Schumacher: des questions sur l'accident
Manifestation silencieuse devant l'hôpital
Pour marquer cet anniversaire, la Scuderia Ferrari a annoncé jeudi que "les clubs Ferrari ont décidé d'apporter leur soutien à Michael Schumacher en organisant vendredi une manifestation silencieuse et respectueuse mais colorée de rouge, devant l'hôpital". En revanche, le club de fans de Kerpen, ville allemande où a grandi le champion, a estimé que "l'anniversaire de Schumacher n'était pas une occasion de faire la fête". Seules, des casquettes de fans souhaitant à leur idole un bon rétablissement, sont accrochées aux grilles du club. Le parquet d'Albertville a ouvert une enquête sur les circonstances de l'accident, l'affaire étant susceptible de prendre une tournure judiciaire si des responsabilités venaient à être identifiées.
Une des questions tient à la vitesse à laquelle skiait Michael Schumacher, qui a heurté dimanche matin un rocher de la tête, alors qu'il était en compagnie son fils Mick, 14 ans, dans un secteur hors piste. Selon le parquet et la direction de la station de Méribel, le pilote évoluait à grande vitesse. Mais d'après son attachée de presse, Sabine Kehm, l'ancien champion "n'allait pas vite, parce qu'il semble qu'il avait aidé un ami qui était tombé". Si la vitesse n'est pas en cause, un éventuel défaut de signalisation d'une zone dangereuse pourrait faire débat. L'accident est survenu dans une zone à faible pente, entre une piste rouge et une piste bleue, couverte d'une neige fraîche d'où affleuraient de nombreux rochers, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Cette zone est balisée de part et d'autre par les piquets rouges et bleus des pistes avoisinantes. Mais elle n'est pas équipée de filets de protection ou de panneaux signalant un danger éventuel. Enfin, des questions peuvent aussi porter sur un défaut du matériel équipant Schumacher. Son casque, brisé en deux lors du choc, n'a en effet pas suffi à le protéger. "Mais cela ne signifie pas que Michael skiait à grande vitesse", a dit Mme Kehm. Par ailleurs, selon le quotidien allemand Bild, l'une des fixations de ski de location de Schumacher ne s'est pas ouverte. Ce matériel a été saisis par les enquêteurs, selon Bild.
Situation "stable" mais "critique"
Si ces défauts ont pu jouer un rôle dans l'accident, c'est alors le loueur ou les fabricants du matériel qui pourraient être mis en cause. Mme Kehm, ainsi que des témoins et des proches du pilote, doivent être entendus par les enquêteurs, selon une source proche de l'enquête. Le parquet d'Albertville, injoignable jeudi, n'entend pas communiquer à ce sujet avant le début de la semaine prochaine. Quatre jours après l'accident, le pilote était toujours hospitalisé en soins intensifs au CHU de Grenoble et aucune information ne filtrait sur sa santé qualifiée de "stable" mais toujours "critique".
Ni l'hôpital, ni la famille Schumacher ne communiquaient sur l'évolution de son état de santé. Le CHU a indiqué à l'AFP qu'aucune communication n'était prévue jeudi. Sabine Kehm, arrivée à l'hôpital jeudi vers 09H00, a aussi refusé de s'exprimer. Mercredi matin, elle avait indiqué que l'état du pilote était "stable" mais toujours critique, ajoutant qu'il n'y aurait de nouvelle conférence de presse qu'en cas d'évolution dans son état de santé. La veille, le Pr Emmanuel Gay, chef du service de neurochirurgie du CHU de Grenoble, avait jugé que le pronostic vital du septuple champion du monde de F1 demeurait engagé.
Sur place, le pilote est notamment entouré par Corinna, son épouse depuis 1995, ses deux enfants Gina Maria, 16 ans, et Mick, 14 ans. Son père Rolf et son frère Ralph, également coureur automobile, sont arrivés jeudi peu après 17H00. Ses amis, le Pr Gérard Saillant et Jean Todt, président de la Fédération internationale automobile et ancien directeur de la Scuderia Ferrari, se sont à nouveau rendu à son chevet jeudi. Michael Schumacher, qui aura 45 ans vendredi, est le pilote de Formule 1 le plus titré au monde, devant l'Argentin Juan-Manuel Fangio, avec 7 titres de champion du monde entre 1994 et 2004 et 91 victoires en Grands Prix.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.