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Dakar 2022 : le Français Adrien Van Beveren manque la tête du général motos pour quatre secondes, la 3e étape pour Joaquim Rodrigues

La troisième étape du Dakar motos a été remportée mardi par le Portugais Joaquim Rodrigues autour d'Al Qaisumah. 

Article rédigé par Loris Belin, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Adrien Van Beveren (Yamaha) lors de la troisième étape du Dakar 2022 autour d'Al Qaisumah, le 4 janvier 2022 (FLORENT GOODEN / DPPI via AFP)

Au lendemain de la prise de pouvoir de Sam Sunderland (Gasgas Factory Racing) dans la catégorie moto, le Dakar a bien failli changer encore de leader, au terme de la 3e étape, mardi 4 janvier. Le Français Adrien Van Beveren (Yamaha), auteur d'une nouvelle place d'honneur (9e du jour), est passé tout proche de s'emparer de la tête du classement général aux dépens du Britannique Sunderland. Quatre petites secondes le séparent de son rival, au terme d'une troisième étape qui n'a pas creusé de sérieux écarts.

Il valait mieux être patient ce mardi. En tête à tous les intermédiaires du jour, l'Australien Daniel Sanders (Gasgas Factory Racing) s'est effondré dans le final. Et Joaquim Rodrigues en a profité. Le Portugais de Hero Motosports a remporté sa première victoire d'étape en carrière sur le Dakar, autour d'Al Qaisumah. Le pilote de 39 ans a devancé Toby Price (Red Bull KTM, +1'03") et la révélation de ce début de Dakar, l'Américain Mason Klein (Bas Dakar KTM, +1'14"), 20 ans seulement.

Peu d'écarts, mais de sacrées histoires

Cette troisième étape regorge de petites histoires, qui alimenteront un peu plus la légende de l'épreuve. Il y a tout d'abord le conte Arnaud Van Beveren, plus tortue que lièvre encore une fois sur les pistes d'Arabie Saoudite. Comme la veille, le motard nordiste a misé sur ses qualités de navigation plutôt que de partir plein gaz vers la gloire, terminant à 4'43" du vainqueur Rodrigues.

Ce choix, jusque-là payant, aurait pu l'être encore un peu plus pour quelques grains de sable, quatre secondes, une poussière à l'échelle des quelques 945 kilomètres de spéciale déjà parcourus. Ce maigre pécule, c'est ce qu'il reste de l'avance de Sam Sunderland au classement général mardi, lui qui n'a pris que la 17e place de l'étape. Mais les pistes rapides du jour ont limité les écarts entre les pilotes, et donc la casse pour ceux moins opiniâtres, ou les plus précautionneux. "Je ne voulais quand même pas trop attaquer aujourd’hui, car je sais que demain nous allons avoir une étape longue et très difficile, donc il vaudra mieux partir d’un peu loin", a ainsi expliqué Sunderland, en stratège, à l'arrivée.

Autour d'Al Qaisumah, nous aurions pu vous narrer l'histoire de Gargantua Daniel Sanders. L'Australien, vainqueur du prologue, puis de la première étape n'avait pas été en vue lundi, seulement 22e de la deuxième étape, comme rassasié. Mais la faim de victoire a vite rattrapé le pilote Aussie… avant que ce ne soit son appétit, tout court, qui le dévore. Parti sur un gros rythme, Sanders aura dominé tous les checkpoints, comptant encore 51 secondes d'avance au dernier intermédiaire. Finalement cinquième de l'étape, à 2'55" de Joaquim Rodrigues, il a expliqué cette chute au classement par une pause dans le final pour "manger un morceau". Improbable, et terriblement Dakar.

Rodrigues, la victoire et l'hommage

Le destin de Joaquim Rodrigues, pourtant bien différent, n'en est pas moins teinté de l'ADN du rallye. L'histoire du pilote portugais, c'est celle de la course comme thérapie pour mieux faire le deuil. Si Rodrigues porte la plaque numéro 27 pour cette édition 2022, le numéro 8 lui colle à la peau, et à sa combinaison. C'était celui de Paulo Gonçalves, son ami, et beau-frère, décédé tragiquement sur les pistes d'Arabie Saoudite lors de la septième étape du Dakar 2020.

Après de longs mois de dépression, et un Dakar 2021 terminé les larmes aux yeux et la main vers le ciel, Joaquim Rodrigues a rendu mardi le plus bel hommage possible à son défunt compatriote. "C’est ma première victoire d’étape au Dakar, c’est historique pour la marque, je suis vraiment heureux. Je roulais tellement bien et si vite que je me suis fait cette réflexion : Paulo roule avec moi. Cette pensée m’est venue à un moment où mon esprit n’était pas occupé par la navigation. C’est lui et moi qui avons gagné aujourd’hui."

Sans faire partie des plus gros teams du bivouac, le pilote de Hero Motosports a poursuivi sa montée en puissance – il était sixième lundi – pour dominer le peloton à Al Qaisumah. Si la piste du jour était rendue lourde par la pluie tombée ces derniers jours, l'esprit du vainqueur doit désormais l'être beaucoup moins.

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