Loeb, c'est le métier qui rentre
Sébastien Loeb ne fait jamais rien comme les autres. Déjà victorieux de trois spéciales pour sa première expérience sur le Dakar, Sébastien Loeb a connu l'ivresse avant les tonneaux. Le nonuple champion du monde en WRC, lucide quand beaucoup le voyaient déjà faire un coup d'essai-coup de maître en Amérique du Sud, savait pourtant qu'il n'était pas à l'abri de ce genre de mésaventure. Mis sur orbite par une première partie de course relativement balisée où son coup de volant créait la différence, l'Alsacien et son copilote Daniel Elena partaient dans l'inconnu entre Salta et Belen. Cette 8e spéciale, qui faisait la part belle à la navigation et à l'expérience, aura été fatale à la Peugeot 2008 DKR numéro 314.
"On savait que ça se compliquerait, ça c'est compliqué assez rapidement..." remarquait, fataliste, le débutant. "Je n'ai pas l'expérience du hors piste. Je ne savais même pas trop à quoi m'attendre. Les hors piste aussi défoncés dans la végétation, à chaque fois que je suis là-dedans, j'ai l'impression que je ne suis pas où je devrais être, je me dis: "c'est pas possible, c'est pas là qu'il faut passer !". Mais apparemment si... ". Sauf que cette fois, il y a laissé des plumes. En l'occurrence, des roues, un cardan et beaucoup de taule. Déjà enlisé en cours de route, le Français en a-t-il trop fait pour rattraper son retard (une huitaine de minutes) sur le trio Peterhansel-Sainz-Al-Attiyah ? C'est possible. "Il semblait avoir un peu de mal en hors-piste", observait le premier nommé à l'arrivée. Et, à force de cravacher, un rio négocié trop vite a fini par propulser la Peugeot dans les airs, tout en ramenant les espoirs de Loeb à terre.
Le film de l'étape en vidéo :
"Pour la victoire c'est fichu", reconnaissait Loeb à l'arrivée qui reconnaissait ses torts avec une belle objectivité. "Je n'ai pas l'habitude de rouler dans les rios. Je roulais par rapport à ce que je voyais et la cassure je ne l'ai pas vue donc, a priori, j'étais un peu trop vite à ce moment-là". Personne, pourtant, n'osera incriminer le néophyte pour son panache. A l'attaque depuis les premiers kilomètres à Buenos Aires, le Tricolore a enchanté les observateurs, bluffé ses concurrents et apporté un coup de projecteur non négligeable à l'épreuve.
Une épreuve qui perd un peu de son sel avec cette heure et ces huit minutes perdues qui interdisent Loeb de se battre pour la victoire finale. Pour autant, ce dernier ne va pas baisser les bras. il est venu pour apprendre, il va continuer à le faire au cours des prochaines spéciales. "Maintenant, l'objectif, ce sera d'essayer de trouver le bon rythme à adopter dans les différents terrains qu'on va rencontrer, essayer de se forger une expérience et de remonter quelques places si possible". Au vu de ce qu'il a déjà montré, c'est largement dans ses cordes.
Le lundi noir de Sébastien Loeb
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