Dakar 2017 : Luca Manca, le miraculé au grand coeur
De grand espoir de la moto à quasiment perdu pour toute activité physique. En une journée, le destin de Luca Manca bascule. Le 8 janvier, entre Iquique et Antofagasta, le Sarde chute lourdement. Des fractures multiples sont constatées et surtout un traumatisme crânien. A son réveil après un mois de coma, le motard se retrouve face au plus gros défi de son existence. « Quand je me suis réveillé, j’ai dû tout réapprendre, explique-t-il. A parler, à marcher... » Le retour sur une selle viendra plus tard. Et encore, sur celle d’un vélo. « Je n’avais plus d’équilibre, reprend-t-il. Pendant quatre ans, je n’ai d’ailleurs pas pu conduire de voiture. » Manca doit se réinventer une nouvelle vie, lui qu’on présentait comme un futur grand du rallye-raid aux côtés des Marc Coma et Cyril Despres
Réappendre à marcher
Sur une moto dès l’âge de 4 ans, Manca creuse son sillon dans l’enduro italien avant de faire la rencontre qui va changer sa vie. Dans sa Sardaigne natale, il croise la route de Fabrizio Meoni qui lui fait essayer sa KTM 950 adventure. C’est le coup de foudre et le coup de pouce pour orienter sa carrière vers le rallye-raid. Tout proche de rejoindre le team KTM officiel, Manca joue les porteurs d’eau improvisés pour Marc Coma en lui donnant sa roue. C’était la veille de son accident. « Je le ferais encore aujourd’hui, raconte le motard de Sassari sans amertume ni regret. Marc un ami. Je n'étais qu'un pilote privé mais il m'a toujours aidé. Et puis c’était juste un incident de course. Je cours avec le coeur et la poignée de gaz grands ouverts. L’accident aurait pu arriver n’importe quand. »
La promesse à un père
Coma prendra toujours des nouvelles et aidera l’Italien a revenir sur le Dakar. Mais celui qui l’a plus aidé dans sa convalescence est son père Filippo. « Il a toujours été à mes côtés, c’est lui qui m’a appris à faire de la moto quand j’étais tout petit. » Malheureusement, ce père aimant est décédé il y a deux ans, avant de voir son fils remettre ses deux roues en Amérique du Sud. Il était toujours là pour l’encourager et l’aider quand il s’entraînait dans le gymnase ou à vélo. Sa photo toujours visible dans la poche de sa combinaison, Luca Manca veut absolument tenir sa promesse d’aller au bout de ce Dakar. « Mon approche de de la course n'a pas changé, je cours avec mon coeur », lâche-t-il. 46e du classement général après 8 étapes, Manca est en passe de réussir son pari avec un coeur rempli d’amour et de courage.
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