Dopage : le Kenya bientôt sanctionné comme la Russie ?
Et si aux JO de Rio, l'été prochain, le Kenya subissait le même sort que la Russie aux championnats du monde d'athlétisme en salle de février dernier ? La menace plane. Car le pays est soupçonné d'avoir couvert un vaste système de dopage pour ses athlètes. La fédération internationale d'athlétisme lui a lancé un ultimatum qui se termine ce mardi 5 avril : soit le pays se met en conformité avec les règles mondiales de lutte contre le dopage, soit les sanctions vont tomber.
Un dispositif anti-dopage inopérant
Ce n'est pas le premier avertissement que reçoit le Kenya. Au début de l'année, le pays avait déjà été mis en garde. La semaine dernière, du coup, un dispositif de lutte contre le dopage a été présenté dans la précipitation. Problème : il n'a pas pu être adopté à temps pour répondre aux exigences de l'AMA, l'agence mondiale antidopage : pouvoir contrôler les athlètes à tout moment et adopter des sanctions plus lourdes. Cette situation est la conséquence de plusieurs années d'incurie de la fédération kenyane. Pour Odile Baudrier, journaliste spécialiste du dopage et du Kenya, "le laboratoire anti-dopage devrait exister depuis longtemps au Kenya." Cela éviterait d'avoir à envoyer les échantillons à l'étranger, ce qui les rend difficiles voire impossibles à analyser.
Des suspensions aussi nombreuses que les médailles
Ces trois dernières années, une quarantaine d'athlètes kenyans ont été suspendus pour dopage. Le directeur de l'athlétisme du pays a été sanctionné pour corruption. Et pourtant, le Kenya est devenu l'été dernier la première nation au tableau des médailles aux championnats du monde, avec notamment sept titres. Intriguant. Selon Odile Baudrier, journaliste et spécialiste du dopage, "si les coureurs savent qu'ils vont être contrôlés et qu'on voit pas de contrôle sortir positif alors qu'on sait très bien qu'il y a des usages répandus, oui on aura des doutes."
Le Kenya est dans le collimateur des instances internationales, comme la Russie. Mais d'autres scandales pourraient écorner l'image de ces coureurs des hauts-plateaux. En Ethiopie notamment où de très nombreux entraîneurs ont été formés en Russie.
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