Cet article date de plus de treize ans.

Petrov, le nouvel Iceman ?

C'est la métamorphose de la chenille en papillon. Décrié pendant de longs mois, Vitaly Petrov a définitivement gagné ses ailes de pilote de F1 en terminant 3e du GP d'Australie, la course d'ouverture de la saison 2011. Comme à Abu Dhabi en novembre dernier, le Russe de Lotus-Renault a démontré qu'il était un vrai puncheur et qu'il savait résister à la pression de Fernando Alonso. De quoi en faire le N.1 de l'écurie ?
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Sa froideur a longtemps été un frein dans son intégration à l'écurie. Elle l'est toujours à cause d'un anglais mal maîtrisé et d'un accent russe à couper au couteau. Inconvénient pour dialoguer avec les ingénieurs et faire évoluer la voiture, ce caractère n'est pas incompatible avec la course automobile. Dans son baquet, Vitaly Petrov ne change pas de personnalité. Froid comme une lame il est. Froid comme une lame il reste. Alors qu'est-ce qui a changé en quelques mois ? "Il a eu quelques très bonnes courses l'an passé, très prometteuses. Mais il a commis aussi beaucoup d'erreurs. Je lui ai mis pas mal de pression, explique le patron de Lotus-Renault Eric Boullier. J'ai passé beaucoup de temps à parler avec lui, pour comprendre pourquoi  il faisait toutes ces erreurs. On a dû l'aider à améliorer sa communication au  sujet de la voiture, par exemple pour lui permettre d'apporter sa contribution,  et qu'il comprenne ce que l'écurie attendait."

Dans ses échanges avec son pilote, Boullier a beaucoup insisté sur sa preformance à Abu Dhabi en fin d'exercice précédent quand il avait tenu tête à la Ferrari de Fernando Alonso en lutte pour le titre mondial. Une sorte de révélateur pour le Russe. Depuis, Petrov a compris le message de son équipe et s'est mis au travail comme un N.1. Depuis l'accident de Robert Kubica, il essaye à son tour de tirer l'équipe vers le haut. Chez Lotus-Renault, on ne doit pas être loin de penser que l'absence du Polonais a libéré Petrov. Malmené par le Polonais l'an passé (Petrov avait inscrit 27 points contre 136  pour son coéquipier), le Russe n'est plus comparé au "maître" et s'est vu contraint de prendre ses responsabilités. En attendant la montée en puissance de Nick Heidfeld, remplaçant de Kubica, il fait presque figure d'ancien. Petrov devait donc "grandir en tant que pilote", selon Eric Boullier. Son  déménagement en Grande-Bretagne, près de l'usine de l'écurie, à Enstone, fut  perçu positivement.

Et c'est dimanche à Melbourne qu'il en a récolté les premiers fruits en exploitant une voiture bien née. "Je suis ravi de me trouver ici sur le podium, surtout après l’hiver très difficile traversé par l’équipe, a commenté Petrov. Même pendant les essais, nous ne savions pas exactement où nous situer par rapport à la concurrence. Mais nous avons continué à apporter des nouveautés sur la voiture et cela a bien fonctionné. J’ai pris un excellent départ aujourd’hui qui a été probablement la clé de ma course puisque je me suis retrouvé devant Alonso et Button. J’ai pu rouler sur une piste dégagée et attaquer fort, tout en prenant soin de mes pneus. Ce résultat nous récompense tous et je suis vraiment extatique !" Pas de grands discours mais des actes, voici le discours du Russe qui n'est pas sans rappeler un autre montre de glace : Kimi Räikkönen.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.