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Peugeot, un retour en Moto3 sur la pointe des pieds

Au grand regret de son pilote Alexis Masbou dont c’est la dernière saison en Moto 3, les débuts de Peugeot en Grand Prix se passent dans l’anonymat. Aucun point marqué en quatre courses, le constructeur français espère débloquer son compteur au GP de France dimanche. Pas évident.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Alexis Masbou sur la Peugeot au Mans (GIGI SOLDANO / DPPI MEDIA)

Tel un sphinx, le Lion s’affiche sur les camions blancs du team allemand SP Racing. Un félin discret sur le carénage et la bulle et c’est à peu près tout ce que Peugeot apporte au team de Moto3. Officiellement marié à Mahindra depuis 2014 (la branche scooter de Peugeot appartient à 51% à Mahindra), Peugeot a démarré au Qatar sa première saison en Moto3. Des débuts laborieux qui tranchent avec l’histoire de la firme sochalienne au Mans. Brillante sur quatre roues avec trois victoires aux 24 Heures, elle a encore de nombreux paliers à gravir avant de s’imposer en GP. Pour le moment, Peugeot Sport est étranger au projet développé en commun avec Mahindra. Même le constructeur indien en est loin. Les châssis sont conçus par Suter et plusieurs sous-traitants sont impliqués. « C’est badgé Peugeot pour l’instant. Le Lion n’a rien à voir dans le développement de la moto mais ça devrait changer dans le futur », assure Alexis Masbou, le pilote français du team. La démarche n’a rien d’originale. Plutôt que de partir de zéro, Peugeot achète des choses qui existent ailleurs. « Tout se met en place mais on s’appuie sur des choses qui marchent, ajoute Masbou. Le projet grandit d’année en année. » Il ne manque qu’un peu d’implication pour entrer dans le bon wagon du Moto3. « Chez Peugeot Sport on a une expérience incroyable en sports mécaniques et un échange avec eux pourrait apporter beaucoup à Mahindra », espère le pilote Albigeois.

Une année de rodage

Entre Mahindra et Peugeot, il n’y a pas photo côté standing et image de marque. Tout sauf bling-bling, Masbou a eu le coup de foudre pour le Lion. « J’ai signé avec Peugeot. Si ça n’avait été que Mahindra tout seul, même avec des milliards à investir, je n’aurai pas signé, raconte-t-il. Avec Peugeot, une marque française, qui vient pour développer son image, c’est différent. C’est sympa de participer à l’aventure d’une marque qui renaît et qui m’a toujours parlé. Après peu importe que ce soit Peugeot, Mahindra ou Suter qui fabrique la moto, je veux que ça marche. On met beaucoup le doigt là-dessus alors que c’est une marque qui essaye de faire son chemin en championnat du monde. » En attendant, la moto n’est pas au niveau attendu alors que la Mahindra tournait pas mal en 2015. Après quatre courses, Masbou n’a pas inscrit un point et s’est classé au mieux 16e (GP des Amériques). Faiblarde à l’accélération, elle perd tout le bénéfice de son bon châssis. « Je ne pensais pas que ce serait une année de rodage car j’espérais que ça marcherait fort de suite, regrette Masbou. Il y a toujours un temps d’adaptation mais on voulait être plus près des meilleurs dès le début de la saison. Je suis régulièrement à 1 seconde et demie. En championnat du monde c’est trop, la différence est énorme. » Si Peugeot comble ce déficit moteur, alors le top 10 sera envisageable. Mais avec un règlement qui freine les développements, Masbou pourrait traîner son handicap comme un boulet. Et à 28 ans, âge limite pour le moto 3, il vit sa dernière saison dans la catégorie. Peugeot avait rêvé meilleure entrée et lui meilleur sortie.

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