Ça s'est passé le 29 mars 2015, la première victoire de Vettel chez Ferrari
"Yeeeeeees ! Les gars ! Grazie, grazie ! Forza Ferrari !" Ce 29 mars 2015, au passage du drapeau à damier sur le circuit de Sepang, le cri de joie de Sebastian Vettel est intense, brutal dans la radio de la Scuderia Ferrari, comme un soulagement à l’unisson. L’Allemand, qui a rejoint l’écurie italienne à la fin de la saison 2014, vient de remporter le Grand Prix de Malaisie pour sa deuxième course seulement avec sa voiture rouge. L’allégresse commune d’une écurie mythique sevrée de victoire depuis le GP d’Espagne 2013. C’est justement cette disette qui a incité le Cheval Cabré à draguer son bourreau, alors que Vettel a remporté 11 des 33 Grands Prix disputés depuis. Bien lui en a pris puisque, dès sa deuxième course, "Baby Schumi" lui a donné raison.
Troisième et frustré lors du Grand Prix inaugural de la saison 2015 en Australie, Vettel a vite fait taire les doutes sur sa capacité à gagner hors du cocon Red Bull, avec qui il a glané quatre titres de champion du monde de suite entre 2010 et 2013. En Malaisie, l’Allemand fait étalage d’une stratégie idoine malgré une voiture moins performante que les Mercedes de Lewis Hamilton et Nico Rosberg. Coincé entre les deux Flèches d’Argent sur la grille de départ, il les verra dans son rétroviseur à l’arrivée.
Entre temps, Vettel étale sa science de la course en utilisant la "safety car" (voiture de sécurité) à merveille pour passer en tête et résister au retour en trombe des Mercedes. Lors des 37e et 38e tours, Vettel et Hamilton rentrent aux stands pour un dernier changement de pneumatiques. Reparti avec des pneus durs, Vettel résiste jusqu’au bout aux pneus "medium" des Mercedes, normalement plus performants sur cette fin de course. Beau joueur, le champion du monde sortant s'est incliné pour cette première victoire estampillée Ferrari pour Vettel. "Ils ont fait un travail incroyable. Ils étaient trop rapides pour nous.", a félicité Hamilton.
Un peu plus dans les pas de Schumacher
Totalement maîtrisé par le Britannique la saison précédente, accélérant son départ de Red Bull, Sebastian Vettel a rappelé ce 29 mars au paddock pourquoi la filiation avec Michael Schumacher n’était sans doute pas usurpée. "Je suis sans voix. On a beaucoup travaillé cet hiver et c'est un résultat formidable. Je suis tellement ému que j'ai du mal à parler. C’est un jour vraiment particulier dans ma vie.", racontait-il, soulagé, sur le podium.
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Car avec cette 40e victoire en carrière, la première depuis la course de clôture de la saison 2013 au Brésil, Vettel fait coup double, voire triple. Exit la pression inhérente à une première victoire chez Ferrari et terminée la pénurie de victoire italienne face à Mercedes. Mais aussi, le clin d’oeil à son idole, alors qu’il a rejoint comme lui la Scuderia à 27 ans.
"Quand j’ai entendu l’hymne allemand sur le podium, j’ai relié tellement de choses à Michael, et ce depuis mon enfance, c’est pour ça que c’était incroyable. Je savais que c’était moi sur ce podium, mais il a fallu le réaliser." Avouez qu’un Allemand victorieux chez Ferrari, difficile de ne pas penser à "Schumi". A partir de ce 29 mars, Sebastian Vettel s’est chargé d’insérer dans le coeur des fans de F1 qu’on penserait désormais aussi à lui.
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