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Ferrari trop rapide au sprint

Roberto Ferrari (Androni) a surpris le peloton en remportant au sprint la 11e étape du Tour d'Italie. L'Italien s'est détaché dans la dernière ligne droite à Montecatini Terme où une nouvelle chute s'est produite. Ferrari a devancé Francesco Chicchi, Tomas Vaitkus. Moins tranchant dans le final, Mark Cavendish s'est contenté de la 4e place. L'Espagnol Joaquim Rodriguez (Katusha) a conservé le maillot rose de leader.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4 min
Le Tour d'Italie (LUK BENIES / AFP)

Cavendish, placé en troisième position à 400 mètres de la ligne, à la sortie du dernier virage où plusieurs coureurs (Modolo notamment) sont tombés, a été débordé par Ferrari, auteur d'une relance très rapide sur le léger faux-plat montant. L'Italien, à l'origine de la chute de Cavendish lors de la 3e étape à Horsens (Danemark), a signé le succès le plus important de sa carrière. Agé de 29 ans, Ferrari a gagné cette saison deux manches de la Coupe de France, la Route Adélie et la Flèche d'Emeraude.

L'ironie de l'histoire veut que Cavendish ait été battu par un coureur qui a été à l'origine de sa chute spectaculaire, à l'arrivée de la 3e étape à Horsens (Danemark). Ferrari avait coupé brutalement la trajectoire du champion du monde et avait été rétrogradé à la dernière place du peloton. Cavendish, qui s'est adressé à lui par le biais de la RAI, est revenu sur l'incident: "Je te dis bravo pour aujourd'hui mais tu as de la chance d'être encore en course. Les commissaires auraient dû te renvoyer à la maison."

"Je m'excuse encore", a répété l'Italien, un coureur de 29 ans qui a découvert sur le tard le haut niveau, en rejoignant l'an passé l'équipe Androni de Gianni Savio.
Vainqueur de deux manches de la Coupe de France (Route Adélie, Flèche d'Emeraude) au début du printemps, il a enlevé son plus beau succès à Montecatini Terme. "Je voulais montrer que j'avais ma place", s'est-il exclamé avec un enthousiasme qui lui vaut une réputation de naïveté, dans son équipe.

Dans cette étape de près de sept heures, un groupe de cinq coureurs (Kaisen, Delage, Boaro, Denifl, Saez) a ouvert la course dès le 10e kilomètre. L'échappée, dont l'avance a plafonné à moins de cinq minutes, a été reprise avant le circuit final de 14,4 kilomètres. Seul, l'Italien Manuele Boaro, qui avait distancé ses compagnons à 30 kilomètres de l'arrivée, a résisté jusqu'à l'approche de l'ultime côte, à 13 kilomètres de la ligne. Dans le final, le Luxembourgeois Frank Schleck a été légèrement distancé.

Jeudi, la 12e étape relie Seravezza à Sestri Levante. Le parcours de 155 kilomètres, nerveux, propose un col de deuxième catégorie et deux côtes de troisième catégorie, la dernière à 11 kilomètres de l'arrivée sur la côte ligure (nord-ouest).

Réactions

Roberto Ferrari (ITA/Androni), vainqueur de l'étape: "C'est la victoire d'une vie ! Gagner une étape du Giro, c'est le top pour un coureur italien. Je voulais me racheter de qui s'était passé au Danemark. Je m'en excuse encore. J'espérais gagner une étape pour montrer que j'avais les jambes, le niveau pour les sprints. Je remercie le jury qui m'a laissé en course, qui a compris que ma faute n'était pas délibérée. Depuis deux ans, depuis que j'ai rejoint l'équipe de Gianni (Savio, le manager d'Androni), j'ai un calendrier cohérent. Cette année, je me suis bien préparé. J'ai peu couru mais j'ai disputé des courses pour gagner. Dans ce sprint, je me suis retrouvé dans le dernier kilomètre à côté de Cavendish. Quand je l'ai dépassé (à la sortie du virage), ça s'est fait très vite, je n'ai pas eu le temps de penser (à ce qui s'était passé au Danemark). Je suis quelqu'un de tranquille. Ma vie, c'est ma famille, ma femme Francesca et mon fils Mattia, et le cyclisme. On dit que je suis naïf ? Je suis un peu particulier peut-être parce que, pour moi, le cyclisme est la liberté. C'est un travail, bien sûr, mais c'est d'abord une passion. Je dédie cette victoire à mon père qui m'a mis sur le vélo quand j'avais six ans. Je lui dois beaucoup."

Francesco Chicchi (ITA/Omega Pharma), 2e de l'étape: "Je me sentais fort, je voulais gagner dans ma région. Mais, aux 300 mètres, Modolo est entré trop vite dans le dernier virage et a chuté. La première partie du peloton a éclaté. Il y a eu un trou entre moi et Ferrari. Quand j'ai réalisé qu'il était devant, j'ai lancé mon sprint mais c'était un peu trop tard."

Mark Cavendish (GBR/Sky), 4e de l'étape: "Je suis déçu de mon sprint. Je tenais à gagner devant ma compagne et Delilah. Mais, aujourd'hui, moi et mes coéquipiers nous nous sommes trompés. Je l'ai dit après l'arrivée à Geraint (Thomas). Nous ne courons pas ensemble depuis longtemps, ce sont des choses qui peuvent arriver."

1. Roberto Ferrari (ITA/AND), les 258 km en 6 h 49:05. (moyenne: 37,840 km/h)
2. Francesco Chicchi (ITA/OPQ) m.t.
3. Tomas Vaitkus (LTU/GEC) m.t.
4. Mark Cavendish (GBR/SKY) m.t.
5. Manuel Belletti (ITA/ALM) m.t.
6. Giacomo Nizzolo (ITA/RSH) m.t.
7. Daniel Schorn (AUT/APP) m.t.
8. Arnaud Démare (FRA/FDJ) m.t.
9. Danilo Wyss (SUI/BMC) m.t.
10. Geoffrey Soupe (FRA/FDJ) m.t.

1. Joaquin Rodriguez (ESP/KAT) 47h16:39.
2. Ryder Hesjedal (CAN/GRM) à 0:17.
3. Paolo Tiralongo (ITA/AST) 0:32.
4. Roman Kreuziger (CZE/AST) 0:52.
5. Benat Intxausti (ESP/MOV) 0:52.
6. Ivan Basso (ITA/LIQ) 0:57.
7. Damiano Caruso (ITA/LIQ) 1:02.
8. Dario Cataldo (ITA/OPQ) 1:03.
9. Eros Capecchi (ITA/LIQ) 1:09.
10. Rigoberto Uran (COL/SKY) 1:10.

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