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"Schumacher" : Netflix offre une plongée historique dans la légendaire carrière du pilote allemand

La plateforme de streaming revient sur l’incroyable destin du septuple champion du monde de Formule 1 dans un documentaire.

Article rédigé par franceinfo: sport, Apolline Merle
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
 L'Allemand Michael Schumacher, lors de la saison 1998, chez Ferrari. (AUGENKLICK / FIRO SPORTPHOTO / AFP)

Depuis son accident de ski en 2013 à Méribel, Michael Schumacher n'est plus apparu en public et son état de santé reste secret, sous le verrou familial. Trente ans après sa première victoire en Grand Prix, en Belgique en août 1991, Netflix a dévoilé, le 15 septembre, un documentaire de près de deux heures (Schumacher, tout simplement) consacré au légendaire pilote allemand, septuple champion du monde de Formule 1 entre 1994 et 2004 et auteur de 91 victoires.

Ce film, "le seul soutenu par sa famille", utilise la recette classique du documentaire sportif en retraçant la carrière hors du commun de "Schumi" au rythme des Grands Prix et des moments en famille, à travers de nombreuses images et vidéos d'archives, complétées par des interviews de ses proches : sa femme Corinna, ses deux enfants Gina et Mick ou encore son père, Rolf.

Ceux qui l'ont côtoyé de près dans les paddocks ou sur la piste sont également présents. A commencer par Jean Todt, l'ancien directeur de l'écurie Ferrari et ami, aujourd'hui président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA). On retrouve aussi d'anciens pilotes comme les rivaux de Michael Schumacher, Damon Hill (champion du monde en 1996) et Mika Häkkinen (champion en 1998 et 1999), ou Sebastian Vettel, l'héritier allemand quatre fois sacré entre 2010 et 2013. 

Sur les karts dès l'âge de 4 ans

De sa première victoire en Grand Prix en Belgique en 1991 à sa retraite sportive en 2006, avant de retrouver les circuits avec Mercedes en 2010, le film retrace les moments phares de sa carrière par ordre chronologique. Dès l'enfance, Michael Schumacher, qui se voyait "faire carrière en karting mais pas en F1", apprend à rouler sur les circuits avec son père. Issu d'une famille modeste, Schumi roulait toujours avec les équipements les moins chers. "Je fixais des vieux pneus jetés à la poubelle à mon kart et je gagnais avec", raconte le pilote en voix off.

Puis ses premiers pas dans la cour des grands en Formule 1, qui ne passent pas inaperçus. Dès ses premiers tours de circuit, il fait sensation et se démarque avec son pilotage agressif. Ses premières saisons en F1 sont aussi marquées par sa (courte) rivalité avec la star de l'époque, le Brésilien Ayrton Senna, que le documentaire relate en détails jusqu'à son accident fatal en 1994, à Imola (Saint-Marin). Au début, "on a eu peu d'informations. Je ne crois pas à sa mort, car pour moi il va revenir et être champion. (…) Le pire a été les deux semaines suivantes, où j'ai dû accepter vraiment sa mort. C'était totalement insensé", déclarait Michael Schumacher après coup.

Bien sûr, le documentaire revient aussi sur son arrivée chez Ferrari, en 1996. Après ses deux premiers titres mondiaux au volant d'une Benetton, Schumacher rejoint la mythique écurie italienne, qu'il veut relancer et replacer tout en haut de la hiérarchie. Mais ce nouveau chapitre est synonyme de pression. "Si vous ne gagnez pas, vous passez pour un idiot", tacle Luca Di Montezemolo, ex-président de l'écurie face caméra. Son premier sacre de champion du monde avec l'écurie rouge, en 2000, après quatre années passées à essuyer les plâtres, a été une libération pour Schumi, qui a ensuite enchaîné quatre autres titres à la suite au volant d'une voiture devenue imbattable.

Développeur de génie

L'un des points forts du documentaire repose aussi sur les témoignages de ses proches évoquant sa personnalité. Le compétiteur, intrépide, dépassant sans cesse ses limites sur les circuits, tranchait avec le père et mari protecteur et bienveillant. "Il était toujours à la limite, il excluait la peur", se souvient un de ses nombreux grands rivaux, le Finlandais Mika Häkkinen. "Je lui ai dit : 'Tu ne peux pas me bloquer, tu ne peux pas me faire ça à 300 km/h.'"

Michael Schumacher (Ferrari) et Mika Häkkinen (McLaren-Mercedes) à la lutte pour prendre les commandes du Grand Prix de Monaco, le 16 mai 1999. (PATRICK HERTZOG / AFP)

Sa recherche de performance a guidé le champion tout au long de sa carrière et lui a permis de transformer la Scuderia Ferrari, qui n'avait, avant son arrivée, plus gagné de titre mondial avec l'un de ses pilotes depuis 1979. Ce perfectionniste passait beaucoup de temps avec ses équipes, ses ingénieurs et contribuait énormément au développement de ses voitures, comme Niki Lauda ou Alain Prost avant lui. "A chaque fois sur le circuit, je réfléchissais à comment faire pour permettre à la voiture de rouler plus vite", expliquait l'Allemand.

"Il est différent mais il est toujours là"

Pour les incollables de la carrière de Schumi, ce documentaire ne fera que rappeler de bons souvenirs. En revanche, pour les curieux, cette production est très bien réalisée et complète. Ce qui surprend, en revanche, c'est la manière dont ses proches évoquent le champion, parlant de lui exclusivement au passé. Ne vous attendez toutefois pas à obtenir des révélations sur son état de santé ou encore moins à le voir apparaître à l'écran. Si sa voix est évidemment bien présente dans le documentaire, Netflix s'est appuyé sur un large panel d'interviews passées.

Les seules nouvelles du champion sont données par sa femme Corinna et son fils Mick. "Il me manque tous les jours. Il est différent mais il est toujours là (...) Il reçoit tous les soins dont il a besoin et nous faisons tout ce que nous pouvons pour que son état s'améliore", confie Corinna. "On se comprend toujours mais de manière différente", poursuit Mick Schumacher, qui a repris le flambeau de pilote et fait ses gammes depuis le début de saison en Formule 1, au sein de l'écurie Haas. "On a ce langage en commun, le sport automobile, et on a toujours beaucoup de choses à se dire. Je donnerais tout pour qu'on puisse se parler..." Des nouvelles au compte-gouttes pour préserver le mythe. "Michael a toujours veillé sur nous et c'est désormais à nous de veiller sur lui", conclut son épouse. 

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