Quatre Français sur le gril
Romain Grosjean (Lotus F1 Team – 27 GP – 3 podiums) : La saison de la rédemption
Le talent, la vitesse, Romain Grosjean n'en manque pas. Pour Eric Boullier, le team manager de Lotus, le Franco-suisse a l'étoffe d'un champion du monde. Malgré les erreurs de 2012, il a donc logiquement décidé de lui redonner sa confiance. Jusque-là, tout le monde est d'accord. Mais Grosjean doit passer un cap et en finir avec sa mauvaise réputation. L'agressivité que chaque pilote doit avoir ne doit pas pousser Grosjean à commettre l'irréparable dès l'extinction des feux. Ces accidents, pour lesquels il a été sanctionné d'une course de suspension, il les a déjà analysés. Il ne les oubliera pas puisqu'on le lui rappelle très souvent. Grosjean doit les évacuer comme la forte pression qui pèse sur ses jeunes épaules. "Ce n'est pas un secret de dire qu'il faut que je sois plus consistant, que je trouve le bon compromis avec la performance, et que je sache être plus patient avant de tenter des dépassements, pour pouvoir finir plus de courses", avoue-t-il. Un objectif réaliste d'autant que Grosjean dispose, avec la E20, d'une monoplace du top 5. Très en vue et très studieux lors des essais hivernaux, le Français est sur la bonne trajectoire. A lui de ne pas en sortir.
Jean-Eric Vergne (Toro Rosso – 20 GP) : La saison du décollage
Moins exposé que Grosjean, Jean-Eric Vergne n'en est pas moins à la croisée des chemins. Au terme d'une première saison réussie en F1 avec en prime un petit ascendant sur son coéquipier Daniel Ricciardo (16 pts contre 10, ndlr), le Francilien doit maintenant s'élever vers les ténors de la discipline. Issu de la filière Red Bull, JEV a les cartes en main pour décoller et rejoindre la grande sœur aux côtés de Vettel. Mark Webber n'a pas encore prolongé son contrat (il est chez Red Bull jusqu'en 2013, ndlr) et son baquet nourrit les rêves de Vergne et Ricciardo. "On court toujours pour quelque chose. Si on fait du bon boulot, peut-être que l'un de nous deux ira chez Red Bull... à condition qu'il y ait un baquet de libre, souffle Vergne. Ce serait génial, mais ça reste dans un coin de la tête, on n'y pense pas du tout." JEV le sait, la récompense ne viendra qu'à l'issue d'une saison réussie. Ça tient à la performance de sa Toro Rosso STR8 à moteur Ferrari mais aussi à sa gestion d'un week-end de course. Fiable et performant le dimanche, Vergne doit encore progresser sur son rendu technique et en qualifications où son inexpérience lui a souvent coûté cher. En 2013, il assure être prêt ! "J'arrive beaucoup mieux préparé, car l'an dernier j'avais dû aller souvent à l'usine pour découvrir l'équipe, rencontrer les gens, faire mon baquet, aller au simulateur Red Bull, faire des journées marketing. C'était du temps nécessaire pour m'intégrer en F1. Cet hiver j'ai pu me consacrer à un travail plus spécifique, plus centré sur ma préparation physique", expliquait-il. Sans gros budget derrière lui, Vergne a grand besoin de marquer des points. Son avenir en F1 en dépend.
Charles Pic (Caterham – 20 GP) : La saison du vert
Au printemps, les bourgeons sont de sortie. Moins vert que l'an passé, Charles Pic reste encore un jeune premier. S'il n'est plus ce débutant à la voix hésitante, le protégé d'Olivier Panis doit encore se montrer et convaincre. Après un premier test réussi chez Marussia en tenant la dragée haute à Timo Glock, Pic a obtenu un baquet chez Caterham. Les Verts sont eux aussi habitués aux fonds de grilles mais l'écurie apporte plus de garanties avec notamment son moteur Renault. Doué d'excellentes facultés d'adaptation, Pic a séduit le paddock en 2012. Sa progression doit se poursuivre avec pourquoi pas ses premiers points à la clé. Le challenge est relevé mais il pourrait lui ouvrait les portes des équipes de milieu de tableau, d'autant que le pilote est soutenu par des grands groupes français. Et en F1, ça parfois vaut mieux que des dixièmes gagnés en piste…
Jules Bianchi (Marussia – 0 GP) : La saison 1.0
Un Bleu en chasse un autre chez Marussia. Un an après Pic, voici Jules Bianchi. Battu sur le fil par Adrian Sutil pour le 2e baquet de Force India, le Français a très vite rebondit. Une semaine après cette désillusion et à deux semaines de la première course à Melbourne, Bianchi trouvait refuge chez Marussia. L'écurie de John Booth est la plus faible du plateau mais elle offre l'opportunité aux jeunes pilotes "payants" de faire leurs premiers pas dans l'univers impitoyable de la F1. Cet univers, Bianchi le connaît déjà pour avoir été réserviste chez Ferrari en 2011 et essayeur pour Force India quelques vendredis de GP en 2012 (9, ndlr). Champion précoce, le petit-fils de Mauro Bianchi, tient enfin une chance de montrer son talent en course, même en fond de grille. Son unique objectif sera de battre le Britannique Max Chilton. Toujours soutenu par Ferrari, Bianchi a une année pour apprendre avant que les choses sérieuses ne commencent vraiment.
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