Mondiaux d'athlétisme : six questions sur les bizarreries des épreuves
C'est parti à Pékin pour la grand-messe de l'athlétisme mondial. Francetv info répond aux questions que vous n'osez pas poser.
A vos marques, prêts... vraiment prêts ? Les championnats du monde d'athlétisme démarrent, samedi 22 août, à Pékin (Chine). Francetv info vous propose une remise à niveau sur les épreuves les plus étonnantes de la compétition. Partez !
1Pourquoi les hommes courent-ils un 110 mètres haies (et pas un 100 mètres) ?
D'ordinaire, en athlétisme, on aime les chiffres ronds : 100 m, 200 m, 400 m. Mais voilà que l'on impose 10 mètres de course supplémentaires à ces messieurs amateurs de haies. L'explication est à trouver en Angleterre, où la discipline est née au XIXe siècle. Les distances sont alors exprimées en yards et la course est un "120 yards" haies. Cette épreuve connaît un certain succès et s'exporte outre-Manche. Là, forcément, les Français ne peuvent pas s'empêcher de convertir la distance en mètres. Ainsi naît le 109,7 mètres haies, ou plutôt, d'un coup d'arrondi à la dizaine la plus proche, le 110 mètres haies.
2Pourquoi les femmes courent-elles un 100 mètres haies (et pas un 110 mètres) ?
Au début du XXe siècle, surtout après la première guerre mondiale, les haies deviennent partie intégrante de l'athlétisme féminin. Reste à se mettre d'accord sur la distance et même sur l'unité de mesure, avec des épreuves allant de 60 yards à 110 mètres. De 1932 à 1968, c'est le 80 mètres haies qui est retenu lors des Jeux olympiques, avec huit haies à franchir (contre dix sur 110 mètres). Il faut attendre les championnats d'Europe de 1969 pour passer au 100 mètres haies. Dix haies, c'est-à-dire autant que les hommes, mais dix mètres de moins qu'eux ? Tout simplement parce que les foulées des femmes sont plus courtes, et donc les haies plus rapprochées, explique le site de La Libre Belgique.
3Pourquoi ne lance-t-on pas un marteau au lancer du marteau ?
Vous en conviendrez, un marteau n'est composé ni d'un boulet en acier, ni d'un câble en acier, ni d'une poignée métallique. Et, pourtant, c'est bien ce projectile en trois parties que l'on utilise aujourd'hui au "lancer du marteau". De quoi faire se retourner dans sa tombe le roi Henri VIII d'Angleterre, car, au XVIe siècle, ce sport d'origine celte était bien pratiqué avec un manche en bois relié à une pierre. Ce n'est qu'au XIXe siècle que l'objet a perdu toute ressemblance avec un marteau, pour des raisons réglementaires, mais aussi parce que le manche en bois avait tendance à se briser en tombant au sol.
4Pourquoi sauter avec une perche ?
Le saut à la perche est né il y a des siècles, bien avant de devenir une pratique sportive. On en retrouve notamment la trace aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, où des bâtons étaient utilisés dans les zones marécageuses pour passer par-dessus les flaques et les canaux, selon le site Vaulttechniques (en anglais). Les Néerlandais pratiquent depuis le XVIIIe siècle un sport traditionnel qui consiste à sauter le plus loin possible avec une perche au-dessus d'un plan d'eau. Il faut attendre la fin du XIXe siècle pour que la version moderne du saut à la perche, consistant à aller le plus haut et non le plus loin possible, s'impose en Europe et aux Etats-Unis.
5Pourquoi ces "rivières" au 3 000 mètres steeple ?
Cette course de trois kilomètres ponctuée de barrières et de bassins est-elle l'œuvre d'un club de masochistes ? Pas vraiment. La réponse se trouve, encore une fois, de l'autre côté de la Manche. Au milieu du XIXe siècle, des étudiants d'Oxford décident de disputer eux-mêmes, à pied, un "steeple chase", une course hippique entre le clocher ("steeple", en anglais) des églises de deux villages. Depuis, les murets de pierre sont devenus des barrières et les rivières glacées ont été remplacées par des petits bassins artificiels, raconte le site d'Eurosport. Ne manque que le charme de la campagne anglaise.
6Pourquoi les marcheurs marchent-ils si bizarrement ?
Comme son nom l'indique, la marche, ce n'est pas de la course. Les athlètes sont obligés d'avoir en permanence un pied en contact avec le sol. Mais ce n'est pas tout : la jambe avant doit rester tendue entre le moment où le pied touche le sol et le moment où la jambe arrive à la verticale. "Cette règle évite de marcher jambes pliées, ce qui fait aller plus vite", détaille le site du Monde. "Pour augmenter l'amplitude, on travaille sur le mouvement horizontal de la hanche", précise l'entraîneur Pascal Chirat. D'où ce déhanché impressionnant.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.