dans le vif du sujet avec des dunes impressionnantes au Pérou, explique le natif de Vésoul. L'an dernier, on en a fait l'expérience car on s'est planté dedans et on a perdu beaucoup de temps. Commencer par ça ne va pas être évident. On s'aperçoit qu'il y a beaucoup d'intensité dans ce Dakar avec très peu d'étapes de transition. J'ai l'impression que les gens d'ASO, avec toute l'expérience qu'ils ont maintenant de l'Amérique du Sud, nous ont fait un best-of. Tous les plus beaux endroits et les plus compliqués, on va les retrouver sur cette édition. »
Attaquer tout de suite
Avec ses dix victoires au compteur, Peterhansel est La référence des rallyes-raids. En traversant l’Atlantique, le Dakar n’a pas perdu ses valeurs et sa difficulté mais son charmant « amateurisme » a subi quelques coups sur la carrosserie. Là où on pouvait gérer des étapes et s’octroyer des jokers, la densité des concurrents et la fiabilité des machines ont modifié la donne. Le Dakar est devenu une course de la première à la dernière minute ou presque. « Par rapport à l'Afrique, il ne faut plus perdre de temps. Avant on pouvait lâcher une demi-heure au début et revenir, confirme Peterhansel. Aujourd'hui, c'est plus un sprint. Il faut être présent dès le début et ne rien lâcher. Les écarts sont moins importants qu'avant. Tu ne peux pas te dire que tu vas laisser passer la première semaine et voir après. Tu dois attaquer tout de suite. » Si « Peter » attaque dès l’étape de Pisco, il faudra bien s’accrocher derrière.
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