Nana Djimou sacrée championne d'Europe à Göteborg
En tête après la première épreuve vendredi matin (60 m haies), elle a pris du retard à la suite d'un concours de la hauteur moyen (1,75 m) avant d'inverser la tendance au poids (15,35 m, à six centimètres de son record personnel) et de reprendre la tête du concours après la longueur. Nanti de 88 pts d'avance sur la Bélarusse Yana Maksimava avant le 800 m final, soit environ 6 secondes, Nana Djimou a contrôlé son adversaire durant les premiers tours avant de lâcher inexorablement pour céder... 5 sec 8/10e. Elle l'emporte malgré tout pour 8 petits points, Maksimava étant 2e avec 4658 pts, devant l'Ukrainienne Hanna Melnychenko (4608 pts). Licenciée du CA Montreuil 93, la native de Douala au Cameroun, arrivée en France en 1999 et qui a débuté l'athlétisme "parce qu'elle s'ennuyait un peu", comme elle le dit maintenant dans un grand sourire, continue en tout cas une jolie moisson de médailles internationales. En 2009, elle avait également été médaillée de bronze à Turin aux précédents championnats d'Europe en salle. A Londres, aux Jeux Olympiques, elle avait été à la lutte jusqu'au bout pour une place sur le podium avant de céder toute chance sur le 800 m final, terminant malgré tout 6e.
"Franchement, je suis plus contente qu'il y a deux ans à Bercy", a souri Nana Djimou, sacrée à Paris en 2011 lors des précédents championnats continentaux indoor. "J'ai repris des cours (de stylisme) après les Jeux de Londres (où elle avait fait 6e) et ce n'est pas évident en même temps de faire du sport car mes horaires ne sont pas forcément aménagés", glisse-t-elle. La voici désormais nantie d'un fort beau palmarès, puisque depuis 2011, elle domine les épreuves combinées en Europe. Championne d'Europe de l'heptathlon - en plein air donc - à Helsinki l'an passé, elle souhaite maintenant progresser au niveau mondial. "Je vais arrêter les cours en juin, ce qui me fera deux mois pleins pour préparer les Mondiaux", explique-t-elle, alors que le rendez-vous de Moscou (10-18 août) constituera le point d'orgue de l'année d'athlétisme.
Pascal Martinot-Lagarde, en prenant la 3e place du 60m haies en 7"53, a décroché une deuxième médaille pour la France. Il a fini juste derrière le Russe Sergei Shbenkov (7"49) et l'Italien Paolo Dal Molin (7"51). Il incarne la nouvelle génération de l'athlétisme français, en route pour Rio-2016. Champion du monde chez les juniors sur 110 m haies en 2010, à Moncton au Canada, il avait cependant connu une année 2012 à double tranchant. D'abord exceptionnel, avec un hiver réussi au-delà des espérances grâce à une médaille de bronze aux Mondiaux en salle d'Istanbul, puis un été maudit, incapable de se qualifier pour les Championnats d'Europe d'Helsinki ni les Jeux de Londres, retardé par une blessure. Ce grand garçon d'1,90 m pour 80 kg, aux fines dreadlocks, a tout pour devenir le successeur de Ladji Doucouré, champion du monde du 110 m haies en 2005. A condition de réussir à transposer l'été sa décontraction hivernale. Une heure après, le Français lançait sur son compte Twitter: "Content d'avoir une médaille. Dégoûté de la couleur, course catastrophe et encore 7"53 à l'arrivée. Dommage."
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