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Dakar 2021 - Mathieu Serradori : "Ça reste David contre Goliath !"

"J’ai bien suivi le Vendée Globe. Ces skippers sont extraordinaires !" Passionné par le tour du monde à la voile, Mathieu Serradori a attendu le tout dernier moment pour débarquer en Arabie Saoudite. Révélation de la dernière édition avec une magnifique 8e place au général, et une victoire d’étape soit une première pour un pilote privé depuis plus de 30 ans, l’entrepreneur varois aborde le Dakar avec un nouveau statut.
Article rédigé par Gael Robic
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Mathieu Serradori tentera encore de jouer les trouble-fêtes à l'occasion du Dakar 2021.

Mathieu, en quoi 2020 restera-t-elle pour vous une année particulière ?
Mathieu Serradori :
"Après notre Dakar, il y a eu un frémissement en février, puis plus rien. Tout est retombé avec l’épidémie. A titre personnel, j’ai maintenu mon activité (il dirige l’entreprise familiale d’électricité dans le Var, ndlr). Nous avons limité la casse. Sportivement, depuis février, nous n’avions roulé qu’en essais. Nous avons franchi un cap, structuré davantage l’équipe, investi dans SRT (Serradori Racing Team). Nous avons 3 buggys CR6 au départ : moi-même, un gentlemen-driver belge et un Saoudien qui marche bien (Yasir Seaidan, transfuge de Mini, ndlr). Il est chez lui, il veut faire quelque chose. Cedric Mazenq, ex-ingénieur d’exploitation de Citroën Racing, nous a rejoints. Nous sommes désormais 22 personnes au total. "

Vous n’avez repris la compétition qu’en octobre, en Andalousie, comment ça s'est passé ?
MS :
"L’Espagne puis l’Arabie Saoudite (Baja Haïl, début décembre, ndlr), heureusement que nous y sommes allés ! C’était bien de reprendre la compétition, de s’accoutumer à cette fameuse tablette de navigation. En Andalousie, nous étions 5es avant de connaître un souci de suspensions. En Arabie, nous avons eu des petits pépins liés à l’utilisation d’une essence du commerce. Ce ne sera pas le cas au Dakar (sur le Dakar, les voitures roulent à l’Afgas, carburant spécifique fourni par l’organisation, ndlr). J’ai vu quelques images des reconnaissances, ça a l’air super ! J’ai hâte d’y être. Nous sommes plus à l’aise quand le terrain est difficile."

"Loeb et BRX, on ne les a pas vus, pas entendus. Mais ils ne sont pas là pour faire de la figuration !"

Les regards sur vous ont un peu changé depuis l’an dernier, qu'est-ce que cela vous inspire ?
MS :
"Nous avons un nouveau statut, oui. Mais nous restons dans un challenge David contre Goliath. Ca nous va bien. Tout le monde est sur un pied d’égalité. Le plateau reste le même. Les trois-quarts restent très forts, ça n’a pas changé ! Loeb et BRX, on ne les a pas vus, pas entendus, mais ils ne sont pas là pour faire de la figuration ! On va les suivre attentivement."

Le règlement limite désormais la vitesse à 180km/h. L’an dernier, avec votre buggy, vous dépassiez allègrement les 200km/h. Comment avez-vous réagi ?
MS :
"Nous avons fait pas mal de petits changements sur l’auto. Elle est plus aboutie, plus performante, plus efficace. Nous avons une toute nouvelle boîte de vitesses. Nous avons revu tout l’étagement, la cartographie du moteur. Au final, le gain est plus important que les 15-20 km/h perdus en route. Au total, nous sommes 5 buggys CR6 au départ. Je dispose du soutien de l’usine sud-africaine, mais avec ma propre équipe d’exploitation. Nous disposons d’un nouveau châssis, avec les toutes dernières évolutions.

Les projets hybrides – électriques ou hydrogènes – se multiplient. Quel est votre regard sur cette (r)évolution ?
MS :
"La transition s’enclenche. Audi annonce son retour, Loeb revient avec un nouveau constructeur… Il y a un nouvel engouement. La discipline évolue. Ce n’est pas simple pour une écurie semi-privée comme la nôtre. Mais ASO apporte un vrai support, avec une vraie volonté de nous aider. Ils sont là pour accompagner cette transition. Nous réfléchissons sur une version hybride essence. C’est l’option envisagée. Mais nous avons encore une bonne année devant nous.
 

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