Cet article date de plus de douze ans.

Itinéraire d'un amateur passionné

Après une première expérience en 2009 à propos de laquelle il se demande encore comment il a pu finir, Pierre Cherpin est reparti en 2012 à l'assaut du Dakar. A près de 44 ans et après avoir digéré les images de cette première aventure, il revient sans autre ambition que le plaisir et l'envie de boucler un 2e Dakar dans ce rallye qui a pour, amateur dans l'âme, lui une saveur particulière.
Article rédigé par Christian Grégoire
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

C’est le plus gros rallye qui existe. C’est ça qui me motive. Moi comme amateur, je ne le vis pas comme une course, je le vis comme un marathon. Le résultat n’est pas important Au marathon de Paris, que vous finissiez 3000e ou 4000e ça n’a pas d’importance. Ce qui compte c'est d'arriver. Et dans des épreuves de cette envergure, ce qui est important c'est qu'on se cherche" insiste le pilote nordiste qui ajoute: "C’est très valorisant quand ça marche. On est confronté à des difficultés énormes. Et du coup après, on est plus exigeant avec soi même. C’est quand même un bon moyen de se connaître et de savoir jusqu’où on peut aller".

Alors dans le rapport qui existe entre la souffrance et le plaisir, il n'y a pas photo dit Pierre Cherpin dans un sourire: "Disons qu’on souffre plus longtemps qu’on a de moment où l'on est satisfait. Mais en réalité ça dépend. Moi par exemple vendredi j’ai fait une étape tranquille, et c’est rare, parce qu’il y a beaucoup de sable. Mais j’étais bien dans ma tête, sans angoisse...A côté de ça j’ai connu plein de moments où c’était la galère. Dans ces moments là, il faut se dire que ça va aller mieux, il ne faut pas se laisser embarquer, pas se démoraliser, pas trop penser, et s’accrocher petit à petit, faire encore un kilomètre, puis un autre".

Amateur passionné qui est venu sans moyen, Pierre Cherpin regrette un peu toutefois le changement d'état d'esprit dans l'épreuve. "Moi je fais ça en malles motos. J'entretiens ma moto moi-même, je n'ai pas d’assistance, pas de mécano. J’ai juste une malle… Pour moi le fait d’être dans ce contexte là, ça reste encore un peu de l’aventure Parce que parfois, c’est un peu trop exubérant. Par exemple hier, l'autre jour, le fait qu’il y avait un bivouac sur l’assistance, ça ressemblait plus à l’idée qu’on s’en fait. Ca nous a permis de discuer entre nous. Parce que sinon, avec on se voit pas souvent"

Tout étonné d'être de nouveau en passe de réussir son pari, le pilote nordiste veut cependant rester vigilant "Voilà maintenant, je suis à une étapes de l’arrivée. Si je ne fais ps l’idiot, si je ne casse pas, si je ne blesse pas , ça va peut-être le faire. On a un peu plus peur, on est un peu plus attentif parce que, quand même les choses commencent à se concrétiser. Maintenant on se dit qu’on presque au bout et que ce serait dommage de ne pas y arriver. Vous savez, quand les gens vous disent « tu as fait le Dakar ? La question qu’ils vous demandent ensuite c’est : tu l’as terminé. Ils ne s’intéressent même pas à la place. Moi la satisfaction sera si je termine".

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