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Alonso, au tapis, Vettel vainqueur pressant

Fernando Alonso (Ferrari) avait 29 points d'avance au championnat sur Sebastian Vettel (Red Bull) avant le Grand Prix du Japon. Sorti de la piste avant même le premier virage, l'Espagnol n'en compte plus que 4 sur l'Allemand, qui a effectué un cavalier seul pour remporter la course devant Massa (Ferrari), Kobayashi (Sauber) et les McLaren de Button et Hamilton. Le championnat est totalement relancé.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Fernando Alonso obligé de quitter sa voiture accidentée à Suzuka

Rien n'est fait, mais le week-end du Japon ne restera pas un bon souvenir cette année pour Fernando Alonso. Après n'avoir réalisé que le 7e temps des qualifications, il avait déjà du retard à combler sur son premier rival au championnat, Sebastian Vettel, auteur de la pole-position. Et la course n'a été qu'un cauchemar, très court, pas plus que quelques secondes. Le temps de prendre le départ, de tenter de passer sur le côté gauche de la piste, d'être touché par l'arrière par Kimi Raikkonen (Lotus-Renault), puis de perdre le contrôle de sa voiture qui sortait de la piste, avant de finir en tête à queue. L'Espagnol n'avait plus qu'à retirer son volant et quitter son baquet pour rejoindre le stand à pied.

Pour la deuxième fois de la saison, après Spa où il avait éperonné par Romain Grosjean au premier virage, le pilote Ferrari ne finit pas la course et ne marque aucun point. Dans le sprint final pour le titre, cela arrive au plus mauvais moment. Et Vettel n'est pas homme à laisser s'envoler de telles opportunités. Après sa pole-position, et un départ très performant, l'Allemand n'a laissé le soin à personne de s'emparer de la 1ère place, menant de bout en bout pour remporter sa 24e victoire en carrière. Outre Alonso, le départ avait également renvoyé vers l'arrière Mark Webber (Red Bull), touché par Romain Grosjean (Lotus Renault) qui a écopé de 10" de pénalité pour cette erreur et provoqué l'entrée de la voiture de sécurité. Suspendu après son accrochage avec Alonso à Spa, le Français s'est de nouveau signalé aux yeux des commissaires.

Kobayashi, 1er podium devant son public

Avec des rivaux au tapis ou sérieusement retardés, Sebastian Vettel a eu la route grande ouverte pour décrocher les 25 points qui le ramènent à quatre longueurs du leader espagnol au championnat. Derrière lui, Felipe Massa (Ferrari), 2e, a marqué des points précieux dans l'optique d'un nouveau contrat chez la Scuderia, devançant Kamui Kobayashi (Sauber), pour le plus grand bonheur des supporteurs japonais. Pour la première fois de sa carrière, le pilote nippon monte sur un podium de F1 au meilleur moment, chez lui, quelques jours après l'annonce de son arrivée chez McLaren la saison prochaine. C'est la première fois depuis Takuma Sato en 2004 (aux Etats-Unis) qu'un Japonais monte sur un podium en Formule 1. Et ce n'est que le troisième Nippon à réaliser une telle performance, le premier ayant été Aguri Suzuki, sur la Laroussen lors du GP du Japon 1990.

La lutte pour le titre de champion du monde n'est pas seulement relancée par la victoire de Vettel. La 5e place de Lewis Hamilton, juste derrière son coéquipier Jenson Button, malgré des McLaren peu performantes durant la course, le laisse en situation d'espérer décrocher la timballe, tout comme le Finlandais Kimi Raikkonen (Lotus), 6e à Suzuka.

Réactions

Felipe Massa (BRA/Ferrari), 2e: "Mon départ a été très bon, de la 10e place sur la grille, et j'ai d'abord dépassé Lewis (Hamilton). Puis j'ai vu que Fernando (Alonso) et Kimi (Räikkönen) étaient vraiment sur le côté, puis Mark (Webber) est parti en tête-à-queue devant moi, après avoir été touché par une autre voiture (ndlr: celle de Grosjean). Il y avait un peu de place et j'ai réussi à passer, je me suis retrouvé derrière Jenson (Button), qui n'allait pas très vite, et Kamui (Kobayashi). J'ai attendu qu'ils changent de pneus les premiers, et ça m'a permis de leur prendre la 2e place. Notre voiture était très bonne tout le week-end et je pense que Fernando (Alonso) aurait pu faire un bon résultat aujourd'hui. Ca fait du bien de monter sur le podium après tout ce temps, c'est un soulagement et je vais tout faire pour remonter bientôt sur le podium, sans attendre deux ans. Je pense que ça va m'aider à garder ma place chez Ferrari, et que ça va se faire assez vite. Pour ce qui est des performances des voitures, je pense que l'on était vraiment compétitifs ce week-end, sauf peut-être par rapport à la Red Bull de Sebastian (Vettel). Mais ça change d'un circuit à l'autre, d'une semaine à l'autre. Il faut continuer à travailler très dur à l'usine pour améliorer encore notre voiture et marquer encore beaucoup de points dans les deux championnats (pilotes et constructeurs)".
Kamui Kobayashi (JPN/Sauber-Ferrari), 3e: "C'était une course fantastique, et il était temps que je monte sur le podium car mon coéquipier (Sergio Pérez) avait déjà réussi trois fois. J'ai fait des bonnes qualifications ces derniers temps (ndlr: 1re ligne à Spa, mais éliminé dans le carambolage du départ), mais je n'ai jamais eu de chance, alors monter sur mon premier podium de F1 ici, devant tous mes fans, c'est vraiment incroyable. Je plaisantais là-dessus avant la course. Les deux derniers tours, c'était vraiment difficile, car mes pneus étaient très abîmés, ils avaient déjà fait plus de 20 tours, et Jenson (Button) revenait très fort sur moi, il était très rapide. Je savais qu'après la longue ligne droite, il n'avait plus l'opportunité de me dépasser, mais je savais aussi que si je me ratais dans un virage, ça pouvait ruiner mon podium. L'équipe m'a donné une bonne voiture et finalement nous avons survécu".

Les causes des abandons

Fernando Alonso (ESP/Ferrari): problème mécanique suite accrochage avec Räikkönen, 1er tour
Nico Rosberg (GER/Mercedes): accrochage avec Senna, 1er tour
Sergio Pérez (MEX/Sauber-Ferrari): sortie de piste en tentant un dépassement, 19e tour
Narain Karthikeyan (IND/HRT-Cosworth): problème mécanique, 33e tour
Charles Pic (FRA/Marussia-Cosworth): problème mécanique, 38e tour
Romain Grosjean (FRA/Lotus-Renault): problème mécanique 52e tour (classé)

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