Audi électrise Le Mans
Davidson sest fait peur
"Ça a été quelques chose. Me retrouver dans un hôpital français avec le dos cassé n'est pas ce que j'envisageais." Comme il le raconte sur son compte Twitter, Anthony Davidson navait pas prévu de détour par lhôpital ce week-end. Il navait pas non plus dentamer une carrière de spationaute. LAnglais na rien pu faire quand une Ferrari s'est rabattue devant sa Toyota au freinage du virage de Mulsanne, au bout de la ligne droite des Hunaudières. Les deux voitures ont été détruites. Perazzini sortait indemne. Pas Davidson, touché aux vertèbres 11 et 12 touchées. A lhôpital jusquà lundi, il sera indisponible pour la suite immédiate du Championnat du monde d'endurance dont la prochaine manche est prévue fin août à Silverstone.
Une nouvelle page dhistoire sest écrite ce week-end au Mans. A lheure où la sauvegarde de la planète est engagée, les courses automobiles peuvent paraître bien futiles. Audi et Toyota ont pourtant leur mot à dire sur ce banc dessais que représente cet Everest manceau. Le sport auto ne se nourrit plus exclusivement de passion et de vapeur dessences, il uvre aussi pour trouver des solutions innovantes. Cela passe par moins de consommation à la pompe. En treize ans de présence dans la Sarthe, Audi a déjà réussi à réduire sa consommation de 20 % sur les 24 Heures. Aujourdhui, les grands constructeurs veulent aller encore plus loin et se sont lancé dans le défi des véhicules hybrides. Quoi que mieux que les 24 Heures pour démontrer le potentiel de ces nouvelles technologies. A linverse de Toyota qui est un pionnier dans lhybridation grand public depuis une décennie, Audi a choisi la voie du sport automobile pour faire ses preuves. Le résultat est à la hauteur de lespoir quil suscite. Le constructeur dIngolstadt a réussi le doublé avec ses deux véhicules hybrides, les R18 e-tron quattro. La récupération dénergie nest pas encore maximale mais le nouveau règlement des 24 Heures du Mans pour 2014 va permettre daccélérer le mouvement. Le courant sera bientôt continu sur les circuits.
Cétait une constante depuis larrivée de Peugeot en endurance. Pendant quatre années, Audi et le Lion sétaient battus comme des chiffonniers, livrant des courses intenses et indécises. Cette 80e édition na pas échappée à la règle. Toyota a été un valeureux adversaire pour le seigneur des anneaux, même si la confrontation na pas résisté à lapparition de la nuit. En retrait au départ à 15h00, les TS030 ont commencé à prendre leur marque avant dhausser le rythme en fin daprès-midi. Surpris par ce soudain regain de forme, Audi a connu son premier moment de flottement de la course. Pendant quelques minutes, la N.7 et la N.8 ont mené la vie à le-tron quattro N.1, leader pour quelques secondes. Cest au moment où Toyota regoûtait à la première place pour la première fois depuis 1999 que limpensable se produisit. Dans la même minute, Lapierre grimpait en tête et Davidson montait senvolait dans le ciel sarthois. Accroché par la Ferrari dun gentleman driver italien, Pier-Guiseppe Perazzini, chirurgien dans le civil, le Britannique effectuait un looping, retombait sur ses roues et compressait quelques piles de pneu au virage de Mulsanne. Sils se disent vraiment préoccupées par la sécurité, la FIA et lACO vont devoir prendre les solutions qui simposent car ce genre daccrochage devient malheureusement trop fréquent au Mans.
Toyota avait perdu une voiture et Nakajima son sang froid. Quand la voiture de sécurité lâchait les voitures, plus dune heure après laccident, le pilote japonais envoyait la Delta Wing dans le mur et provoquait des dégâts sur sa Toyota. Quelques minutes plus tard, lalternateur rendait lâme puis le moteur. Avant la tombée de la nuit, Audi avait le champ libre pour remporter ses onzièmes 24 Heures. Le duel entre les « Audistes » de la N.1 et de la N.2 allaient tenir les spectateurs en haleine jusquà midi. A lheure du déjeuner et du deuxième moment de flottement des Allemands, comme Marc Gené un peu plus tôt, Allan McNish préférait piqueniquer au soleil contre le rail du Karting. Emporté une nouvelle fois par sa fougue, lEcossais sabordait les chances de son hybride. La N.1 pouvait senvoler vers un succès mérité, le deuxième en deux ans pour Tréluyer, Lotterer et Fässler avec à chaque fois la pole en prime.
Comme souvent au Mans, on n'en a que pour les "gros". Derrière le duel Audi-Toyota, une écurie a fait sa course en toute discrétion. Le team suisse Rebellion a pourtant réussi l'exploit de mettre sa Lola-Toyota en 4e position (à 11 tours des leaders) et est la première équipe privée de cette 80e édition. Henri Pescarolo a lui traîné sa misère toute la semaine. La 03-Judd a rendu l'âme très vite samedi. La Dome a elle vu le drapeau à damiers mais en dernière position à 201 tours des vainqueurs. Bien entendu, elle n'a pas été classée car elle est largement en dessous des 75% de la distance parcourue par la N.1. En LMP2, la course a consacré la HPD du Starworks Racing. Troisième au général à Sebring avec Sarrazin comme pilote, l'écurie vénézuélienne a dompté la meute des Oreca-Nissan. qui avaient l'avantage du nombre (6). Déception pour le Oak Racing, en tête jusqu'à la nuit mais trahi par son moteur Judd, une constante dans beaucoup d'équipes. La belle histoire de ces 24 heures est pour l'écurie AF Corse qui impose sa Ferrari 458 Italia en LM GTE Pro après l'avoir détruit en essais mercredi soir. Enfin, Corvette a remporté sur le fil la catégorie GTE Am grâce à son client Larbre Compétition (N.50). La Porsche N.67 d'IMSA Performance a échoué de quelques minutes. C'est la loi de la course. C'est la loi du Mans.
Classement de la course
1. Tréluyer-Fässler-Lotterer (FRA-SUI-GER/Audi R18 e-tron quattro) 378 tours
2. Kristensen-Capello-McNish (DEN-ITA-GBR/Audi R18 e-tron quattro) à 1 tour
3. Jarvis-Bonanomi-Rockenfeller (GBR-ITA-GER/Audi R18 ultra) 3 tours
4. Prost-Heidfeld-Jani (FRA-GER-SUI/Lola-Toyota) 11 tours
5. Dumas-Duval-Gené (FRA-FRA-ESP/Audi R18 ultra) 12 tours
6. Brabham-Dumbreck-Chandhok (AUS-GBR-IND/Honda HPD-ARX) 21 tours
7. Kimber-Smith-Dalziel-Potolicchio (GBR-GBR-VEN/Honda HPD-ARX) 24 tours (1er catégorie LMP2)
8. Thiriet-Beche-Tinseau (FRA-SUI-FRA/Oreca-Nissan) 25 tours
9. Ayari-Kaffer-Perez Companc (FRA-GER-ARG/Oreca-Nissan) 26 tours
10. Ragues-Panciatici-Rusinov (FRA-FRA-RUS/Oreca-Nissan) 27 tours
11. Belicchi-Primat-Bleekemolen (ITA-SUI-NED/Lola-Toyota) 28 tours
12. Zugel-Julian-Gonzalez (GER-USA-MEX/Zytek-Nissan) 30 tours
13. Martin-Charouz-Graves (AUS-CZE-THA/Oreca-Nissan) 32 tours
14. Martin-Leinders-Heinemeier Hansson (BEL-BEL-DEN/Morgan-Nissan) 37 tours
15. M. Brundle-A. Brundle-Ordonez (GBR-GBR-ESP/Zytek-Nissan 38 tours
16. Tresson-Mailleux-Lombard (FRA/Oreca-Nissan) 38 tours
17. Fisichella-Bruni-Vilander (ITA-ITA-FIN/Ferrari 458) 42 tours (1er catégorie GTE-Pro)
18. Makowiecki-Melo-Farnbacher (FRA-BRA-GER/Ferrari 458) 45 tours
19. Turner-Mücke-Fernandez (GBR-GER-MEX/Aston Martin Vantage) 46 tours
20. Lamy-Canal-Bornhauser (POR-FRA-FRA/Chevrolet Corvette) 49 tours (1er catégorie GTE-Am)
21. Pons-Narac-Armindo (FRA/Porsche 997) 50 tours
22. Bertolini-Beretta-Cioci (ITA-MON-ITA/Ferrari 458) 52 tours
23. Garcia-Magnussen-Taylor (ESP-DEN-USA/Chevrolet Corvette) 52 tours
24. Brière-Petersen-Nakano (FRA-GER-JPN/Oreca-Nissan) 53 tours
25. Krohn-Jonsson-Rugolo (USA-SWE-ITA/Ferrari 458) 55 tours
26. Frey-Meichtry-Hirschi (SUI/Oreca-Judd) 58 tours
27. Pilet-Pumpelly-Neiman (BEL-USA-USA/Porsche 997) 65 tours
28. Bourret-Gibon-Belloc (FRA/Chevrolet Corvette) 69 tours
29. Rosier-Thirion-Haezebrouck (FRA/Norma-Judd) 70 tours
30. Kane-Leventis-Watts (GBR/Honda HPD-ARX) 75 tours
31. Kauffman-Aguas-Vickers (USA-POR-USA/Ferrari 458) 84 tours
32. Rodrigues-Illiano-Ferté (POR-FRA-FRA/Ferrari 458) 86 tours
33. Daniels-Palttala-Camathias (GBR-FIN-SUI/Porsche 997) 88 tours
Non-classés (n'ont pas couvert 75% de la distance parcourue par le vainqueur)
Gavin-Milner-Westbrook (GBR-USA-GBR/Chevrolet Corvette), 215 tours couverts
Bourdais-Minassian-Ara (FRA-FRA-JPN/Dome-Judd), 203 tours couverts
Meilleur tour: Loïc Duval (FRA/Audi R18 ultra): 3:24.189 au 269e tour
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