Bourdais le maudit
Etre passé si près. Echouer de si peu. Car la victoire était bien palpable pour la Peugeot 908 N.9. Le contrat des pilotes était rempli, surtout pour le duo français, Pedro Lamy ayant été rapidement éconduit par le directeur sportif Bruno Famin faute dune performance égale à celle de ses coéquipiers. « Léquipe a décidé de ne continuer quavec Seb et Simon, donc jai moins conduit, a expliqué le Portugais, très marqué après la course. Je nétais pas très heureux mais cest une décision du team et je devais la respecter. »
Mais un Lamy en dedans nest pas la seule explication. Selon Bourdais, elle était au niveau pneumatique en début de course. « On na pas pu se battre jusquà samedi 23h00. Nous narrivions pas à faire fonctionner lauto et quand on est passé en soft, on a pu leur donner une sérieuse réplique et se rapprocher. Les safety car, cétait un coup à eux, un coup à nous. Si on avait pu avoir une course toute de nuit » Pourtant, au gré des ravitaillements et des safety cars, lespoir allait renaître.
Lancés dans un combat à lancienne, au temps où les 24 Heures se couraient à deux, Bourdais et Pagenaud ont appliqué ce zéro faute indispensable pour simposer. Sous le crachin, les secondes ont fondu tant et si bien quà trente minutes de larrivée, la N.9 était revenue à six secondes de la N.2. Mais voilà, cela ne suffisait pas cette année face à une R18 seule rescapée dune larmada dIngolstadt décimée et diablement performante. En tête parcimonieusement, juste à la faveur de ravitaillements décalés, la 908 na pas réussi à hausser le rythme et imposer sa gestion de la consommation. La déception est immense pour Peugeot et ses pilotes.
Trois fois deuxièmes, Sébastien Bourdais vivait cette année une nouvelle émotion, signe d'un certain recul pris par rapport à cet évènement qui lui est si cher. « 2007, cétait complètement inattendu car on navait jamais réussi à terminer un test dendurance. 2009, cétait une énorme frustration car on avait tout ce quil fallait pour gagner. Cette année, on a été battu par plus fort que nous, a concédé Sébastien Bourdais, déçu mais réaliste. Ils ont réussi ce quon na pas su faire, développer en une seule année une voiture fermée fiable et meilleure en rythme. On na pas à rougir. La direction avait fixé les objectifs : emmener les voitures au bout. Nous avons moins de ressource et il fallait choisir un cheval de bataille. On a opté pour la fiabilité. Objectif rempli mais il nous manque treize secondes à larrivée. » Bourdais ne remet pas en cause les choix du patron mais ils ont peut-être coûté la victoire à son équipe. On ne saura jamais si ces Audi étaient vraiment indestructibles.
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