24h du Mans : La malédiction de Toyota, grand favori, va-t-elle prendre fin ?
De notre envoyé spécial Quentin Ramelet.
• Toyota sous pression comme jamais
Il y a un an, les trois voitures engagées par Toyota Gazoo Racing semblaient intouchables au départ des 24h du Mans. Après avoir battu un record historique en qualifications, grâce au 3e meilleur temps de l'histoire de Kamui Kobayashi, le constructeur du Soleil Levant avait largement dominé les douze premières heures. Passé au dimanche, peu après minuit, Toyota voyait la malédiction s'abattre à nouveau sur lui. Les unes après les autres, les voitures nippones se sont retrouvées hors-course, le tout en moins de trois heures. Déjà vaincus d'un rien en 2016, les dirigeants de la firme japonaise peuvent, en toute légitimité, en avoir marre.
Du coup, cette année, pour la 86e édition, l'erreur, et donc l'absence de succès au bout, est tout simplement prohibé ! Ici et là, à travers les allées qui touchent le circuit sarthois, se murmure de plus en plus, en cas de nouvel échec, que Toyota se retirerait du Championnat du monde d'endurance. La donne est donc claire et nette : en l'absence d'un autre grand constructeur (NDLR : Porsche s'étant retiré cette année, Audi fin 2016), la victoire semble plus que jamais promise à Toyota, presque seul au monde en qualifications. Qui plus est, en allant chercher Fernando Alonso, double champion du monde de F1, une nouvelle sortie de route serait inacceptable. Et dans l'état, cela ressemblerait clairement à la der des der.
• Thomas Laurent, la confirmation ?
Seulement 19 ans, la moue innocente, et excité comme jamais : Thomas Laurent, alors chez Jackie Chan DC Racing, prenait part à ses premiers 24h du Mans. Deux tours d'horloge plus tard, le prodige français et champion du monde de karting à seulement 17 ans, s'élevait, fièrement, sur la deuxième marche du podium de la plus grande course d'endurance au monde. Un an plus tard, tout a changé. Enfin presque. Il garde cette joie de vivre toute aussi communicative, le regard toujours aussi naïf et innocent, ce calme naturel assez irréel pour son âge, mais peut désormais viser beaucoup plus haut.
Ses exploits la saison passée avaient éclaboussé le milieu de l'endurance, et en toute logique, le natif de la Roche-sur-Yon avait attisé les convoitises des écuries aux budgets et aux ambitions bien supérieurs. Désormais pilote chez Rebellion Racing, premier rival des prototypes de chez Toyota en LMP1, Thomas Laurent concourt désormais dans la cour des grands. Pour lui, cette année, il s'agira seulement de confirmer son immense performance de la précédente édition. Réputée régulière, stable et agressive, la R13 dans laquelle il va prendre place semble idéale pour réaliser un nouvel exploit inattendu... Et d'ailleurs, il nous la confirmait, sans langue de bois : "bon je sais que ce n'est pas terrible à dire comme ça mais on devra attendre la moindre défaillance de Toyota et on sera à l'affût", tout en restant lucide et concentré sur sa course : "Avant tout, il faudra, pour nous, réaliser la course parfaite !"
• LMP2 : lutte acharnée attendue !
Si dans la catégorie reine le suspense ne semble pas forcément au rendez-vous, et ce malgré le passé de Toyota, en LMP2, le contexte est complètement différent. Mieux : si on en croit les séances de qualifications, où pas moins de cinq bolides se trouvent moins de 6 dixièmes (NDLR : 3:24.842 pour la pole d'Idec Sport, à 3:25.376 pour Panis Barthez Compétition), le spectacle s'annonce juste exceptionnel ! Une vraie guerre de style, entre deux voitures – Ligier et Oreca – nous attend. Or, on n'en attendait pas tant, d'autant plus que des pilotes de renom, tel que Loïc Duval vainqueur ici en 2013 avec Audi, sauront quoi faire pour animer cette course dans la course...
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