24 Heures du Mans : 60 voitures en piste, ça sent le bouchon
Ils n’ont pas la même combinaison mais ils ont la même passion et la même façon de penser quand il s’agit de se battre pour la victoire à plus de 300 km/h. A quelques minutes d’intervalle et dans des lieux différents, plusieurs pilotes de pointe sont apparus très remontés. L’objet de leur courroux ? Le niveau de plusieurs pilotes et leur comportement en piste jugé dangereux. « Le problème n’est pas le nombre de voitures, raconte Loïc Duval. Quatre de plus ne posent pas de souci. Si on nous met 20 GTE Pro, ça va. Cette année, on a des LMP2 qui ne sont pas au niveau. On a vu mercredi que ça devenait dangereux. Je me suis retrouvé à l’entrée des Hunaudières avec trois voitures sur la même ligne. Une au milieu et deux de chaque côté avec deux roues sur les graviers. »
Trois sur la même ligne
Banane jusqu’aux oreilles et tempérament calme, Benoît Tréluyer n’hausse jamais la voix. L’Alençonnais était pourtant très remonté contre les gentlemen et women driver qui apportent un danger supplémentaire à un sport où le droit à l’erreur n’existe pas. « J’ai entendu beaucoup de personnes parler de Frédéric Sausset. Il a tout à fait sa place ici. Il est conscient de son niveau et n’aurait pas besoin d’une lumière pour signaler qu’il est au volant. En revanche, il y en a d’autres qui mériteraient qu’on sache qu’ils sont en piste, s’emporte le triple vainqueur du Mans avec Audi. Mercredi, un Chinois (Pu Junjin, ndlr) a reculé dans les Esses de la Forêt. On joue quand même nos vies. »
Trop d'informations à gérer
« Beaucoup de pilotes sont très vite à leur limite », regrette pour sa part le poleman de Porsche Neel Jani. C’est flagrant au niveau des slow zones, ces secteurs du circuit à vitesse réduite pour assurer la sécurité des équipes qui travaillent à la restauration de la piste. Le Suisse a son explication. « C’est toujours comme ça au Mans avec différents niveaux de pilote mais cette année c’est pire car tu dois beaucoup plus réfléchir quand tu roules. » Un œil sur le bitume, un devant, un derrière, un sur la vitesse, un autre sur les drapeaux jaunes, une oreille à la radio, etc. Les informations affluent et la règle ne semble pas connue de tous. Ces problèmes auraient dû être réglés avec le passage sur simulateur imposé par l’ACO. « Si tu dois apprendre à conduire sur un simulateur pour rouler au Mans tu pars de loin », lâche Dumas. Faut-il sacrifier à la tradition de mixité des 24 Heures ? Certainement pas mais la question mérite d’être posée. Il en va de la sécurité des pilotes professionnels et amateurs.
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