Montagny : "Oak Racing, c'est un petit challenge"
Q: Ce retour aux 24 Heures du Mans est plutôt inattendu...
R: "J'étais au milieu des bois avec ma fille quand Sébastien Philippe (manageur d'Oak Racing, ndlr) m'a appelé. Je lui ai dit: +Ecoute, je ne sais même pas où est mon casque! Donne-moi deux-trois heures pour y réfléchir.+ Donc effectivement je récupère un volant en conséquence de l'accident de Guillaume (Moreau, blessé lors de la Journée Test du 3 juin, ndlr), et ce n'est jamais très agréable de remplacer un collègue blessé. Et cela faisait six mois que je n'avais pas roulé, pas vu le paddock européen, donc il y a beaucoup de choses fortes qui se passent. Mais Oak Racing est une très belle équipe, impliquée, bien que ce soit une petite structure. C'est un grand privilège d'être là de nouveau."
Q: Qu'il y-a-t-il de plus difficile quand on n'a pas pris le volant depuis six mois?
R: "Quand tu viens au Mans comme spectateur, il y a une énergie assez forte, elle est décuplée en tant que pilote. Quand en plus, lors des dernières participations, tu as fini sur le podium (3 podiums lors des 4 dernières éditions, ndlr), encore davantage de monde vient te poser des questions. Donc cela occupe déjà bien le cerveau. Et il faut s'adapter à une nouvelle équipe en très peu de temps. Une bonne partie du travail sont des choses simples mais que tu n'as pas faites depuis longtemps. Des choses que tu faisais auparavant quotidiennement, presque mécaniquement. Or, quand tu ne les fais plus, tu as besoin de retrouver tes marques. Mais c'est intéressant et enrichissant."
Q: Vous avez participé aux quatre dernières éditions avec Peugeot. Quelles sont les différences avec Oak, une structure beaucoup plus petite ?
R: "Le budget est bien moindre, l'équipe bien moins étoffée, donc ce n'est pas du tout le même contexte. L'un, Peugeot, te permet de faire beaucoup d'essais, de développer beaucoup de choses. Tu as une batterie d'ingénieurs spécifiques pour chaque domaine pour faire évoluer le véhicule, et tu es une sorte d'interprétant. Oak démarre ses châssis mais on ne peut les développer ici. Et le moteur est un Judd, donc on ne peut pas y toucher. C'est presque plus difficile car tu ne peux pas tout régler, il y a des choses fixes auxquelles tu ne peux pas toucher. Donc il faut s'adapter, trouver d'autres solutions. C'est chaud, surtout quand on n'est pas préparé. C'est un petit challenge, mais j'aime bien les challenges."
Propos recueillis par Nicolas KIENAST
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