Les Escalé miraculés une deuxième fois
Gilbert Escalé n’aurait jamais dû monter sur le podium de Rosario. Le Catalan devait participer au Dakar avec son frère Oriol. Chacun sur sa moto pour une extraordinaire aventure en famille. Après la défection d’un sponsor, les jumeaux ont procédé à un tirage au sort, envoyant Oriol sur la ligne de départ et Gilbert dans l’assistance. L’histoire a ému le petit monde du rallye-raid jusqu’à Lucas Cruz, copilote de Nasser Al-Attiyah. Quand il a eu vent de l’histoire, il a tout raconté au Qatari. « Je lui ai raconté cette histoire assez originale, et il m’a immédiatement demandé si j’avais leur numéro de téléphone, raconte Cruz. Je me suis débrouillé pour le trouver, et je les ai appelés. Ils m’ont expliqué qu’ils avaient un problème d’argent, et je leur ai dit que Nasser était prêt à les aider. Il n’y a plus de problème ! » Grand prince, le vainqueur du Dakar 2011 a mis la main à la poche pour remettre Gerard sur la selle de sa Suzuki. « Je suis euphorique, ce qui m’arrive c’est un miracle. Il y a 15 jours, j’apprenais que je ne courrais pas, et maintenant c’est bon, s’était réjoui Gerard Escalé. Nasser, c’est vraiment un seigneur. Il m’a juste demandé de porter les couleurs du Qatar sur ma combinaison, et je vais le faire avec fierté. D’ailleurs, mon frère est tellement content qu’il va le faire aussi ».
Un premier jour en enfer
« J’ai la chance de pouvoir les aider, alors je n’ai pas hésité à le faire, justifiait Al-Attiyah avant le départ. Mais attention, je vais les surveiller de près. Je sais qu’ils sont très bons, et si ça se trouve, je viens de parier sur un futur vainqueur du Dakar ». Pour le podium final, il faudra encore attendre un peu. La première étape s’est révélée dantesque pour les jumeaux. « On a vécu une journée en enfer, a expliqué Oriol en arrivant harassé au bivouac de San Luis. Gilbert a connu un problème de chaîne dès la liaison, et on a dû s’arrêter deux fois pour réparer. On pensait y être parvenu, mais dès le km 20 de la spéciale, la chaîne a cette fois cassé franchement et percé le carter de la moto qui a perdu toute son huile moteur. » Dans ces conditions, la seule solution était de tirer la moto du « frangin ». « Je l’ai tracté pendant plus de 40 km avant que l’on trouve enfin quelqu’un pour nous donner de l’huile. On a pu tout réparer et donc repartir, mais pas pour très longtemps : 20 km plus loin, la chaîne a à nouveau cassé, et cette fois nous n’avions plus rien pour la réparer… Alors Gilbert m’a dit de continuer et que lui verrait comment il pourrait faire ! » Heureusement pour lui, Gilbert a trouvé d’autres bons samaritains pour lui permettre d’arriver à bon port, 3h12 après son frère. L’histoire continue.
Vidéo: les jumeaux Escalé parmi les galériens du jour
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