Mondiaux 2017 : Mahiedine Mekhissi, une dernière barrière à franchir
Neuf ans. Neuf ans que Mahiedine Mekhissi s’est révélé au monde de l’athlétisme. Son éclosion date de cette fameuse soirée d’août 2008, au Nid d’Oiseau de Pékin, quand il termine à la quasi-surprise générale 2e du 3000 steeple. Une première pour un non-Kenyan, depuis les Jeux 1988. La presse nationale peine à croire à l’exploit de ce gamin de 23 ans, qui n’avait pas passé le cap des séries l’année précédente, aux Mondiaux d’Osaka.
Depuis ce fameux 19 août, Mahiedine Mekhissi a enchaîné les performances : trois médailles olympiques, deux médailles aux Mondiaux, et quatre titres de champion d’Europe. De quoi faire de lui le plus beau palmarès du demi-fond français. Mais ses débuts n’ont pas été des plus roses ; longtemps le Rémois n’a pas eu une bonne réputation, enchaînant les frasques qui ont fait de lui l’enfant terrible de l’athlétisme français.
Des dérapages qui font les titres de la presse
Bagarre avec Medhi Baala en plein meeting (Monaco 2011), suspension de cinq mois, mauvais geste envers la mascotte des championnats d’Europe d’Helsinki (2012)… Ou encore cette affaire d’agression d’un membre du Creps de Reims, en octobre 2012, finalement conclue par un accord à l’amiable. Le dernier épisode mouvementé du demi-fondeur d’origine algérienne remonte aux championnats d’Europe 2014, quand il se fait disqualifier du 3000 steeple (qu’il avait remporté haut la main) pour avoir enlevé son maillot dans la dernière ligne droite.
S’il y a bien une chose qu’on ne peut lui reprocher, c’est son abnégation. Quelques jours seulement après sa disqualification, Mahiedine Mekhissi est au départ du 1500m… Qu’il remporte, aisément. L’an dernier, aux Jeux Olympiques de Rio, il termine 4e de la course, avant de porter immédiatement réclamation. Quelques heures plus tard, Kemboi disqualifié, le voilà pourvu d’une nouvelle médaille olympique. La troisième en autant d’éditions.
Cette rage de vaincre ne l’a jamais quitté lui, le septième enfant d’une fratrie de neuf, repéré par sa maîtresse de primaire qui lui a payé sa première licence d’athlétisme. A 32 ans, il s’est assagi, et aimerait que les gens aient une autre image de lui. Pour cela, Mahiedine Mekhissi sait que la meilleure des réponses passe par la piste, à Londres. Malgré quelques soucis au tendon d’Achille en avril, le Français est en forme.
Sur 3000 steeple, le podium est une nouvelle fois envisageable, seul l’Américain Evan Jager ayant vraiment survolé les débats en cette saison estivale. Quant au 1500, tout reste possible pour le Rémois, qui n’a pas peur des exploits, bien au contraire. Un titre dans l’une de ces deux disciplines viendrait renforcer le palmarès déjà bien fourni du demi-fondeur. Et que l’on assimile pour de bon le nom de Mekhissi aux grands exploits sportifs, et non à ses dérapages.
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