Audi déjà prêt pour Le Mans
Si le soleil a brillé haut chez Audi, pour Toyota, l’éclaircie n'a duré que trois heures. La mi-course en Belgique mais seulement 1/8 des 24 Heures du Mans en juin prochain (22-23 juin) si les Japonais s’arrêtaient là. Réputé pour sa fiabilité, le système d’hybridation de la TS030 N.7, couplé au freinage pour la récupération d’énergie, a causé un abandon précoce à la voiture nippone. Son dysfonctionnement a provoqué une surchauffe anormale des freins. La sécurité n’étant plus assurée, l’équipe a immédiatement stoppé son prototype. C’est dommage car la nouvelle TS030 avait trouvé son rythme de croisière au niveau des R18.
Encore une pour Tréluyer
Auteur d’un excellent premier relais, Nicolas Lapierre a occupé la tête à de nombreuses reprises, résistant aux charges de Loïc Duval sur l’e-tron quattro N.2. Kazuki Nakajima a encore haussé le rythme mais le système hybride a mis un gros coup de frein aux ambitions de la voiture. Cette performance retrouvée et une moindre consommation que les autos allemandes sont les seules consolations de Toyota ce week-end. L’endurance est certes devenue un sprint mais les minutes n’ont pas raccourcies pour autant. En configuration 2012, la TS030 N.8 sauve l’honneur des troupes de Pascal Vasselon en accrochant la 4e place à un tour des Audi. Un aveu d’impuissance mais Toyota ne devrait pas s’en contenter. Toutefois, au vu des deux premières manches, l’écart avec les Audi est évident. Surtout au niveau de la fiabilité tant les R18 ont semblé rouler sans problème et …sans forcer.
Débarrassé prématurément de la TS030 la plus menaçante, le Dr Ullrich, patron d’Audi Sport, a laissé ses pilotes régler leurs comptes comme il a l'habitude de faire. Un match à trois entre garçons bien élevés ou toute erreur se paye cash. Retardée par une crevaison après le seul safety car de la course pendant la 2e heure de course, la N.1 a cravaché pour refaire son retard. C'était manifestement la voiture la plus rapide et la plus régulière. Benoît Tréluyer a initié la remontée de sa voiture et André Lotterer, très tranchant dans le trafic, l’a prolongée en améliorant par trois fois le record du tour (2’00’’435 pour le meilleur). Sur une stratégie décalée par rapport à la N.2 et la N.3, l’Allemand gagnait son pari et plaçait l’équipage sur les rails d’un nouveau succès devant Duval-Kristensen-McNish et Di Grassi-Gené-Jarvis. "On avait bien anticipé la course et les réglages, a expliqué Benoît Tréluyer. On était de mieux en mieux. C’est ce à quoi on s’attendait. Notre expérience avec nos ingénieurs et nos mécanos commence vraiment à payer fort. On règle notre voiture de façon à ce qu’elle ne se dégrade pas. On part toujours avec une voiture un peu moins bien qu’en qualif mais on anticipe bien les réglages. C’est un de nos points forts maintenant. C'est de bon augure pour Le Mans."
Suspense en LMP2
En LMP2, la course a très vite perdu un candidat sérieux, le vainqueur de Silverstone. Au cours de la première heure, Antonio Pizzonia envoyait l’Oreca-Nissan d’ADR-Delta dans les pneus à Combes. Peu de temps après, l’Italien sortait à nouveau dans le raidillon. Une suspension, certainement endommagée dans le premier crash, était à l’origine de cette sortie définitive qui laissait le champ libre au Pecom Racing. Le patron Luis Perez Companc et ses pointures Pierre Kaffer et Nicolas Minassian ajoutaient une nouvelle ligne au palmarès de l’écurie argentine non sans une dernière frayeur avant la dernière demi-heure. A cause d’un pneu déchiqueté, l’Oreca-Nissan N.49 rétrogradait au 3 rang. Mais grâce aux ravitaillements de ses rivaux, le Pecom finissait par l’emporter in extremis. Derrière, la Zytek de l’équipe Jota a longtemps défendu bec et ongles sa deuxième place devant les deux Morgan du Oak Racing. Le dernier relais d’Olivier Pla permettait à l’écurie sarthoise de monter sur la 2e marche du podium. Mais quel suspense avec seulement 28 secondes entre les trois premiers.
Les craintes se sont estompées en LMGTE. L’ultra-domination des Aston Martin à Silverstone a laissé place à un doublé Ferrari pour AF Corse, la N.51 (Bruni-Fisichella) devançant la N.71 (Kobayashi-Vilander) chez les Pros. En GTE Am, une autre Ferrari 458 Italia a maté les Vantage. C’est la N.81 du 8 Star Motorsports de Potolicchio, Aguas et Malucelli. En revanche, à l’image de Totoya en LMP1, Porsche fait la grimace avec ses nouvelles 911 GT3 RSR. Il leur reste un gros mois pour mettre les bouchées doubles.
Classement des 6 Heures de Spa
1. Lotterer-Tréluyer-Fässler (Audi R18 e-tron quattro N.1) 168 tours
2. Kristensen-McNish-Duval (Audi R18 e-tron quattro N.2) à 1'05"815
3. Di Grassi-Gené-Jarvis (Audi R18 e-tron quattro N.3) 1'54"892
4. Davidson-Buemi-Sarrazin (Toyota TS030 Hybrid N.8) 1 tours
5. Prost-Jani-Heidfeld (Lola B12/80 Coupé-Toyota N.12 / Rebellion Racing) 3 tours
6. Belicchi-Beche-Cheng (Lola B12/80 Coupé -Toyota N.13 / Rebellion Racing) 3 tours
7. Leventis-Watts-Kane (HPD ARX 03c N.21 / Strakka Racing) 7 tours
8. Companc-Minassian-Kaffer (Oreca 03-Nissan N.49/ Pecom Racing) 11 tours 1er en LMP2
9. Pla-Heinemeier-Brundle (Morgan-Nissan N.24 /Oak Racing) 11 tours
10. Dolan-Turvey-Luhr (Zytek Z11 SN-Nissan N.38 / Jota) 11 tours
…
15. Bruni-Fisichella (Ferrari F458 Italia N.51 /AF Corse) 16 tours 1er en LMGTE Pro
21. Potolicchio-Aguas-Maluchelli (Ferrari F458 Italia N.81 / 8 Star Motorsports) 21 tours 1er en LMGTE Am
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