Despres se sent seul
Son visage est teinté de fatigue et de colère. Assis au bord de son camping car dans le bivouac d’Arequipa, Cyril Despres ne commence pas à se sentir vieux mais un fossé se creuse entre le motard de 38 ans et ses jeunes rivaux. Désigné comme favori unique du Dakar 2013 après le forfait de son coéquipier et rival Marc Coma, le Français assume seul le poids de la course et regrette que les autres pilotes lui laissent régulièrement la charge d’ouvrir la route pour mieux le contrer dans les derniers kilomètres. « Je suis peut-être de la vieille école mais avant, quand un pilote faisait la trace, on lui laissait la victoire, raconte-t-il. Là, dès que la flèche verte s’allume sur le GPS et que quelqu’un aperçoit l’arrivée, il coupe en doublant des fois de façon limite. »
Course à élimination
Despres est agacé mais il n’y a visiblement aucune solution pour inciter les meilleurs éléments de la meute à guider le troupeau. « A part Chaleco qui a essayé, personne ne se lance. Certains ne se sentent pas assez confiants en navigation. A chaque fois c’est le même scénario. Ils partent à cinq ou six devant et ils m’attendent pour que je fasse la trace. » Devant l’impossibilité de créer des écarts dans le hors piste, Despres espère faire la différence dans les parties plus techniques du rallye, notamment en Argentine. « Je ne suis pas inquiet, assure-t-il. Je me sens bien physiquement et pour l’instant je me ménage. Je ne roule pas à 100 % de mes possibilités. » Une excellente tactique dans une course à élimination. Mais ils sont encore nombreux à être dans le coup…
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