Le Dakar 2013 à la loupe (2/3) : d'Arica à Cordoba
Arica – Calama (jeudi 10 janvier)
767 km pour rejoindre la ville minière de Calama, en plein cœur de l'Atacama, "El corazon d'el Dakar" selon Etienne Lavigne. ASO a découpé la spéciale en deux. 2/3 sable-cailloux, 1/3 piste minière. A son retour des reconnaissances en octobre, David Castera, le directeur de course et architecte du parcours, a donné son sentiment à notre reporter Jean-François Kerckaert sur ce gros morceau du rallye. "Cette année, après la liaison, on partira du « sommet » d’Iquique pour se payer un gros p’tit déj’ de sable dans le massif dunaire qui domine l’océan (les années précédentes, Iquique était connu pour sa grande descente vers le pacifique, ndlr). Le terrain est connu, difficile et sélectif. Le tracé, en revanche, a été conçu pour que personne ne s’y retrouve dès le début d’étape, révèle Castera. Il est quasiment sûr que quelques uns laisseront ici un peu, beaucoup; voire trop de temps avant de s’extirper du piège et foncer sur des pistes plus roulantes et plus simples à maîtriser vers Calama." L'autre danger dans cette région, c'est l'extrême chaleur. Il peut y faire plus de 45°. "Même si le paysage est superbe, ce sont des conditions de course très extrêmes", confirme Etienne Lavigne.
Calama – Salta (vendredi 11 janvier)
La route sera longue et la pente sera raide. "C'est la première fois qu'on va monter aussi haut sur le Dakar. On avait l'habitude de le faire en liaison. Là, la spéciale se situera entre 3400 m et 4000 m d'altitude. On la voulu facile et rapide." Autour de "150 km/h de moyenne" dans la première partie puis un parcours "plus technique et caillouteux" pour finir. "Normalement là-haut ils auront tous un peu mal à la tête, les motards auront du mal à trouver le bon souffle; alors on ne peut pas se permettre de faire un truc hyper dur, justifie Castera. On ne peut pas jouer avec la sécurité." A la fin de la spéciale, les routes se séparent. Les motos filent sur une liaison avec un col à 4800 m. Elles arriveront sur un bivouac déporté car c'est le jour de la spéciale marathon, c'est-à-dire que les assistances ne seront pas là pour entretenir les véhicules. Les autos et les camions iront eux à Salta retrouver un bivouac normal avec les assistances.
Salta – San Miguel de Tucuman (samedi 12 janvier)
Ouvrez grand vos yeux ! "Esthétiquement, c’est pour moi la plus belle étape du Dakar 2013 !" David Castera n'y va pas par quatre chemins pour évoquer cette 8e étape tracée en marge de la Route 40. "Effleurées en 2011, les merveilles minérales qui bordent et enserrent la route historique-et maintenant mythique, si l’on en croit tous les guides touristiques- vont s’ouvrir en grand aux regards des concurrents", s'enflamme Jean-François Kerckaert, notre spécialiste du Dakar qui en a vu des paysages depuis son hélicoptère. La journée sera divisée en deux spéciales. "La première assez roulante autour de la Route 40, explique Castera. Ce sont des paysages magnifiques, les plus beaux d'Argentine. Après une neutralisation, on change de décor. C'est plus sablonneux et plus cassant." Epoustouflant et …crevant. Avant de savourer un court repos, il faudra encore se coltiner 200 km de liaison. Concurrents et assistances vont arriver assez tard au bivouac aménagé sur l'hippodrome de San Miguel de Tucuman. Ce long raid conclut une première semaine corsée. Il en reste une deuxième tout aussi compliquée.
San Miguel de Tucuman (dimanche 13 janvier) : Journée de repos
San Miguel de Tucuman – Cordoba (lundi 14 janvier)
"Il ne faudra pas avoir fait trop la fête car c'est l'étape la plus longue". David Castera veut bien faire souffler les concurrents mais pas trop… 593 km de spéciale pour débuter la deuxième semaine, voilà qui devrait éprouver les organismes avant le final qu'on annonce épique. Un choix assumé par le directeur de course. "Dans la mesure où nous passons sur des terrains déjà pratiqués au cours des années précédentes, explique Castera, nous avons fait le choix de rallonger les tracés par-ci, par-là pour ne pas leur laisser un sentiment de frustration." Pas de temps mort mais peu de difficulté. La première partie est caillouteuse et sinueuse dans la forêt. Ce sera plus ouvert et plus rapide dans l'autre partie jusqu'à Cordoba. Grande nouveauté, il y aura une spéciale de 300 km entièrement dédiée aux camions. Une fois n'est pas coutume, les "trucks" arriveront les premiers au bivouac. Enfin si la météo le permet. Attention aux orages, fréquents à cette époque de l'année, qui avait bouleversé l'étape en 2011 et envoyé le leader Mark Miller au tapis.
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