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F1 : Mercedes en pointe, Renault en bas

Après quatre jours d'essais à Bahreïn, la F1 est prête à débuter une nouvelle saison. Enfin presque toute la F1. L'introduction du moteur V6 turbo hybride a bouleversé la donne dans les écuries de pointe. A moins de quinze jours du GP d'Australie, voici les premières clés des forces en présence.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4 min
Sebastian Vettel (Red Bull) pousse sa voiture (MOHAMMED AL-SHAIKH / AFP)

Renault à fond …de cale

A fond les caisses ! Empaquetées dans des conteneurs, les vingt-deux F1 ont pris la direction de Melbourne où débutera la saison 2014 le 16 mars prochain. Moins de quinze jours avant de rouler sur l'asphalte de l'Albert Park. Une échéance longue pour certains et très courte pour d'autres tant les essais d'avant-saison ont été mouvementés. L'installation obligatoire du nouveau V6 turbo hybride dans les monoplaces a causé bien du souci aux équipes. A l'issue des derniers tours de roue à Bahreïn, Mercedes semble le mieux armé pour prendre les rênes du championnat devant Ferrari. En revanche, Renault, qui motorise Red Bull Racing et Lotus, a tourné au ralenti. Quand les F1 ont réussi à tourner… C'est le premier grand enseignement des tests hivernaux : le constructeur français, motoriste reconnu et souvent avant-gardiste, a raté sa transition. Les bureaux de Viry-Chatillon ont tremblé comme jamais en voyant tous les clients du V6 au losange cloués au sol à l'allumage des feux. De Jerez à Sakhir, les pépins de tout ordre se sont accumulés au sein des quatre teams équipés par Renault. Red Bull et Lotus, les deux équipes de pointe, ont été les plus touchées par l'inconsistance du propulseur français et son complexe circuit électrique. Renault a traité les problèmes les uns après les autres mais le retard pris sur la concurrence s'est payé très cher tant au niveau de la fiabilité que de la performance.

Red Bull et Lotus dans le même bateau

"Nous avons certes rencontré quelques problèmes, mais nous avons effectué  de véritables progrès qui nous ont permis d'aller de l'avant", a tenté de calmer Rob White, le directeur technique de  Renault Sport F1. Si les voitures ont été vues en piste pendant les quatre derniers jours à Bahreïn, ça n'a été que par intermittence et très loin des meilleurs temps. Quadruple champion du monde d'affilée avec Red Bull et Renault, Sebastian Vettel a de quoi s'inquiéter. Sa fin de série est peut-être proche. "En ce moment, nous avons plusieurs problèmes différents que nous essayons  de résoudre, a indiqué Vettel au cours du week-end. Ce n'est  pas la meilleure situation possible mais on ne peut rien y faire. Tout le monde  est extrêmement motivé pour réparer, mais ça ne peut pas se faire en un jour.  Nous pouvons juste espérer démarrer la saison de manière décente à Melbourne, mais au point où nous en sommes, la fiabilité est toujours un point d'interrogation". L'Allemand a bien bouclé la distance d'un GP le dernier jour (78 tours) mais c'est très peu en comparaison des équipes Mercedes qui, pour la plupart, ont tourné entre 150 et 200 tours. A l'issue des essais hivernaux, les moteurs à l'étoile ont trusté la piste avec 3368 tours, loin devant Ferrari (1821) et Renault (1615)*. Caterham a le mieux roulé des Renault mais de l'avis de Kamui Kobayashi, sa CT05 va "moins vite" qu'une GP2. Enfin que dire de Lotus et son faible kilométrage. En proie à plusieurs problèmes de batterie depuis janvier, Romain Grosjean est fataliste et réaliste. "Nous arrivons à Melbourne la fleur au fusil. La voiture est moyenne et nous allons payer au prix fort les jours de développement en moins."

La bonne étoile de Mercedes

Si la dernière journée des essais de Bahreïn a été marquée par plusieurs incidents mécaniques, une hiérarchie assez nette s'est dégagée à la sortie de cette pré-saison. Sur 12 journées, à Jerez puis à Bahreïn, onze se sont conclues en faveur de l'armada Mercedes, grâce à quatre écuries se répartissant les honneurs: AMG, la structure officielle de la marque à l'étoile, mais aussi McLaren, Force India et Williams, les trois clientes qui se frottent déjà les mains. Toutes ces équipes se sont relayées au sommet, apportant au motoriste un flux de données incomparable. Avec seulement trois équipes, Ferrari reste un concurrent sérieux. La Scuderia a terminé ses derniers essais sur 300 tours couverts, les écuries clientes (Sauber, Marussia) juste un peu moins (250 tours chacune). Côté performance, le duo de choc Fernando Alonso et Kimi Räikkönen s'est rassuré. Sans vraiment chasser le chrono, ils ont bouclé la semaine aux 5e et 7e rangs. Le sommet est loin mais pas le podium. A Melbourne, Ferrari s'en contenterait quand d'autres espèrent déjà finir la course.

* Nombre de tours couverts par chaque écurie (avec nom du motoriste) à Jerez, Bahreïn 1, Bahreïn 2 et au total

1. Mercedes-AMG: 309 + 315 + 350 = 974 tours
2. Ferrari: 251 + 287 + 324 = 862
3. Williams (Mercedes): 175 + 236 + 421 = 832
4. McLaren (Mercedes): 245 + 299 + 271 = 815
5. Force India (Mercedes): 146 + 213 + 388 = 747
7. Marussia (Ferrari): 30 + 29 + 252 = 311
6. Sauber (Ferrari): 163 + 240 + 245 = 648
8. Caterham (Renault): 76 + 252 + 295 = 600
9. Toro Rosso (Renault): 54 + 139 + 272 = 465
10. Red Bull (Renault): 21 + 116 + 176 = 313
11. Lotus (Renault): 0 + 110 + 127 = 237

Bilan total des motoristes

Mercedes (4 équipes) 974 + 832 + 815 + 747 = 3 368
Ferrari (3 équipes) 862 + 648 + 311 = 1821
Renault (4 équipes) 600 + 465 + 313 + 237 = 1615

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