Lhybride à lassaut du Mans
Après plusieurs années de duel intense avec Peugeot, lendurance tourne une nouvelle page. Audi est toujours là, seigneur incontestable de la discipline, et espère prolonger son emprise sur les 24 Heures du Mans. Après avoir imposé pour la première fois linjection directe et le diesel, la firme aux anneaux veut continuer de jouer les précurseurs avec sa technologie hybride. Ce combiné thermique électrique est la grande nouveauté dune épreuve toujours en quête de renouvellement. Discret sur ses recherches, Audi ne pouvait pas laisser passer ce train technologique. Depuis larrivée de la R18 e-tron quattro, le constructeur allemand sannonce comme la référence de lhybride. En qualifications, lhybride à la mode germanique (lénergie électrique récupérée au freinage est renvoyée sur les roues avant alors que chez Toyota la puissance passe uniquement à larrière) sest même fendu dun 323787 plus rapide de deux secondes que le meilleur chrono de lan dernier. Comme si 2012 allait ressembler à 2011, l'équipage placé en pole position sera le même: un Français, Benoît Tréluyer, un Suisse, Marcel Fässler, et un Allemand, André Lotterer. "J'ai le sentiment d'avoir eu un tour dégagé et d'être dans les meilleures conditions possibles pour faire un tour rapide, en ayant un maximum d'adhérence. C'était un sentiment chouette", a résumé Lotterer.
En première ligne, Audi est sur le courant alternatif. A côté de lhybride se trouve la N.3, lUltra de Dumas, Duval et Gené qui sétait imposée à Spa. Même sans lélectrique, la LMP1 allemande est une machine de guerre. Grâce à sa cure damaigrissement (80 kg), elle fait quasiment jeu égal avec sa sur électrique. « Quand jai vu quon passait à fond au Raidillon et à Blanchimont (à Spa), je savais quon serait bien au Mans, notamment dans les Porsche, explique Romain Dumas, vainqueur au Mans en 2010. On a gagné 10 à 15 km/h par rapport à lan dernier. On doit se pousser à aller plus vite car le grip latéral est incroyable. » Sil ne pleut pas pendant la course, les R18 thermique auront leur mot à dire, surtout si les Toyota restent menaçantes et que le Dr Ullrich nimposent ses consignes de courses en faveur des hybrides.
Avec ses deux e-tron quattro et ses deux Ultra, Audi assume son rôle de favori. Sans Peugeot, dont labsence laisse de nombreux regrets, il faut espérer que Toyota sera un ardent challenger jusquà dimanche. Malgré un accident qui a retardé la préparation de la voiture, les Nippones ont déjà réussi à se hisser dans la roue des Audi. A une grosse seconde de la pole de la N.1, la première TS030 a rassuré son état-major et léquipe promet de se battre comme des Lionnes. "Nous sommes tous très contents de l'équilibre de la voiture, nous pouvons facilement attaquer très fort, jusqu'à la fin, et nous attaquerons encore davantage dimanche", annonce Stéphane Sarrazin, ex-pilote Peugeot Sport recruté à la dernière minute par Toyota. Alex Wurz promet lui de botter prochainement les fesses des pilotes dIngolstadt (siège dAudi).
Face à lexpérience dAudi, Pascal Vasselon, directeur technique de Toyota, ne pense pas à la victoire. Les TS030 sont jeunes et ce nest que leur première course. En clair, malgré le travail abattu par le team japonais, il ne faut pas attendre de miracle. "Il faut être pragmatique, voir comment le départ se passe, quel sera le rythme des voitures, et après nous commencerons à élaborer une stratégie, indique Vasselon. Nous sommes là pour apprendre. Audi est là depuis 12 ans, donc être en potentiel à une demi-seconde de leur rythme, c'est remarquable." Pour débuter, un podium serait donc une belle performance. Pour revivre les années Audi-Peugeot, on attendra peut-être au mois une année
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