Cet article date de plus de neuf ans.

Teddy Tamgho: L'électron libre sur le chemin du retour

Champion du monde du triple saut en 2013, Teddy Tamgho n'est pas à Pékin pour défendre sa couronne. Victime d'une rupture du tendon d'Achille à Doha au mois de mai, il est néanmoins présent en Chine, en tant que consultant pour France Télévisions, et de co-entraîneur du hurdleur Garfield Darien. L'occasion de faire un point sur sa santé, sur son avenir, sur son nouveau "job" et aussi sur les récentes accusations de dopage, sorties dans la presse allemande et britannique.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Sa santé trois mois après son opération du tendon d'Achille

"Ca fait trois mois et cinq jours. Ca va bien. L’opération s’est bien passée. J’ai suivi la rééducation à deux endroits différents : au Qatar puis à St-Raphaël au CERS. Je peux marcher. Je suis un peu en avance. C'est pour ça que je peux me permettre de passer dix jours ici comme consultant. On est parfaitement dans les temps, on n’a pas besoin de se presser. Il n’y a jamais eu de douleur. Quand ça a pêté, je n’ai rien senti. Aujourd’hui non plus. La course va arriver très vite. Tout va s’enchaîner. Les trois premiers mois étaient longs au niveau de la progression, car le tendon devait se consolider de manière fonctionnelle. Il fallait faire très attention. A mon retour, tout va s’enchaîner mais on a déjà fait la moitié du chemin."

Son retour à la compétition

"Il n’y a pas forcément de délais. Je fonctionne beaucoup au feeling. Il y a des protocoles, et en fonction de mon corps, je jauge. Le protocole dit que tout est possible après six mois. Peut-être que ce sera moins, peut-être que ce sera plus. Je travaille les jambes. Je n’ai pas perdu. Pour le haut du corps, comme je suis de nature flemmarde sur les bords, je n’ai pas touché. Je ne suis pas inquiet. Les Jeux, c’est loin. Si tout se passe bien, j’aurais le temps de m’y préparer."

Son absence sur la piste à Pékin

"Quand je vois le niveau du triple saut actuel, et que je vois ce que j’ai fait avant de me blesser, je sais que j’avais largement ma place pour être de la fête. Ca m’aurait plu d’y être. Deux types à plus de 18m, un tel niveau, c’est ce que j’aime. Mais je ne me prends pas la tête. Je réfléchis déjà pour savoir comment je vais gérer ma saison pour arriver dans les temps à Rio. Dans ma tête, je suis déjà au Brésil. J’ai accepté mon destin. Et ici, je m’occupe aussi de mon athlète Garfield Darien que je co-entraîne avec son père Daniel. C’est lui ma priorité, et mon rôle de consultant."

Les stars des Mondiaux-2015

"Il y en aura plusieurs. Il faudra surveiller le gros duel Bolt-Gatlin, Pichardo-Taylor au triple saut puisque c’est la première fois que deux hommes se bagarrent à plus de 18m dans la même saison, Bondarenko-Barshim, avec le Chinois Zhang qui sera chez lui, Felix-Schippers sur 200m, et Renaud Lavillenie, Rudisha… On risque d’avoir plusieurs grands noms dans ces championnats, surtout que la piste est rapide."

Son rôle de​ consultant à France Télévisions

"Je suis avec Patrick Montel, qui nous a tous fait rêver depuis que je suis petit. C’est quelqu’un qui a marqué le sport. Stéphane Diagana a marqué son sport. France télévisions, c’est une grosse équipe. C’est un honneur d’y entrer. C’est excitant. C’est un challenge. J’ai le rôle d’électron libre. Je me vois comme le petit plus. Ceux qui sont là connaissent parfaitement l’athlétisme. Je suis encore athlète, je suis proche d’eux. C’est ce qui fera le petit plus."

Son regard face aux soupçons de dopage reliés par la presse ces derniers jours

"Ce ne sont que des hypothèses. Je fais confiance à la campagne anti-dopage actuelle. Mais il ne faut pas oublier que lorsque le groupe Gatlin a été contrôlé positif à la THG, on n’aurait jamais connu ce produit si un entraîneur n’était pas venu donner les seringues. Ceux qui se dopent ont une avance considérable sur les traqueurs. Je ne pense pas qu’on puisse comparer l’athlétisme au cyclisme. Dans le vélo, il y a beaucoup de cas de cancer… On n’a pas ça en athlétisme. On ne peut pas comparer, mais dans tous les sports, il y a du dopage. A partir du moment où il y a de la compétition, il y a de l’orgueil, et il y aura du dopage car certains n’accepteront pas d’être fair-play. C’est un manque de fair-play de se doper. C’est le propre de l’Homme. Les accusations sont très lourdes. Pour y croire, il faut attendre les preuves."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.