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Pistorius veut définitivement changer de monde

On le sait dimanche matin lors des séries du 400m masculin, tous les regards seront tournés vers Oscar Pistorius avec ses jambes mi-humaines et mi-artificielles. Le Sud-Africain deviendra ainsi le premier champion paralympique à viser les podiums et les médailles aux côtés des meilleurs coureurs valides.
Article rédigé par Gilles Gaillard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le Sud-Africain Oscar Pistorius avec ses lames en guise de jambes

Parce qu'Oscar Pistorius était né sans péronés, ses parents ont dû se résoudre à le faire amputer sous les genoux à onze mois. Ce dernier s’est véritablement dirigé vers l'athlétisme à 16 ans après s'être blessé sérieusement à nouveau à un genou. Il est devenu un peu plus tard la star de l'handisport en glanant quatre médailles d'or paralympiques, dont trois uniquement à Pékin.

Cette participation à ces Mondiaux représente pour le jeune homme de 24 ans des mois et des mois de combat pour en arriver jusque-là. Car son billet pour la Corée du Sud a déclenché pas mal de polémiques sur ses prothèses. Les uns restent persuadés que si ses lames en carbone le désavantagent, notamment au départ, elles lui procurent un certain avantage sur la dernière ligne droite, comme l'avait indiqué la Fédération internationale il y a trois ans. Elle avait ainsi mise son veto à la participation de Pistorius aux compétitions sous son mandat.

Mais d'autres ont démontré le contraire. Et c'est bien par manque de preuves « scientifiques » que le Tribunal arbitral du sport a renversé la décision de l'IAAF. Le TAS avait pris soin de préciser que le feu vert qu'elle donnait au jeune homme valait uniquement pour ce modèle de prothèses, en l'état actuel des connaissances, et ne constituait en rien une jurisprudence. Avant de préciser dans sa conclusion, l'athlétisme à voir son intégration "comme l'un des défis de la vie au XXIe siècle".

Mais si dans le monde de l’athlétisme son intégration chez les valides n’arrangent pas tout le monde, Pistorius a des soutiens de taille. Le quadruple champion olympique et neuf fois champion du monde américain Michael Johnson est parmi ses fidèles supporters. "C'est un grand moment pour l'athlétisme, c'est historique de voir le premier double amputé arriver à se qualifier. Il a dû faire preuve d'une détermination incroyable pour en arriver là", explique Johnson. "Ma position est claire à ce sujet depuis le début. Je soutiens Oscar car les règlements disent qu'il peut concourir. Plus de travail devrait être fait pour que cette controverse ne soit plus et que les gens n'aient plus de doute", s’insurge-t-il.

De son côté, Stéphane Diagana, ancien champion du Monde du 400m haies, n’est pas loin de partager le même avis. "La décision de sa participation aux Mondiaux a été prise par le Tribunal arbitral du sport. Il faut donc la respecter", précise le consultant de France Télévisions. "Mais le mieux serait qu’un autre comité d’experts se mette en place et soit en concordance sur les différents critères à fixer pour son évolution chez les valides. Ce serait mieux pour tout le monde et il n’y aura plus de suspicions et de doute autour de lui", selon l’ancien leader de l’athlétisme tricolore.

En tout cas la réalité fait que Pistorius réalisera bien une partie de ses rêves ce dimanche sur la piste de Daegu. Il ne restera plus qu’à ce dernier de participer un jour aux jeux Olympiques pour combler ses attentes. Un rêve qu'il a de fortes chances de réaliser en 2012, s'il parvient à repasser dans le premier semestre de l'année prochaine sous les 45.25.

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