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Les trois défis physiques à relever à Pékin

Pour ces championnats du monde, les athlĂštes de tous les pays devaient gĂ©rer trois domaines particuliers, avant mĂȘme la compĂ©tition. Jean-Michel Serra, le mĂ©decin de l'Ă©quipe de France, dĂ©taille les protocoles mis en place pour faire face au dĂ©calage horaire, Ă  la chaleur humide et surtout Ă  la pollution.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Le triple sauteur français Benjamin Campaoré passe au spiromÚtre

Bien dormir, s'habituer à la chaleur, faire face à la pollution. Tous les athlÚtes étrangers, aux championnats du monde de Pékin, devaient relever ces trois défis. Entre décalage horaire, chaleur humide et forte pollution, cette compétition en Chine débutait bien avant l'entrée en piste des athlÚtes. 

"La consigne Ă©tait de faire venir les athlĂštes 6 Ă  8 jours de prĂ©sence avant leur Ă©preuve pour encaisser le dĂ©calage horaire", explique Jean-Michel Serra, le mĂ©decin de l'Ă©quipe de France. "C'est Ă  peu prĂšs le dĂ©lai qu'il faut pour se synchroniser. Les consignes Ă©taient de dormir dans l'avion, avec des vols de nuit, et ensuite vite se caler sur les horaires chinois, notamment sur le plan du systĂšme digestif et de l'estomac, ainsi que par rapport Ă  la luminositĂ©. Cela ne s'est pas trop mal passĂ© dans l'ensemble. Certains, dont le profil est plutĂŽt de se coucher et de se lever tard, ont pu ĂȘtre gĂȘnĂ©s. C'est pour cela que nous avions avec nous un spĂ©cialiste du sommeil." Et il a fallu mettre l'accent sur une utilisation restreinte des smartphones, tablettes et autres ordinateurs aux heures tardives, pour faciliter l'endormissement.

Des taux de pollution 3 fois supérieurs à ceux de Paris

Reste que la gestion du dĂ©calage horaire est bien plus habituelle pour les athlĂštes que l'adaptation Ă  la pollution ambiante. Pour y faire face, l'Ă©quipe de France s'est donc dotĂ©e d'un spiromĂštre, appareil qui sert Ă  mesurer les volumes d'air expirĂ©s et d'un autre pour Ă©tablir le taux de toxines. "Les premiers taux Ă©taient trĂšs Ă©levĂ©s", note Jean-Michel Serra. "Mais depuis 48h avant le dĂ©but de la compĂ©tition, les usines ont semble-t-il Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es, ils ont instituĂ© la circulation alternĂ©e et on a rapidement constatĂ© une baisse de ce taux, ainsi qu'un accroissement de la luminositĂ©. Lors de notre arrivĂ©e, on Ă©tait Ă  188 particules par minute, soit deux Ă  trois fois ceux relevĂ©s Ă  Paris (50-60 environ). DĂ©sormais, on atteint plutĂŽt les 53 p/m, un taux lĂ©gĂšrement infĂ©rieur Ă  celui relevĂ© Ă  Paris." Comme lors des Jeux Olympiques de PĂ©kin, les autoritĂ©s ont donc agi pour Ă©viter de crĂ©er de possibles troubles chez les sportifs. "Cela peut avoir des rĂ©percussions sur ceux qui ont de l'asthme ou sont allergiques."

Enfin, la chaleur, lourde, humide, n'est pas inhabituelle à gérer pour les sportifs de haut niveau. Elle nécessite néanmoins un protocole particulier: "La meilleure méthode, c'est s'exposer rapidement aux conditions, et que le corps s'adapte au fur et à mesure", assure le Dr Serra. "Avec une arrivée précoce, cela se fait bien." C'est plutÎt sur les épreuves de fond que la chaleur a le plus de répercussions. Yohann Diniz, forfait en raison d'une opération, n'a pas eu à gérer ce problÚme cette année.

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