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Dumas : "Un rêve qui s'accomplit"

Vainqueur de ses premières 24 Heures du Mans, Romain Dumas jubilait sur le podium. Auteur d'une course parfaite avec Timo Bernhard et Mike Rockenfeller, le Gardois est entré dans la légende de l'endurance.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Q : Que représente pour vous cette victoire aux 24 Heures du Mans ?
R : “On n’a pas eu de problème, on a super bien roulé. C’est ma première victoire au Mans. C’est un rêve qui s’accomplit. C’est la plus dure et la plus réputée. On ne s’y attendait pas vraiment mais on l’a fait, c’est l’essentiel. Ca va être difficile de garder le titre l’année prochaine.”

Q : C’est assez inattendu ?
R : “C’est une grosse joie car des courses de 24 Heures, j’en ai remporté quelques unes. Parfois, quand vous avez la meilleure voiture ou que vous pensez l’emporter et que vous le faites, la joie est contenue. Là on ne s’y attendait pas du tout même si on était la meilleure Audi. Les Peugeot étaient trop loin. On a su exploiter la grosse bataille contre Peugeot et en interne. On n’a pas fait d’erreur, pas de touchette avec une autre voiture comme quoi ça reste une course d’endurance même si on a battu le record à la distance.”

Q : Vous êtes aussi le premier français depuis 1999
R : “On m’a dit qu’il n’y avait pas eu de Français vainqueur au 21e siècle. J’ai répondu, ça tombe bien, j’aime bien ce genre de challenge. J’ai croisé tellement de gens dans la semaine qui n’y croyait pas mais j’avais un bon feeling. Je savais que la voiture était fiable même si pas assez performante en vitesse pure par rapport à la Peugeot. Elle était facile à conduire et c’était la clé de cette victoire pour cette course palpitante et pleine de rebondissement.”

Q : Vous vous attendiez à des 24 Heures aussi rapides ?
R : “Je m’attendais à ce rythme là. C’était la stratégie de Peugeot de partir vite pour essayer de nous pousser à la faute pour les suivre. Dans ma voiture, on s’était dit de ne pas rentrer dans ce jeu là et de ne rien casser, notamment le fond plat sur les vibreurs qui sont très agressifs ici. On a fait une course très solide qui a payé.”

Q: Une course sage alors ?
R : “Non, je ne pense pas car si on a battu le record de distance, c’est qu’on n’a pas trop dormi. Rouler au Mans en 3’22”, c’est rapide. Peugeot avait certainement pris des risques moteur pour aller aussi vite. Il n’y a qu’à voir comment ça s’est fini. Nous avons roulé à fond à 99% pendant 24 Heures pour ne pas faire d’erreur.”

Q : L’endurance, c’est aussi une histoire d’équipe ?
R : “Il n’y a pas d’ego entre nous, on se connaît par coeur. Avec Timo (Bernhard), on a dû courir plus de 200 courses ensemble donc on connaît nos vitesses. Sur 13,600 km, il doit y avoir deux centièmes entre nous donc on a rien à se prouver et c’est un avantage. On est prêt à s’entraider et à accélérer s’il le faut. Ce matin, il m’a dit de rouler plus vite, en dessous des 3’24” car la Peugeot revenait. C’est aussi ça l’endurance : avoir une équipe soudée.”

Q : Audi fait tout pour le travail en commun
R : “L’autre force d’Audi face à l’adversité, c’est de partager toutes les données. Comme en 2008, On a tous participé à faire évoluer les voitures. dès qu’il y avait un accident, de l’huile, des débris, j’en informais mes coéquipiers via mon ingénieur. Quand vous avez la chance de partager avec des Kristensen et autres qui veulent gagner, ça profite à tout le monde et ça profite à Audi. On veut tous gagner et travailler longtemps."

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