Cet article date de plus de quatre ans.

Dakar 2021 : Même pays, nouveau tracé, tous les détails de l'édition 2021

Le Dakar 2021 aurait dû faire quelques incursions en Jordanie, aux Emirats Arabes Unis, voire à Oman… Mais le Covid 19 a mis en pause les discussions avec les pays limitrophes de l’Arabie Saoudite. Ce sera pour 2022… La 43e édition se tiendra donc exclusivement sur le territoire saoudien, grand comme trois fois et demi la France. Aucun problème donc pour dessiner une trace toute neuve pour 12 étapes du 3 au 15 janvier prochains.
Article rédigé par Jean-François Kerckaert
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

"David Castera (Directeur du Dakar, NDLR) m’a dit qu’il n’y aurait que 10km communs à l’édition de l’année dernière". La confidence est de Stéphane Peterhansel, elle date de la semaine dernière. Aujourd’hui, Castera annonce "zéro kilomètre identique". On ne chipotera pas : le territoire est vaste, on pourrait y tracer dix Dakar sans jamais passer au même endroit.

Ce sera donc de Jeddah, 2e ville du pays à… Jeddah. Une boucle géante d’environ 8000 km, dont un bon 5000 km à disputer en course. Riyadh, la capitale du pays ne sera que ville étape, le bivouac de la journée de repos sera installé un peu plus au Nord, à Haïl, ville commerçante de 300 000 habitants. Seul mystère : le sens de la boucle. Nord puis Sud ou Sud puis Nord ? On le saura à l’automne.

Un parcours plus technique et plus lent

"C’est vrai que la partie Sud de l’édition 2020 m’a laissé sur ma faim." La confidence, cette fois-ci est de David Castera. Le fameux "Empty quarter" (grand quart Sud du pays, fait de dunes et de plateaux de sable) n’a pas tenu ses promesses l’an passé. "Je veux un Dakar plus technique et plus lent." Castera sait qu’il y a encore beaucoup à exploiter dans l’Empty Quarter : il suffit de tracer différemment, de manière moins directe et les dunes se chargeront d’avaler les prétentieux.

Même stratégie dans la partie Nord du tracé 2021 : les possibilités de rendre la course -déjà rude l’an passé- plus difficile encore sont quasi illimitées. Il y aura certainement des boucles, ce qui permet de "jouer" plus librement avec le terrain et d’éviter la contrainte de rejoindre la ville étape suivante par des pistes moins difficiles.

Gilet airbag et avertisseur GPS : tout pour la sécurité

Les décès du Portugais Paolo Gonçalves (tombé à haute vitesse) et du Néerlandais Edwin Straver (chute à 52 kmh) ont endeuillé le Dakar 2020. Plus que jamais, il s’agit de s’approcher de l’inaccessible risque zéro.

Première mesure : comme en MotoGP, le gilet airbag sera obligatoire pour les motards et les quadistes.
David Castera et ses équipes ont eu d’autres idées pour "ralentir" les motards. Des "slow zones" apparaîtront parfois sur l’écran de leur GPS. Si le terrain est trop ravagé, interdiction de dépasser une vitesse imposée sous peine de pénalité de temps, vérification des données GPS faites à l’arrivée. On applique ici la même méthode que pour la traversée d’un village ou le contournement d’un campement.
Les motards ne pourront utiliser que 6 pneus arrière pendant les 12 jours de course. Obligation donc de ménager la gomme, sous peine de finir sur la jante ou de repartir le lendemain avec un Bib Mousse (un pneu plein rempli de mousse) râpé.

Finis les rafistolages lors de la pause ravitaillement essence à mi-course de l’étape. Les motards n’auront plus le droit de bricoler leur machine à ce moment de la course. Machine abîmée après une chute ? Tant pis, il faudra terminer l’étape en l’état. Par ailleurs, tous les concurrents seront avertis par un signal sonore de leur GPS embraqué d’un "danger2" ou "danger3", obstacles particulièrement périlleux, voire sournois, que certains négligent parce que trop fatigués, donc déconcentrés.

  (FREDERIC LE FLOC H / DPPI MEDIA)

Dernière mesure applicable à toutes les catégories : la remise du Road Book en couleur, le matin, juste avant le départ. Finies les nuits passées à stabiloter un Road Book distribué la veille au soir. Fini le boulot incroyable, magique mais légal du "mapman", employé d’écuries argentées, qui transforme le RoadBook en une belle trace toute propre à suivre comme on suit le GPS pour aller le dimanche chez Tata Yvette. Chaque concurrent aura un quart d’heure avant le départ pour se mettre les grands traits de la route en tête ; et surtout, devra rouler avec discernement sous peine de perdre de lourds paquets de minutes.

"Un Dakar plus technique et plus lent" a dit Castera… Traduction : les chausse-trappes de navigation seront nombreux et les terrains inhospitaliers pour les mécaniques aussi. La vitesse absolue y perdra ce que la bonne gestion de la machine et l’art de l’orientation y gagneront. On se dit que c’est tant mieux.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.