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Despres-Coma, une rivalité difficile à gérer

Séparés de 21 secondes seulement au classement général motos à trois jours de l'arrivée, Cyril Despres et Marc Coma se disputent une nouvelle victoire. Ce qui aiguise évidemment une rivalité déjà exacerbée au sein d'une même écurie, entre deux coureurs qui ont pourtant longtemps été amis.
Article rédigé par Christian Grégoire
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
 

Les deux hommes connaissaient les mêmes souffrances et la même insouciance, et s'affrontaient régulièrement sur les mêmes pistes. Leurs liens amicaux ont longtemps été réels et aussi bien l'un que l'autre les mettaient volontiers en avant. La premier accroc est intervenu l'an dernier à Antofagasta.pour un changement de roue de Coma lors dtent'une spéciale, ce qu'avait dénoncé le Français demandant une pénalité pour l'Espagnol....Lequel au final remportait le Dakar.

La relation entre les deux hommes était donc distendue depuis cet incident, et semblait ne pas pouvoir être vraiment restaurée, jusqu'à ce que KTM les réunisse ensemble sur ce Dakar 2012, avec l'espoir que leur expérience et leur talent leur permettent de faire une course d'équipe et d'accrocher les deux premières places. Pour les deux premières places, il n'y auta pas de surprise, ils se les partageront. Mais pour ce qui est de l'esprit d'équipe....Chacun entend bien jouer sa carte personnelle.

Les deux hommes avaient tenté de se rapprocher, poussés par leur staff.. On les avait vu s'entretenir sur le bivouac, et même se laisser prendre en photo ensemble, ce qui n'était pas arrivé depuis longtemps. Leurs encadrements respectifs échangeaient de nouveau des informations. Mais cela n'a duré qu'une semaine. L'épisode marécageuse de Copiapo lundi a rouvert la plaie. Après avoir perdu de précieuses minutes dans la boue, Despres avait adressé une requête auprès des commissaires de course faisant  valoir que cette zone dangereuse n'était spécifiée dans le road-book. Les officiels lui donnèrent raison et  temps perdu fut donc rendu à Despres. Pour la grande colère de Marc Coma qui, lui, avait su éviter ce passage difficile."Peut-être avait-il des informations privilégiées sur cette route, ce n'est pas une raison pour que cette section n'ait pas été enregistrée", a répliqué le camp Despres..Un peu plus tard, toujours faisant référence à cette décision, Coma déclarait: "j'ai l'impression de me battre contre un clan" sous entendant que la direction sportive soutenait plutôt le Français. "C'est comme en rugby, il faut redu ce dernier. 

"Nous comprenons que Marc ne soit pas content, et que Cyril considère que la décision qui a été prise a son avantage était justifiée" explique, un peu ennuyé, le manager de l'équipe Alex Doringer.C'est dommage qu'ils n'en aient pas parlé une bonne fois pour toutes. Si Marc est en colère, il doit l'être contre les commissaires, pas contre Cyril. Bien sûr normalement la victoire nous reviendra. Mais on aurait aimé du panache pour l'équipe et un état d'esprit intéressant.Ils doivent aussi comprendre que l'un sans l'autre, ils n'iraient peut-être pas aussi vite. Le manager autrichien veut bien entretenir l'émulation, mais cela n'est pas facile sans que ça dégénère en une vraie rivalité.Il le sait d'ailleurs et la reconnu devant quelques journalistes au parc motos: "la tension est inévitable lorsque vous avez deux des meilleurs coureurs qui se disputent une course majeure qui se déroule une fois par an".

Doringer explique que les deux hommes ont plus ou moins ratifié un texte commun que leur a soumis l'écurie dans un souci d'apaisement. Mais il regrette qu'ils ne soient pas amis. Car cette tension à double détente risque de devenir ingérable pour KTM. Dans les faits, et sur le terrain, chacun des deux protagonistes, replié sur son clan, est plus seul que jamais.

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