GP de Singapour : Leclerc, la nouvelle vedette de Ferrari
Une saison à pleine vitesse
Arrivé comme le petit poucet de l’écurie Ferrari en 2019, Charles Leclerc s’est rapidement fait une place de taille auprès de son coéquipier Sebastian Vettel. La jeune recrue a d’abord commencé la saison en douceur, étant considéré comme numéro 2 derrière le quadruple champion du monde. Pour son premier Grand Prix sous les couleurs italiennes en Australie, l'ancien pilote Sauber termine 5e. Mais voilà que le petit nouveau éblouit le monde automobile en terminant sur le podium (3e) au circuit suivant, à Bahreïn. Son coéquipier allemand est prévenu, il ne sera pas le seul numéro un cette année.
Durant la première partie de saison, le pilote monégasque reste tout de même derrière Vettel. Les rôles commencent à s’inverser au circuit Paul Ricard lors du Grand Prix de France (23 juin) où le champion de Formule 2 2017 termine devant son coéquipier, à la 3e place. Victime de nombreux problèmes mécaniques et erreurs personnelles, le pilote allemand vit une année compliquée. L’occasion pour Leclerc de s’imposer en nouveau patron. Dimanche 1er septembre, l’heure de la consécration a sonné. Le pilote de 21 ans part en pole position sur le circuit de Spa-Francorchamps en Belgique. Bien décidé à marquer l’histoire, le Monégasque se bat et remporte le premier Grand Prix de sa carrière. Plus fort que jamais, Charles Leclerc réalise le doublé une semaine plus tard. En Italie sur le circuit de Monza, temple de la Scuderria, le pilote réalise le rêve de tous les tifosi. Neuf ans après la victoire de Fernando Alonso en 2009, l’écurie Ferrari gagne à domicile. Une nouvelle vedette vient de naître.
La naissance d'un personnage
Décontracté, calme et confiant, Charles Leclerc se comporte comme un pilote d’expérience. Du haut de ses 21 ans, le Monégasque affiche une grande sérénité depuis son arrivée dans l’élite et gère son nouveau statut avec une tranquillité étonnante. Signant un nombre incalculable d'autographes et prenant une vingtaine de selfies, le pilote est dans son élément à chaque bain de foule. Contrairement à Sebastian Vettel, moins à l'aise avec l'exercice. La rigidité allemande du pilote permet de laisser le champ libre à Charles Leclerc. Le Monégasque multiplie les avantages. Né dans la Principauté, le nouveau favori des tifosi parle couramment français, anglais et italien.
Un avantage fondamental pour la création de son personnage. Lors de sa victoire à Monza, Leclerc s'était directement exprimé en italien, devant des milliers de fans acclamant son nom. Le pilote n'a jamais caché sa proximité avec le pays transalpin depuis sa tendre enfance : "L'Italie, c'est peut-être le pays dans lequel j'ai passé le plus de mon temps, avec les courses de karting et les tests. Il y a même une année où j'ai presque habité là-bas pour être à côté de mon équipe." expliquait-il à l'AFP en fin de saison 2018. Charismatique, calme et téméraire à chaque confrontation, le jeune prodige n'a que 21 ans mais créé déjà sa légende. Face à un quadruple champion du monde en manque de confiance et vulnérable, le Monégasque est facilement devenu le préféré des tifosi.
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La nouvelle génération en marche
Le principal facteur de cette mise en lumière reste l'âge. La fougue et la jeunesse de Charles Leclerc ont frappé le champion du monde allemand en plein visage. Alors que Lewis Hamilton (34 ans) et Sebastian Vettel (32 ans) ont longtemps été les principales stars du paddock, une nouvelle génération se démarque. D'abord par l’accueil de jeunes pilotes comme Lando Norris (19 ans) et Alexander Albon (23 ans) mais aussi par l'ascension de certains prodiges. Max Verstappen en est le parfait exemple à 21 ans. Actuel troisième du classement des pilotes (185 points), il est devenu le plus jeune vainqueur de l'histoire en remportant le Grand Prix d'Espagne 2016 à seulement 18 ans.
Une jeunesse qui monte en puissance et dynamise le championnat. Mais Charles Leclerc ne voit aucune différence de traitement entre lui et son coéquipier allemand : "De l'extérieur je ne sais pas si ça semble différent, mais de l'intérieur, c'est très équilibré. Il y a eu des situations par le passé où j'ai aidé Sebastian, et d'autres où il m'a aidé, et je pense que c'est la voie à suivre pour l'équipe. (...) Nous sommes là pour être performants, ce que nous essayons de faire, mais au final, je suis très satisfait de la manière dont l'équipe opère." insiste-t-il auprès de Motosport avant le rendez-vous de ce dimanche. La lutte pour la place de numéro un n'est en tout cas pas terminée pour les deux pilotes Ferrari.
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