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Et si la pluie venait perturber le Dakar sur plusieurs jours ?

C’est certainement une grande première dans l’histoire du Dakar. La pluie qui sévit sur le nord-ouest de l’Argentine pourrait perturber le début de l’épreuve qui s’est élancée samedi de Buenos Aires. Entre les rios en crue et l’absence de visibilité des hélicos, faire rouler les concurrents ne va pas être simple.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Ronan Chabot (Toyota) dans un rio sur le Dakar 2016 (FRANCK FIFE / AFP)

Les nuages se plaisent bien sur les collines de la région de Cordoba. L’été vient à peine de s’installer dans l’hémisphère sud mais le soleil si généreux doit depuis quelques années partager le ciel avec des bandes de coton gris. Le phénomène qui ressemble à des pluies tropicales semble identique à ce qui se produit au Mexique à pareille époque. Pilote d’hélicoptère, Eduardo est aux premières loges pour juger cette météo instable. Depuis 4 à 5 ans, il observe ces journées de fortes pluies impuissant. Les inondations se sont elles faites plus fréquentes. Le drame est surtout pour les populations locales dont l’habitation parfois précaire n’a aucun moyen de lutter face à la montée des eaux.

Objectif sécurité

Pour un rallye comme le Dakar qui a subi le forfait de dernière minute du Pérou, ces averses n’ont évidemment pas le même impact. Malgré les enjeux économiques, ce n’est que du sport. Alors quand des pluies torrentielles ou du brouillard s’invitent sur la course et posent un couvercle très bas sur le ciel, l’annulation devient très vite une évidence. La première raison touche à la sécurité de la course. Si la flotte de douze hélicoptères est dans l’impossibilité de décoller, personne ne peut assurer la sécurité des concurrents et intervenir dans des délais les plus brefs. C’était notamment le cas aujourd’hui lors de la première étape avec une visibilité très réduite, pas plus de 150 mètres entre le sol et les premiers nuages. Et si la route s’élève, cet écart se réduit jusqu’à ce que terre et ciel se confondent.

Incertitudes pour la suite

A cela s’est donc ajouté la pluie. Cette fois, l’impact est pour les concurrents qui n’ont aucune chance dans un rio d’un mètre cinquante. Piste impraticable, les organisateurs n’avaient d’autre choix que d’annuler. Imprévu ? Totalement malgré des alertes météo depuis quelque jours. Sur le Dakar, une équipe de reconnaissance suit le parcours 3-4 jours avant la course afin de valider une dernière fois le tracé. Une autre passe 24 heures avant. Il y a une journée, c’était encore tout bon. Si la pluie persiste, ce n’est pas une seule étape qui pourrait se retrouver en carafe. La topographie étant assez similaire jusqu’à Jujuy et les menaces d’orage bien réelles au moins jusqu'à Uyuni, les spéciales sont en suspens. Etienne Lavigne, le patron du Dakar, n’a pas beaucoup de visibilité et se prépare à toutes les éventualités entre une course normale, une neutralisation de certains secteurs et une annulation pure et simple de spéciale. Une situation qui inquiète autant les concurrents que les organisateurs.

VIDEO : Lavigne : "Pas possible d'assurer la sécurité"

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