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MotoGP : les courses sprint, les interrogations autour de sa Yamaha... Les défis qui attendent Fabio Quartararo pour la nouvelle saison

La saison 2023 de MotoGP débute samedi à Portimao (Portugal), et le Français Fabio Quartararo, champion du monde en 2021, espère se mêler à la lutte pour le titre mondial.
Article rédigé par Hortense Leblanc, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Fabio Quartararo lors des essais officiels de MotoGP à Portimao (Portugal), le 12 mars 2023. (GIGI SOLDANO / AFP)

Des premiers points attribués... dès ce samedi 25 mars. Le premier rendez-vous de la saison de MotoGP, à Portimao, inaugure les courses sprint, qui se dérouleront désormais chaque veille de Grand Prix avec de précieux points à la clé. Battu de 17 unités par Francesco Bagnaia (Ducati) au classement des pilotes en 2022, Fabio Quartararo va tenter de reconquérir sa couronne de champion du monde, remportée en 2021, mais la concurrence s'annonce rude. 

Une Yamaha toujours en retrait par rapport aux Ducati

Après des essais décevants à Sepang (Malaisie) durant lesquels il n'avait pas réussi à réaliser de chronos compétitifs, Fabio Quartararo a connu des essais contrastés à Portimao (Portugal), où il ne s'est réjoui des performances de sa moto que lors de la dernière journée. Sa Yamaha semble avoir trouvé une meilleure vitesse de pointe, mais reste un peu moins rapide que les Ducati. "Chez Yamaha, on n'a jamais été les plus puissants, mais le rapport puissance-châssis a permis de remporter des titres. Je pense que la Yamaha a toujours cette qualité-là, et il semblerait qu'ils aient travaillé sur le moteur pour avoir un peu plus de puissance, donc ça peut être une bonne combinaison", affirme Christian Sarron, ancien pilote et directeur sportif de l'équipe japonaise.

"Il faudra que la moto fonctionne dès le premier Grand Prix, sinon, elle ne fonctionnera pas de la saison, nuance Régis Laconi, ancien pilote. Car les moteurs sont figés et ne peuvent plus évoluer. Les seules améliorations possibles concerneront l'aérodynamique, mais ce sont des évolutions à la marge." Et dans un championnat au niveau resserré, avec des écarts de plus en plus faibles entre les motos et les pilotes, les qualifications seront d'autant plus importantes. Cela pourrait représenter une source d'inquiétude pour Fabio Quartararo, dont la moto ne s'est pas montrée performante en pneus neufs. "Cela peut le priver des premières lignes, alors que les Ducati sont des avions de chasse et que la Yamaha a du mal à suivre l'aspiration", prévient Régis Laconi.

Des courses sprint qui pourraient lui coûter cher

Une mauvaise performance lors des qualifications sera doublement sanctionnée cette saison, puisqu'elles décideront de la grille du Grand Prix, mais aussi de la course sprint, organisée le samedi, sur une distance réduite de moitié par rapport à la course du dimanche, avec jusqu'à douze points à glaner pour le vainqueur. À l'annonce de l'introduction de ce format, en août dernier, Fabio Quartararo ne semblait pas ravi, évoquant la fatigue physique ressentie sur certains circuits : "Ce n'est pas moi qui prends les décisions sur les formats de course, mais je pense qu'on entre dans un format totalement débile. Si on le fait de temps en temps, comme en Formule 1, je pense que ça peut être intéressant, mais tous les samedis…"

Lors de l'avant-dernière journée de tests à Portimao, El Diablo n'a pas caché ses doutes : "Le problème n'est pas seulement les qualifications, mais aussi le rythme avec les pneus neufs en course. Je suis inquiet pour la course sprint, car après quelques vérifications par rapport à nos adversaires, j'ai vu que nous étions même cinq dixièmes plus lents dans les premiers tours". Avec des tours en moins à couvrir, le pilote français disposera de moins de tours pour se rattraper. Il ne pourra pas non plus faire parler l'un de ses points forts : la gestion des pneus en fin de course. "Sur ces courses, il y aura beaucoup moins de gestion des pneumatiques, donc des pilotes moins expérimentés, qui géraient moins bien leurs pneus, peuvent avoir une chance de s'illustrer, peut-être aux dépens de prétendants au titre", prévient Christian Sarron.

Des rivaux plus nombreux ?

Champion en titre, Francesco Bagnaia (Ducati) a de quoi aborder la nouvelle saison avec sérénité, puisqu'il a réalisé le meilleur chrono lors de la dernière journée d'essais au Portugal. "Je pense qu'il va être dur à battre, avec une bonne machine, qu'il connaît bien. Puis il y aura d'autres pilotes chez Ducati comme Enea Bastianini ou Johann Zarco (Ducati Pramac), qui peuvent se glisser dans la bataille", abonde Christian Sarron. Le Français remportera-t-il enfin une première victoire en MotoGP, après laquelle il court depuis six ans ? "J'espère qu'il en aura une, il tourne autour, et il faut que ce soit cette saison parce que les années passent", répond Régis Laconi.

Tous ces hommes forts devront également compter sur la concurrence d'Aprilia, décidée à arbitrer le duel entre Yamaha et Ducati, avec désormais quatre motos en piste, au lieu de deux la saison dernières, et des résultats prometteurs lors des essais. "Si Aleix Espargaro parvient à être plus constant sur toute la saison, il pourrait se montrer menaçant", note Christian Sarron. 

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